Mike Maignan aurait évidemment adoré prolonger sa série d’invincibilité en 2023 (partagée avec Brice Samba, qui a joué à Faro contre Gibraltar en juin) au-delà de septembre, mais Thomas Müller y a mis fin à Dortmund, ouvrant la voie à son coéquipier Leroy Sané, puis en octobre au Néerlandais Quilindschy Hartman et à l’Ecossais Billy Gilmour. C’est raté donc, mais l’essentiel est la qualification pour l’Euro 2024, et aussi une belle série de six victoires consécutives en compétition.
Si on considère les années comptant au moins 10 matchs joués, jamais l’équipe de France n’a encaissé moins de 4 buts, son total actuel après 8 matchs joués. La meilleure année est 1984, avec 4 buts en 12 matchs et surtout 10 clean sheets, 9 pour Bats et le dixième partagé par Bats et Bergeroo. En effet, les 4 buts adverses ont été inscrits lors de deux matchs consécutifs, contre la Yougoslavie (Sestic, Stojkovic) et le Portugal (doublé de Jordao). Ce qui n’avait pas empêché les Bleus de l’emporter deux fois (3-2) grâce à 4 buts de Platini et un doublé de Domergue. Autrement dit, sur les quatre buts encaissés cette année-là, aucun n’a eu de conséquence sur le résultat du match.
Euro ‘84 : Portugal's Jordão netted twice in the semi-final v France both times from Chalana assists, Marseille, 23 June 1984. pic.twitter.com/1M7IsuJQ0x
— A Football Archive* (@FootballArchive) July 22, 2018
A la moyenne de buts encaissés par match, et toujours sur des années comptant au moins 10 rencontres, 2004 avait fait mieux avec seulement 6 buts en 15 rencontres. Et, comme vingt ans plus tôt, ces six buts arrivent lors de 5 matchs consécutifs : Lampard (Angleterre, 2-1), Rapaic et Prso (Croatie, 2-2), Vonlanthen (Suisse, 3-1) et Charisteas (Grèce, 0-1) en juin lors de l’Euro portugais, et Grlic (Bosnie, 1-1) en amical en août. Mais ils seront suffisants pour torpiller le championnat d’Europe des Bleus, puisque si les buts de Lampard et de Vonlanthen n’ont pas eu d’impact sur le résultat, les trois autres oui. Là aussi, il y a 10 clean sheets dans l’année, mais avec 3 gardiens différents (Barthez 5 fois, Coupet 4 et Landreau 1). Et, comme en 1984, un changement de sélectionneur pendant l’été (Santini puis Domenech, Hidalgo puis Michel).
Depuis que Deschamps est sélectionneur, jamais l’équipe de France n’a encaissé aussi peu de buts en une année. Son meilleur résultat était 6 buts concédés en 2019 et 2020, mais avec respectivement 11 et 8 matchs. En valeur absolue, la meilleure année défensive est 2014 avec seulement 7 buts encaissés en 15 matchs (et 9 clean-sheets dont 6 pour Lloris, 2 pour Mandanda et 1 pour Ruffier). L’un d’eux a été fatal, celui de Mats Hummels contre l’Allemagne à Rio (0-1) en quart de finale de la Coupe du monde.
Si les Bleus n’encaissent pas de but contre Gibraltar et en Grèce, ce qui semble très probable, l’année 2023 sera donc la meilleure défensivement parlant de l’ère Deschamps (0,4/match, contre 0,47 en 2014). Mais avec potentiellement 7 clean-sheets, le record de 2014 ne sera pas battu. En 2024, peut-être ?
