Mise à jour d’un article initialement paru en août 2015.
Il y a ceux qui ont souvent perdu en sélection. Le recordman est Jules Devaquez, avec 25 défaites (sur 41) devant Edmond Delfour (23 sur 41) et Alex Thépot (20 sur 31). Parmi les internationaux actifs, savez-vous quels sont les plus défaitistes ? On trouve d’abord et logiquement Hugo Lloris (22 défaites en 129 capes), suivi d’Olivier Giroud (20 sur 110) et Karim Benzema (16 sur 87).
Et puis il y a ceux qui ne perdent jamais avec le maillot bleu. Parmi les internationaux en activité, aucun n’approche les spécialistes du genre. A peine trouve-t-on Jonatuhan Ikoné (invaincu en 4 sélections), Alphonse Areola, Dayot Upamecano et Eduardo Camavinga (3), mais leur nombre d’apparitions n’est pas significatif.
Di Meco, le meilleur des invincibles
Sur l’ensemble des joueurs français, c’est Eric Di Meco qui a fait la carrière la plus longue sans perdre le moindre match : pas un seul revers en 23 sélections, entre 1989 et 1996. L’Avignonnais a eu la chance d’éviter la sélection entre 1992 et 1993 où les Bleus se sont inclinés sept fois. Il a donc enchaîné deux périodes d’invincibilité, celle de 1989-1991 et celle de 1994-1996.
Derrière lui, les deux invincibles comptant le plus de sélections sont Ludovic Giuly (17 matches entre 2000 et 2005) et donc Marvin Martin (15 matches entre 2011 et 2012). Rio Mavuba arrive juste après (13 matchs sans défaite entre 2004 et 2014), aux côtés de Bernard Pardo (idem, entre 1988 et 1991), ce dernier comptant une victoire en plus (10 contre 9).
Si l’on s’amuse à rechercher les podiums pour les joueurs ayant perdu entre un et cinq matches, voici ce que ça donne. [1]
Tolisso et Hernandez, une défaite pour commencer
Avec une seule défaite, ce sont Lucas Hernandez et Corentin Tolisso qui sont au coude à coude avec 18 sélections chacun mais une victoire de plus pour le milieu du Bayern. Hernandez n’a perdu que contre la Colombie pour sa toute première sélection en mars 2018, tout comme Tolisso face à l’Espagne un an plus tôt. Benoît Pedretti, 22 capes entre 2002 et 2005 arrive en troisième position (battu par la République tchèque en amical), devant Presnel Kimpembe (21) et Adrien Rabiot (19).
Pavard, deux défaites et puis c’est tout
Parmi ceux qui n’ont perdu que deux fois, Benjamin Pavard est celui qui compte le plus de sélections (38) devant Jocelyn Angloma (37 entre 1990 et 1996). Pavard, qui est resté longtemps invaincu (16 matchs) a perdu contre les Pays-Bas en novembre 2018 puis face à la Turquie sept mois plus tard. Les deux défaites d’Angloma remontent à 1992 contre l’Angleterre et la Suisse en préparation de l’Euro suédois.Patrice Loko est troisième avec 26 capes entre 1993 et 1997. Il a perdu contre le Danemark en novembre 1996 et l’Angleterre en juin 1997.
Lama n’a raté que le début et la fin
Ils ne sont que trois à avoir battu Bernard Lama en 44 sélections (de 1993 à 2000) : Israël et la Bulgarie à l’automne 1993 et les Pays-Bas en juin 2000, aux deux extrémités d’une longue carrière. Kingsley Coman ne marque pas souvent en sélection (5 buts en 34 matchs) mais il perd encore moins, puisque ses trois défaites date de novembre 2015 (Angleterre), juillet 2016 (Portugal) et juin 2019 (Turquie). Jean-Alain Boumsong a fait aussi bien mais en 27 matches seulement (2003-2009), l’Auxerrois s’inclinant contre la Slovaquie (mars 2006), l’Ecosse (octobre 2006) et l’Italie (juin 2008).
N’Golo Kanté, jamais en phase finale
C’est une sorte de porte-bonheur pour les Bleus : en 50 sélections, Kanté n’a perdu que quatre fois, et jamais en phase finale : trois amicaux (Espagne 2017, Colombie 2018 et Finlande 2020) pour un seul match de compétition (Pays-Bas 2018). Pas mal. Il ne sera resté dans les mémoires que pour avoir remplacé Patrick Vieira à Berlin contre l’Italie, mais Alou Diarra n’a perdu que 4 fois en 43 sélections, ce qui est plus qu’honorable. Entre 2004 et 2012, il s’est incliné contre la Slovaquie (mars 2006), le Nigéria (juin 2009), l’Afrique du Sud (juin 2010) et la Suède (juin 2012). Samuel Umtiti ne joue plus beaucoup en équipe de France, mais après 31 sélections, il ne compte toujours que quatre défaites : Portugal 2016, Espagne 2017, Colombie 2018 et Turquie 2019.
Karembeu, un sur dix
Enfin, parmi ceux qui ont perdu autant de matches qu’il y a de doigts dans une main, c’est Christian Karembeu qui a le plus de sélections : 53 entre 1992 et 2002. Derrière lui on trouve Kylian Mbappé (48 capes depuis 2017) et Mikaël Silvestre (40 matches entre 2001 et 2006).
Pour autant, il serait injuste d’oublier ceux qui ont réussi une belle série avant de connaître leur première défaite. Le meilleur, c’est Thierry Henry, qui a mis la barre très haut avant de céder pour la première fois : 27 matches sans défaite entre octobre 1997 et mars 2001. Derrière lui, viennent Christian Karembeu (23 entre novembre 1992 et octobre 1996), Patrice Loko (21 entre février 1993 et octobre 1996), puis Zinedine Zidane (19 matches entre août 1994 et octobre 1996), Lilian Thuram (18 entre août 1994 et octobre 1996), David Trezeguet (18 entre janvier 1998 et juin 2000) et Didier Deschamps (17 entre avril 1989 et novembre 1991).
Entre 1989 et 2006, ça ne lâchait rien
Les années 90 et 2000, et plus particulièrement la période 1989-2006, est celle dans l’histoire où l’équipe de France a été la plus solide [2] : elle a enchaîné plusieurs longues périodes d’invincibilité (19 matches entre 1989 et 1991, 30 entre 1994 et 1996, 14 en 1999-2000, 21 en 2003-2004, 17 en 2004-2006) avec deux moments de creux (7 défaites en 19 matches en 1992-93, 6 en 19 matches en 2001-2002). Le reste du temps, elle tournait à une défaite par an, pas plus (1996 à 2000, 2003, 2004). Soit seulement 21 matchs perdus sur 203 entre avril 1989 et septembre 2006.
Pas étonnant d’y retrouver la plupart des joueurs cités ci-dessus. Les rares exceptions hors-période sont Marvin Martin (qui a débuté en 2011), Jean-Marc Ferreri et Yvon Le Roux qui ont joué dans les années 80. C’est d’ailleurs à cette époque que les Bleus avaient aligné leur première série significative, ne perdant que trois fois en 29 matches entre octobre 1983 et juin 1986.