C’est à l’occasion du match France-Pologne le 11 avril 1962 que Bruno Ferrero est appelé pour la première fois en équipe de France. Le gardien nancéien a alors 29 ans. Il regardera la rencontre du banc de touche puisque c’est le Nîmois Pierre Bernard, le titulaire de l’époque comptant déjà huit sélections, qui garde la cage des Tricolores.
Loin du rocher
Né le 24 novembre 1933 à Tressange en Moselle, Bruno Ferrero fait l’essentiel de sa carrière au FC Nancy, un club modeste, fréquemment tiraillé par des problèmes financiers, et qui passe d’une division à l’autre entre relégations et remontées parmi l’élite. Bruno Ferrero garde depuis 1959 les buts nancéiens. D’une taille relativement modeste (1,72m), il donne l’aspect d’un homme en léger surpoids, mais il fait preuve d’une souplesse remarquable et d’une redoutable vivacité.
Le FC Nancy se stabilise en 1961 en se positionnant dans la première partie du classement de la première division. La saison suivante est la meilleure de son histoire. L’équipe dirigée par Mario Zatelli termine à la quatrième place et réalise en Coupe de France un parcours qui le mène à la finale. Il était logique qu’un joueur nancéien apparaisse alors en équipe de France, et notamment son gardien, grand artisan des bons résultats.
Deux buts d’Altafini
Un mois après sa première convocation, Bruno Ferrero garde les buts de l’équipe de France le 5 mai 1962 à Florence pour un match amical face à l’Italie. C’est sa première sélection, bonheur qu’il partage sur le terrain avec le Valenciennois Jean-Claude Piumi, qui d’ailleurs ouvre le score en première mi-temps, et un certain Michel Hidalgo qui entrera en deuxième période à la place de Stéphane Bruey.
La France fait bonne figure et mène au score à la mi-temps. Mais en début de seconde période, le Brésilien José Altafini, tout juste naturalisé italien en vue de la Coupe du monde 1962, inscrit deux buts en quatre minutes avant que ses coéquipiers ne verrouillent la rencontre dans un catenaccio d’école.
La France a encaissé deux buts, et Bruno Ferrero n’a guère eu l’occasion de briller par ailleurs. Les commentaires qui évoquent sa performance sont peu cléments : le gardien lorrain manque d’assurance et d’autorité. Il n’a pas le niveau international.
L’hommage de Kopa
Bruno Ferrero a l’occasion de se mettre à nouveau en valeur à l’occasion de la finale de la Coupe de France qui oppose le club nancéien au relégable Saint-Etienne. Contre toute attente, c’est le club du Forez qui s’impose, plongeant le FC Nancy dans une forte déprime, à tel point qu’il terminera parmi les relégués la saison suivante. Par la suite, le club sombrera corps et bien et disparaîtra du monde professionnel en 1965.
A 31 ans, Bruno Ferrero en profite pour tenter l’aventure à l’étranger. Pas trop loin, puisqu’il signe au club luxembourgeois de l’Union sportive Rumelange. Une expérience qui lui permet d’inscrire enfin un trophée à son palmarès : la Coupe du Luxembourg 1968.
Mais la plus belle des reconnaissances, c’est Raymond Kopa qui la lui donnera. Lorsque les deux hommes se croiseront pour évoquer leur carrière, le Ballon d’Or 1958 lui rappellera : “De tous les gardiens que j’ai croisé en première division, tu es le seul à qui je n’ai pas marqué de but”.
Une sélection, deux buts encaissés
Sel. | Match | Date | Lieu | Adversaire | Score |
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1 | Amical | 05/05/1962 | Florence | Italie | 1-2 |