S’il y a eu un Brésil-France non officiel en août 1930 à Rio, le premier reconnu par la FIFA et les deux fédérations est bien sûr la demi-finale de Solna en juin 1958 (2-5). Côté français, le tandem Paul Nicolas-Albert Batteux, côté brésilien Vicente Feola, avec sa dégaine de joueur de pétanque. Sublimés par Didi, Vava, Garrincha et le tout jeune Pelé, les Auriverde exécutent les Français en deuxième mi-temps (2-5) puis remportent la Coupe du monde en battant la Suède sur le même score.
Moreira à Colombes sur un siège éjectable
Cinq ans plus tard, à Colombes, c’est Aymoré Moreira qui a pris place sur le banc des double champions du monde. En face, Georges Verriest est sélectionneur et Henri Guérin entraîneur. Avec Georges Carnus dans les cages pour la première fois et l’attaquant lyonnais Fleuri Di Nallo (2 sélections), l’équipe de France fait mieux que se défendre, mais Pelé inscrit à nouveau trois buts, comme en 1958 (2-3). Mais ce Brésil-là, battu juste avant par le Portugal (0-1) et surtout la Belgique (1-5) préfigure l’échec de 1966. Moreira sera débarqué quelques semaines plus tard à l’issue de la tournée européenne, marquée par deux nouvelles défaites contre les Pays-Bas et l’Italie.
Pour préparer la Coupe du monde 1978 en Argentine, la CBD a nommé Claudio Coutinho, adepte d’un football à l’européenne loin de la fantaisie de la période Pelé. Michel Hidalgo et ses jeunes Bleus le rencontrent deux fois : en juin 1977 au Maracana, où ils créent la surprise en obtenant un nul très encourageant (2-2) grâce à des buts de Six et Trésor, et en avril 1978 au Parc, où pour la première fois ils l’emportent sur un but de Michel Platini (1-0).
Tel est Santana
Trois ans plus tard, ce sont les artistes de Telê Santana qui sont de retour au Parc, avec Socrates, Junior et Eder qui s’illustreront en Espagne en 1982. Face à des Bleus diminués (Platini, Giresse et Rocheteau sont forfaits, remplacés par Anziani, Moizan et Rouyer), les Brésiliens déroulent (1-3) et administrent à l’équipe de France sa première défaite au Parc depuis six ans. Mais en juin 1986, les trois absents de 1981 sont là à Guadalajara sous les ordres d’Henri Michel, et ça change tout : les Bleus l’emportent aux tirs au but (1-1) au terme d’un match fantastique, le dernier de Telê Santana qui avait repris la sélection un an plus tôt.
Carlos Alberto Parreira emmènera le Brésil jusqu’à son quatrième titre mondial, en 1994 à Los Angeles. Mais auparavant il aura battu l’équipe de France de Gérard Houllier, qui venait juste d’être nommé sélectionneur, en août 1992 au Parc (0-2). Les Bleus le retrouveront deux fois, en mai 2004 à Saint-Denis avec Jacques Santini (0-0) et en juillet 2006 à Francfort avec Raymond Domenech (1-0). Le Brésil, tenant du titre, est éliminé et Carlos Alberto Parreira laisse sa place.
Deschamps allergique au jaune
C’est ce qui était aussi arrivé à Mario Zagallo en juillet 1998. Le sélectionneur des champions du monde 1970, adjoint de Parreira en 1994, n’a pas pu faire la passe de trois, battu par les hommes d’Aimé Jacquet (3-0). Un an avant, à Lyon en amical, les deux équipes n’avaient pu se départager (1-1) malgré un coup franc historique de Roberto Carlos.
Emerson Leao (en 2001 en Coupe des Confédérations) et Mano Menezes (en février 2011) n’ont croisé qu’une fois les Bleus, et tous deux ont perdu. Mais Didier Deschamps est le nouveau porte-bonheur des sélectionneurs brésiliens, puisqu’alors qu’il était capitaine en 1998, il s’est incliné deux fois depuis qu’il a pris en mains la sélection : contre Luiz Felipe Scolari en juin 2013 (0-3) et contre son adversaire de Saint-Denis, Dunga, en mars 2015 (1-3). Tite fera-t-il aussi bien que ses deux prédécesseurs si les deux hommes se rencontrent au Qatar en décembre prochain ?
Ils ont joué contre l’équipe de France
Dunga deux fois en 1997 et 1998 (contre Didier Deschamps les deux fois et contre Laurent Blanc en 1997)
Emerson Leao deux fois en 1977 et 1978 (contre Michel Platini les deux fois et contre Henri Michel en 1978)
Mario Zagallo une fois en 1958 (contre Just Fontaine)
sélectionneur brésilien | J | G | N | P | début | fin | sélectionneurs français |
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Dunga | 1 | 1 | 0 | 0 | 2015 | 2015 | Didier Deschamps |
Luiz Felipe Scolari | 1 | 1 | 0 | 0 | 2013 | 2013 | Didier Deschamps |
Mano Menezes | 1 | 0 | 0 | 1 | 2011 | 2011 | Laurent Blanc |
Carlos Alberto Parreira | 2 | 0 | 1 | 1 | 2004 | 2006 | Jacques Santini, Raymond Domenech |
Emerson Leao | 1 | 0 | 0 | 1 | 2001 | 2001 | Roger Lemerre |
Mario Zagallo | 2 | 0 | 1 | 1 | 1997 | 1998 | Aimé Jacquet |
Carlos Alberto Parreira | 1 | 1 | 0 | 0 | 1992 | 1992 | Gérard Houllier |
Telê Santana | 2 | 1 | 1 | 0 | 1981 | 1986 | Michel Hidalgo, Henri Michel |
Claudio Coutinho | 2 | 0 | 1 | 1 | 1977 | 1978 | Michel Hidalgo |
Aymoré Moreira | 1 | 1 | 0 | 0 | 1963 | 1963 | Georges Verriest |
Vicente Feola | 1 | 1 | 0 | 0 | 1958 | 1958 | comité de sélection |