Recevoir un champion à la maison
C’est la sixième fois seulement que les Bleus accueillent à domicile un champion d’Europe sortant. Les précédents ont été la Tchécoslovaquie en novembre 1979 pour la qualification à l’Euro 80 (victoire inutile 2-1), la RFA en avril 1984 en amical (victoire 1-0), les Pays-Bas en juin 1992 en amical (1-1), la Grèce en novembre 2006, toujours pour du beurre (victoire 1-0) et enfin l’Espagne en mars 2010, encore en amical (et seule défaite, 0-2).
Les champions du monde ont été plus nombreux à venir en France en position de tenant du titre. L’Italie nous a rendu visite quatre fois : en décembre 1937 (0-0 en amical), en juin 1938 (défaite 1-3 en coupe du monde), en avril 1948 (défaite 1-3 en amical) et en septembre 2006 (victoire 3-1 en qualifications de l’Euro). Le Brésil est venu aussi quatre fois, en avril 1963 (défaite amicale 2-3), en juin 1997 (1-1 en amical), en juillet 1998 (3-0 en finale de la coupe du monde) et en mai 2004 (0-0, toujours en amical). La RFA a quand a elle été battue en février 1977 (1-0 en amical) alors qu’elle était invaincue depuis deux ans. Pour l’Espagne, c’est sa première visite étoilée à Paris, la dernière ayant eu lieu quelques mois avant la coupe du monde 2010.
L’invincible Armada
L’Espagne n’a plus perdu en compétition depuis le 16 juin 2010 (face à la Suisse au premier tour de la coupe du Monde à Durban, 0-1). En qualifications pour la coupe du monde et l’Euro, il faut remonter au 7 octobre 2006 avec un 0-2 contre la Suède à Stockholm pour trouver trace d’une défaite. Depuis, la Roja a enchaîné 29 victoires (dont 24 consécutives) et seulement 3 nuls, dont les deux derniers face à la France en octobre 2012 (1-1) et la Finlande en mars 2013 (1-1), tous deux à domicile.
En phase finale (coupe du monde 2010, Euro 2008 et 2012 et coupe des confédérations 2009), les Espagnols ont joué 24 fois, pour 19 victoires, 3 nuls (Italie deux fois et Portugal) et deux défaites (contre la Suisse et une autre contre les Etats-Unis en demi-finale de la coupe des Confédérations 2009). Rappelons qu’avant cette extraordinaire série, les Espagnols avaient quitté la coupe du monde 2006 sur une défaite 1-3 en huitièmes contre... la France.
Si on compare ces chiffres effarants avec ceux des Bleus en compétition sur la même période, on constate que l’équipe de France tient la distance en matches de qualification, mais s’effondre dès qu’on met en regard ses résultats en phases finales. Avec une petite victoire contre trois nuls et six défaites, les Bleus sont en dessous de tout dès qu’arrive le mois de juin.
Le bâton de Nasazzi
C’est un trophée virtuel qui est aussi vieux que la coupe du monde, et pour cause : son détenteur est l’équipe qui a battu l’équipe qui a battu l’équipe (etc) qui a battu l’Uruguay après juillet 1930 (le capitaine uruguayen était José Nasazzi, d’où le nom du bâton). Ce n’est donc pas forcément la meilleure équipe du monde qui l’a, même si ça arrive parfois : en ce moment, c’est l’Espagne qui tient le bâton bien au chaud depuis sa victoire à Kiev contre l’Italie en juillet dernier, soit 270 jours au 26 mars. Elle le gardera donc au moins jusqu’en juin.
La France l’a détenu à sept reprises, la première fois en 1977, la dernière en 2001 (L’Angleterre, l’Argentine et le Brésil l’ont obtenu 9 fois, la RFA et l’Uruguay 8 fois). En cumulant ces sept périodes, on arrive à 967 jours de possession, ce qui met la France à la 13e place, loin derrière les 3590 jours du Brésil, les 2208 jours des Pays-Bas, ou les 2070 jours de l’Angleterre.
Le Moustache Football Club a créé un site dédié au bâton de Nasazzi.
Le classement des joueurs
Franck Ribéry a laissé derrière lui le trio Platini-Trezeguet-Makelele et a désormais en ligne de mire les 76 sélections de Max Bossis, qu’il devrait rejoindre pendant l’été. Karmi Benzema est tout près de Robert Jonquet, Henri Michel et Willy Sagnol. Quant à Patrice Evra, il devrait atteindre les cinquante sélections malgré des prestations bien peu convaincantes.
Joueur | Sel | G | N | P | Buts | |
---|---|---|---|---|---|---|
17 | Franck Ribéry | 73 | 37 | 20 | 16 | 12 |
30 | Karim Benzema | 57 | 30 | 15 | 12 | 15 |
39 | Patrice Evra | 49 | 23 | 17 | 9 | 0 |
44 | Hugo Lloris | 46 | 21 | 15 | 10 | 0 |
110 | Jérémy Ménez | 24 | 12 | 5 | 7 | 2 |
128 | Yohan Cabaye | 21 | 11 | 6 | 4 | 1 |
129 | Mathieu Valbuena | 21 | 12 | 3 | 6 | 5 |
160 | Olivier Giroud | 17 | 9 | 3 | 5 | 3 |
223 | Blaise Matuidi | 12 | 6 | 3 | 3 | 0 |
268 | Laurent Koscielny | 9 | 4 | 1 | 4 | 0 |
269 | Moussa Sissoko | 9 | 4 | 1 | 4 | 0 |
386 | Christophe Jallet | 5 | 2 | 1 | 2 | 1 |
541 | Paul Pogba | 2 | 1 | 0 | 1 | 0 |
542 | Raphaël Varane | 2 | 1 | 0 | 1 | 0 |
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Le sélectionomètre
Ça se gâte pour les stats de Deschamps : alors que le sélectionneur des Bleus pouvait mettre en avant son excellent bilan en compétition, celui-ci en a pris un coup avec la défaite contre l’Espagne. Après neuf matches, Deschamps compte trois défaites dont une en compétition. Aucun de ses huit prédécesseurs n’avaient perdu aussi souvent, et encore moins à domicile. Jacquet et Domenech étaient encore invaincus, et Santini n’avait perdu qu’un match amical (contre la République tchèque). Heureusement pour Deschamps, son bilan à l’extérieur est remarquable, avec deux victoires et un nul. Ça tombe bien, les cinq prochains matches des Bleus se joueront à l’extérieur.
Le principe du sélectionomètre est simple : un symbole bleu représente une victoire, un gris un nul, un rouge une défaite. Les carrés représentent les matches à domicile, les ronds ceux à l’extérieur. Et les grands représentent les matches en compétition, les petits les matches amicaux.