22, v’la les Bleus !
La série continue puisque après le nul de Donetsk, l’équipe de France est invaincue depuis 22 matches consécutifs (donc 15 victoires). En revanche, la série de quatre succès d’affilée est désormais terminée : 2012 ne rejoindra pas les années 1984 et 1991 au palmarès des cartons pleins (uniquement des victoires). Qu’importe : la série de Laurent Blanc est désormais la deuxième de l’Histoire, devant celle de Santini en 2003-2004. Pour égaler celle de Jacquet, il faudrait finir l’Euro invaincu et bien embrayer la saison suivante (Uruguay en août, Finlande et Biélorussie en septembre, Japon et Espagne en octobre). On n’en est pas encore là.
Classement des joueurs
Laurent Blanc a donc aligné la même équipe que lors de France-Estonie au coup d’envoi. Une équipe qui a de la bouteille, puisque pour la première fois depuis août 2010, le cumul de sélections des onze titulaires dépasse les 400. La moyenne d’âge franchit également le seuil des 28 ans. A titre de comparaison, contre la Biélorussie en septembre 2010, le cumul des sélections s’élevait à 138 et l’âge moyen des titulaires n’était que de 25 ans et trois mois.
Samir Nasri a rejoint Bakary Sagna avec 32 sélections, et Philippe Mexès en a fait de même avec son ex-compère de la défense auxerroise, Jean-Alain Boumsong (27). Au classement des gardiens, Hugo Lloris est désormais cinquième, à hauteur de Grégory Coupet (34 sélections).
Joueur | Sel | G | N | P | Buts | |
---|---|---|---|---|---|---|
15 | Florent Malouda | 78 | 48 | 19 | 11 | 9 |
24 | Franck Ribéry | 61 | 32 | 18 | 11 | 10 |
42 | Karim Benzema | 46 | 26 | 13 | 7 | 15 |
51 | Patrice Evra | 42 | 20 | 15 | 7 | 0 |
53 | Alou Diarra | 41 | 26 | 12 | 3 | 0 |
73 | Hugo Lloris | 34 | 16 | 13 | 5 | 0 |
79 | Samir Nasri | 32 | 17 | 11 | 4 | 4 |
93 | Philippe Mexès | 27 | 20 | 3 | 4 | 1 |
125 | Adil Rami | 21 | 13 | 6 | 2 | 1 |
194 | Yohan Cabaye | 14 | 8 | 5 | 1 | 0 |
204 | Marvin Martin | 13 | 8 | 5 | 0 | 2 |
219 | Hatem Ben Arfa | 12 | 7 | 3 | 2 | 2 |
335 | Mathieu Debuchy | 6 | 5 | 1 | 0 | 1 |
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Classement des buteurs
On va finir par conseiller à l’Equipe de critiquer systématiquement tous les joueurs de champ de la sélection : après Malouda et Ribéry, c’est Samir Nasri qui a réglé ses comptes avec la presse à l’occasion de son but. Quant à Marvin Martin, il n’a pas eu le temps de se souvenir que c’est sur cette même pelouse qu’il avait réussi un doublé il y a un an pour ses débuts. C’était face à l’Ukraine. Il pourra se rattraper vendredi.
Buteur | Buts | Sel | buts/ match | ||
---|---|---|---|---|---|
20 | Karim Benzema | 15 | 46 | 0,33 | |
35 | Franck Ribéry | 10 | 61 | 0,16 | |
37 | Florent Malouda | 9 | 78 | 0,12 | |
88 | Samir Nasri | +1 | 4 | 32 | 0,13 |
153 | Hatem Ben Arfa | 2 | 12 | 0,17 | |
158 | Marvin Martin | 2 | 13 | 0,15 | |
236 | Mathieu Debuchy | 1 | 6 | 0,17 | |
295 | Adil Rami | 1 | 21 | 0,05 | |
304 | Philippe Mexès | 1 | 27 | 0,04 |
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France 31 - Iles britanniques 37
Si l’équipe de France a joué 71 fois contre la Belgique depuis 1904, elle dépasse largement ce total contre les cinq sélections des Iles britanniques : aux 39 matches contre l’Angleterre, il faut en ajouter 15 contre l’Ecosse, 15 contre l’Eire, 8 contre l’Irlande du Nord et 4 contre le Pays de Galles. Et, pour être complet, deux contre une sélection unifiée d’Irlande en 1921 et 1928. Soit 83 confrontations au total et plus de sang et de larmes que de sourires et de fleurs.
