Il reste six matchs à jouer dans le groupe A de la zone Europe (le samedi 7 et le mardi 10 octobre), et neuf combinaisons possibles (deux victoires, une victoire et un nul, deux défaites, etc) pour chacune des six équipes. Ce qui donne 27 combinaisons par journée, et donc 27x27=729 pour l’ensemble des deux dernières journées.
Il n’est évidemment pas question de toutes les passer en revue, tout d’abord parce que ce serait trop long, ensuite parce tous les matchs ne sont pas d’égale importance, même si tous concerneront au moins l’un des quatre candidats à la qualification, et deux d’entre eux (Bulgarie-France et Pays-Bas-Suède) deux adversaires directs.
Nous allons donc étudier les neuf cas concernant les Bleus, voir ce qui peut se passer à côté et bien sûr quelles en seront les conséquences pour le classement final. Pour les autres matchs, nous nous contenterons d’évoquer les résultats les plus plausibles, même si l’histoire de ce groupe (la Bulgarie qui bat tout le monde à Sofia, le Luxembourg qui prend cinq points, les Pays-Bas qui font un zéro pointé contre les Bleus) nous apprend que le probable n’est pas toujours ce qui arrive à la fin.
Scénario 1 : deux victoires, zéro tracas
En gagnant à Sofia et en battant la Biélorussie au SdF, les Bleus (et leur sélectionneur) finiront obligatoirement premiers et auront la paix sociale pour au moins huit mois, ce qui par les temps qui courent est un vrai luxe. Sur le papier, la différence de talents est telle que ça devrait être l’hypothèse la plus probable. Mais la pugnacité des Bulgares à domicile et une équipe de France sur courant alternatif doivent inciter à beaucoup de prudence. C’est toutefois un scénario plausible, à qui j’accorde une chance sur deux d’advenir.
Scénario 2 : gagner à Sofia, puis un nul à la maison
La deuxième place est assurée, quels que soient les autres résultats. La première place est possible si la Suède ne gagne pas l’un de ses deux matchs, contre les Pays-Bas par exemple. L’enchaînement victoire à l’extérieur-nul à domicile est quand même très improbable.
Scénario 3 : battre la Bulgarie et perdre contre la Biélorussie
Une victoire assure aussi la deuxième place (si la Suède prend quatre points), mais la première place est encore jouable à condition que les Scandinaves perdent une fois. Ce scénario-là est encore plus incertain que le précédent.
Scénario 4 : partager les points à l’extérieur et finir par une victoire
C’est une hypothèse plausible qui ouvre la porte à la première place et qui assure la deuxième, selon les conditions du scénario 2. Mettons-lui une chance sur quatre.
Scénario 5 : deux points, c’est tout
Faire deux nuls ne serait pas l’idée du siècle mais garantirait quand même la deuxième place du groupe A. Pour finir premier, il faudrait que la Suède ne gagne aucun de ses deux matchs. Peu probable. Après le Luxembourg, ça ferait trois nuls consécutifs pour les Bleus, ce qui n’est plus arrivé depuis début 2005.
Scénario 6 : nul à Sofia, défaite à Saint-Denis
Les affaires des Bleus se gâtent sérieusement à partir d’ici. Mais la première place est encore possible, à la condition que la Suède ne fait pas mieux qu’un nul et une défaite, et que les Pays-Bas ne gagnent aucun de leurs deux matchs. La deuxième place est acquise si les Pays-Bas ne battent pas la Suède, et si la Suède bat le Luxembourg. Mais si les Pays-Bas battent la Suède et la Suède domine le Luxembourg, les Bleus seront troisièmes. Scénario hautement spéculatif.
Scénario 7 : perdre d’abord, gagner ensuite
Un échec à Sofia suivi d’une victoire contre la Biélorussie pourraient qualifier les Bleus directement à condition que les Suédois perdent un de leurs deux matchs. Si les Scandinaves prennent quatre points, l’équipe de France est deuxième. Ce scénario-là est crédible, compte tenu des bons résultats de la Bulgarie à domicile et de l’extrême faiblesse de la Biélorussie à l’extérieur.
Scénario 8 : défaite en Bulgarie et nul contre la Biélorussie
C’est la même conséquence que le scénario 6, à la différence que la Bulgarie aura le même nombre de points que les Bleus si elle bat le Luxembourg (ce qui n’est pas fait). Mais à la différence de buts, les Bulgares ne rattraperont pas les Français. Il faudrait une énorme défaillance offensive des hommes de Deschamps pour en arriver là.
Scénario 9 : tout perdre et prier quand même
Là, tout est ouvert, même si ce scénario-là est quasi impossible, mais l’automne 1993 a prouvé qu’impossible n’est pas français. Vous pensez qu’avec deux défaites l’élimination est consommée ? Pas du tout. Les Bleus peuvent encore être premiers si la Suède perd ses deux derniers matchs (donc contre le Luxembourg à domicile !), si les Pays-Bas ne battent pas la Biélorussie et si la Bulgarie ne bat pas le Luxembourg. La deuxième place est assurée si la Suède perd ses deux derniers matchs, si les Pays-Bas gagnent les leurs et si la Bulgarie ne bat pas le Luxembourg.
Les Bleus seront troisième si la Suède bat le Luxembourg et les Pays-Bas gagnent leurs deux derniers matchs, à condition que la Bulgarie ne batte pas le Luxembourg. Ils pourraient terminer quatrièmes en cas de victoire bulgare au Grand-Duché.
Enfin, pour l’anecdote, et pour montrer aussi à quel point ce groupe est encore ouvert, même la Bulgarie actuellement quatrième pourrait se qualifier directement. Il faudrait pour cela qu’elle gagne deux fois (donc contre la France), que la France perde deux fois, que la Suède ne prenne qu’un seul point et que les Pays-Bas ne gagnent pas deux fois. La Suède et les Pays-Bas peuvent aussi terminer premiers.