Le zoom : Lassana Diarra, une si longue absence

Il aura donc fallu attendre cinq ans, un mois et 28 jours pour revoir Lassana Diarra sous le maillot bleu, entre le 11 août 2010 et le 8 octobre 2015. C’est une absence record entre deux sélections chez les Bleus, 65 matchs. Jusqu’alors, le précédent record était détenu par Guillaume Bieganski avec 42 rencontres manquées entre mai 1955 et octobre 1960, devant Claude Makelele et Larbi Ben Barek, avec 41 matchs consécutifs sans jouer entre deux sélections. Le premier a attendu deux ans et huit mois (entre février 1998 et octobre 2000), manquant deux titres de champion du monde et d’Europe. Le second a patienté pas moins de six ans et quatre mois, entre juin 1948 et octobre 1954, entre son avant-dernière et sa dernière sélection, à l’âge record de quarante ans.

A plus de vingt matches d’intervalle, on trouve évidemment beaucoup de gardiens, de Georges Carnus à Stéphane Ruffier en passant par Dominique Baratelli, Bruno Martini, Mickaël Landreau ou Philippe Bergeroo. Mais on retrouve également des attaquants (Amisse, Anziani), des milieux (Alou Diarra, Diaby) et assez peu de défenseurs, parmi lesquels un certain Raymond Domenech.

Au dessous de ce seuil, il y a deux champions du monde, Thierry Henry (15 matches manqués entre août 1998 et mars 2000) et Emmanuel Petit (18 entre février 1996 et octobre 1997). Auparavant, Jean-Luc Ettori était revenu juste à temps pour le Mundial espagnol (16 matches manqués entre février 1980 et mai 1982), tout comme Alain Giresse (absent 15 fois entre septembre 1978 et mars 1981), alors que Serge Chiesa n’avait pas joué 18 fois d’affilée entre mai 1970 et octobre 1972.

Abou Diaby pourrait bien gagner quelques places dans la liste, si jamais il revient chez les Bleus un jour : sa dernière apparition remonte à septembre 2012 contre la Finlande, il y a 38 matches de cela. Sa précédente série, 36 matches entre mars 2007 et mai 2010 est donc déjà battue.

Lloris-Platini, match nul

C’est fait : avec 46 brassards de capitaine, Hugo Lloris a rejoint l’actuel président de l’UEFA à la troisième place, derrière Desailly (52) et son sélectionneur Deschamps (54). Le record devrait tomber au début de l’Euro.

40, ça s’écrit avec un 4 et un 0

Didier Deschamps vient de boucler son quarantième match en tant que sélectionneur, un compte rond fêté par un score presque homonyme (4-0). Deschamps est toujours en cinquième position, et il compte désormais 22 victoires, soit le même total que Jacques Santini... que ce dernier avait atteint en 28 matches seulement.

Cinq sur cinq contre l’Arménie

Voilà un adversaire qui réussit bien aux Bleus : en cinq oppositions contre l’Arménie, l’équipe de France l’a emporté cinq fois. Il n’y a pas tant d’adversaires que ça contre lesquels les Bleus ne comptent que des victoires. Si on se limite à ceux rencontrés au moins trois fois, ils sont neuf dans ce cas : la Finlande (8 victoires en 8 matches), les Féroé (6), l’Arménie (5), la Lituanie et la Turquie (4), Andorre, la Colombie, les Etats-Unis et la Slovénie (3).

4-0, un tube des années 80 et 2000

Il ne faut pas remonter loin pour trouver trace de la dernière victoire des Bleus par 4-0 : c’était en mai 2014 contre la Norvège en amical. Chypre (2005 et 1981), la Turquie (2000 et 1996) et l’Irlande du Nord (1982 et 1958) ont été battus deux fois sur ce score qui est revenu le plus fréquemment entre 2000 et 2002 (4 fois en 26 matches) et 1981 et 1984 (4 fois en 33 matches). Au total, les 4-0 reviennent 23 fois sur les 796 matches des Bleus, soit 2,88% du total.

Le troisième match à Nice

Alors que le stade du Ray n’avait accueilli l’équipe de France qu’une seule fois, en septembre 1970 contre la Tchécoslovaquie (victoire 3-0 avec des buts de Godet, Louvet et Bosquier), l’Allianz Arena a déjà servi deux fois depuis son ouverture, en juin 2014 contre le Paraguay (1-1, but de Griezmann) et donc face à l’Arménie.

Sagna au niveau de Six et Tigana, Varane inamovible

C’est loin d’être le Bleu le plus médiatisé, mais Bacary Sagna avance tranquillement depuis ses débuts en août 2007. Il en est maintenant à 52 sélections et semble avoir retrouvé un statut de titulaire dans le couloir droit, aux dépens de Mathieu Debuchy. Il est le quatrième international le plus capé encore en activité, et il a rejoint Jean Tigana et Didier Six, ce qui n’est pas rien.

Raphaël Varane, quant à lui, s’impose décidément comme l’homme de base de Didier Deschamps : contre l’Arménie, il vient de boucler sa quinzième titularisation consécutive, une série commencée en juin 2014 contre le Nigéria. Ça reste très loin du record de Manuel Amoros (35 fois titulaire d’affilée entre 1985 et 1989), mais c’est presque aussi bien que la meilleure série de Michel Platini (16 matches entre juin 1984 et février 1986).

Benzema entre Wiltord et Djorkaeff

Avec son doublé, Karim Benzema dépasse Sylvain Wiltord au classement des buteurs et prend la huitième place. C’est la première entrée dans ce top 8 depuis neuf ans. L’attaquant du Real a désormais Youri Djorkaeff dans le collimateur (28 buts en 82 matches) et se rapproche du trio Fontaine-Papin (30 buts) et Zidane (31), qu’il pourrait rejoindre d’ici l’Euro.
Antoine Griezmann est pour sa part beaucoup plus loin : avec 6 buts, il ne pointe qu’à la 55e place, à la hauteur de Blaise Matuidi. Enfin, Yohan Cabaye est entré dans le top 100 avec son quatrième but, à hauteur de Yoann Gourcuff.

La feuille de match

Depuis la précédente rencontre avec la Serbie en septembre, Didier Deschamps a renouvelé cinq joueurs dans ses titulaires. Sakho a remplacé Mangala, Evra a pris la place de Trémoulinas, Lassana Diarra celle de Schneiderlin, Cabaye a suppléé Pogba et Benzema a retrouvé son poste aux dépens de Giroud.