C’est bien entendu l’Angleterre qui plombe le bilan général, même si les Bleus n’ont plus perdu contre les Three Lions depuis 1997. Et au rythme trépidant de la rencontre de Donetsk, il faudra bien 150 ans pour équilibrer le résultat. Si l’Irlande du Nord n’a jamais battu la France, l’Ecosse a viré en tête avec ses deux dernières victoires de 2006 et 2007, alors que l’Eire a toujours posé des problèmes aux Bleus (n’est-ce pas, Henry ?). Le Pays de Galles n’a plus été rencontré depuis 1982 et une défaite surprise à Toulouse en amical.
Tirez les premiers, messieurs les Anglais !
Le match de Donetsk est le cinquième du genre en phase finale, le cinquième au premier tour curieusement. Et, hormis lors du 0-0 de 1992, à chaque fois les Anglais ont ouvert le score : par Roger Hunt en 1966, par Bryan Robson en 1982, par Franck Lampard en 2004 et donc par Jodeon Lescott en 2012. Retour sur les quatre premières confrontations, avec des titres des Beatles.
I’m a loser (Coupe du monde 1966, Angleterre-France 2-0)
Le 20 juillet 1966, quand l’équipe de France arrive à Wembley, la World Cup est déjà quasiment perdue. Un nul contre le Mexique et une défaite contre l’Uruguay obligent les Bleus à battre l’Angleterre par deux buts d’écart, chez eux. On peut toujours rêver. Pourtant, les hommes d’Henri Guérin vont enfin réussir un match et faire jeu égal avec les locaux. Mais la blessure de Robert Herbin, puis celle de Jacky Simon par le boucher anglais Nobby Styles (une sorte de Joey Barton version sixties) va coûter cher à l’équipe de France qui s’inclinent sur deux buts de Hunt, un par mi-temps.
A Hard Day’s Night (Coupe du monde 1982, Angleterre-France 3-1)
Celui-là, nul doute que Jean-Luc Ettori s’en souvient encore. Sous la chaleur écrasante de Bilbao, il se fait allumer à bout portant par Robson avant d’avoir eu le temps de transpirer (27 secondes de jeu). Puis il est régulièrement battu dans le jeu aérien (Robson encore à la 67e) et trahi par sa défense qui se déchire (Trésor face à Mariner à la 83e). Pour couronner le tout, le gardien monégasque se fera piquer par une guêpe après le match. A hard day’s night, on vous dit.
Le cauchemar d’Ettori face à Robson et Mariner.
Help ! (Euro 1992, France-Angleterre 0-0)
Nul à tous les sens du terme. La confrontation entre le demi-finaliste 1990 et la meilleure équipe européenne en 1991 accouche d’un non match absolu. Les Bleus présentent huit joueurs à vocation défensive (cinq défenseurs et trois milieux défensifs) et le duo Papin-Cantona devant. Côté Anglais, le duo Shearer-Lineker n’est pas mieux servi et les deux équipes sortent du tournoi trois jours plus tard.
Let It Be (Euro 2004, France-Angletere 2-1)
L’Angleterre mène 1-0 depuis le but de Lampard à la 38e quand Rooney bénéficie d’un pénalty à 18 minutes de la fin. Beckham le tire, Barthez l’arrête. Dans le temps additionnel, Zidane obtient un coup-franc à 18 mètres et bat David James. Deux minutes plus tard, une passe en retrait de Gerrard est interceptée par Henry séché par James dans la surface. Zidane vomit avant de tirer le pénalty et réussit un doublé insensé. Mais l’exploit sera sans lendemain.