Serbie-France (1-1) : les seconds couteaux étaient émoussés

Publié le 7 septembre 2014 - Bruno Colombari

Match nul logique (1-1) face à une sélection serbe accrocheuse. Largement remaniée, l’équipe de France n’a pas su conserver un avantage pas vraiment mérité. Les remplaçants n’ont pas marqué de points à Belgrade.

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Le résultat était-il prévisible ?

Après un très bon résultat contre l’Espagne, le choix de Didier Deschamps de faire tourner son effectif pour un match compliqué à l’extérieur montrait qu’il privilégiait le fait de donner du temps de jeu à ses remplaçants au détriment de la victoire. Les Bleus auraient pu certes l’emporter après un but très chanceux de Pogba, mais l’emprise serbe sur les deux tiers du match méritait mieux que ça. Au final, le nul est tout à fait équitable et montre les limites de l’équipe de France, qu’on avait déjà pu voir en Ukraine ou contre le Paraguay et l’Equateur.

L’équipe est-elle en progrès ?

Il est quasiment impossible de comparer la sélection qui a joué à Belgrade avec celle alignée contre l’Espagne : avec sept changements au coup d’envoi, c’était une autre équipe. Et celle-ci est de toute évidence inférieure à celle des titulaires. Le manque d’automatismes entre Digne et Cabella à gauche, Sagna et Sissoko à droite ou Cabaye et Schneiderlin au milieu était flagrant et a conduit à un jeu manquant considérablement de liant et de vitesse, avec un nombre de passes manquées beaucoup trop élevé.

Mais c’est la règle lors de ces périodes sans match de compétition : Deschamps alignera ses titulaires contre les grosses équipes (Espagne, Portugal, Italie l’an prochain) et fera des essais face aux autres. Autant dire qu’il sera vain de chercher une continuité ou une progression dans les résultats.

Plus inquiétant, le manque de réalisme devant pose question. Sur les cinq derniers matches, les Bleus n’ont marqué que quatre fois, alors qu’ils avaient fait mouche 23 fois lors des six précédents. Du coup, ils n’ont gagné qu’à deux reprises. Et ils ont encore encaissé un but sur coup franc, comme contre le Paraguay, la Suisse et l’Allemagne.

Quels sont les joueurs en vue ?

S’il ne peut rien sur le coup de canon de Kolarov, Hugo Lloris est à créditer de plusieurs parades décisives, dont une magistrale sur une tête à bout portant d’Ivanovic à la 88e. Malgré des automatismes très incertains avec Varane, Jérémy Mathieu a été très actif et a dégagé de nombreux ballons. Sur le côté droit, Lucas Digne a marqué des points, même si il a parfois été mis en difficulté. Au milieu, Morgan Schneiderlin a fait un match correct. On peut simplement lui reprocher un manque de prise de risques vers l’avant.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Loïc Rémy avait une occasion en or de briller comme titulaire après son but contre l’Espagne. Il n’en a rien fait, une seule action étant à mettre à son crédit, une passe parfaitement dosée pour Rémi Cabella que ce dernier vendangera dans la surface. Cabella n’aura pas montré grand chose en première mi-temps. Il s’est un peu repris par la suite, mais sans être décisif.

Encensé contre l’Espagne, Paul Pogba aura certes inscrit son quatrième but en sélection, mais il n’aura rien fait d’inoubliable. Même chose pour Moussa Sissoko, bien moins percutant que jeudi dernier. Bacary Sagna ne s’est pas non plus montré à son avantage, ni derrière ni devant. Enfin, Yohan Cabaye aura livré sans doute une de ses plus mauvaises prestations en bleu. La faiblesse de l’entrejeu français est en grande partie de sa responsabilité.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

On peut imaginer que dans un peu plus d’un mois contre le Portugal à Saint-Denis (le 11 octobre), on retrouvera une équipe de France plus entreprenante qu’à Belgrade, surtout face à un adversaire qui nous réussit bien et qui a complètement manqué ses débuts contre l’Albanie (0-1). Les confrontations entre Ronaldo et Varane d’un côté et Benzema et Pepe de l’autre sont déjà prometteuses. Ce sera surtout la dernière affiche de 2014 avant deux matches beaucoup moins excitants a priori, en Arménie et contre l’Albanie.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal