Bossis : il est livre, Max

Publié le 9 mai 2024 - Richard Coudrais

Le Grand Max se livre. Aux côtés du journaliste Emmanuel Faure, Maxime Bossis revient sur sa carrière de footballeur dans une autobiographie publiée aux éditions Nouvelles Sources.

3 minutes de lecture

Il ne faut jamais oublier les Bleus d’antan, qu’il s’agisse de ces pionniers dont Pierre Cazal nous livre les secrets chaque semaine, ou les figures plus récentes, bien que désormais inscrites dans le passé, et qui furent également pionnières pour avoir porté l’équipe de France à des sommets qu’elle ne connaissait alors pas.

Max des années quatre-vingt

Maxime Bossis, 76 sélections entre 1976 et 1986, fait l’objet d’un ouvrage récemment publié aux éditions Nouvelles Sources, une autobiographie qu’il a rédigée avec le journaliste Emmanuel Faure. Jusqu’alors, le Grand Max, titre choisi par les deux hommes, n’avait eu l’honneur d’un ouvrage qu’au mitan de sa carrière, en 1983, avec “Bossis Maxi-Max” rédigé par Jean-Marie Lorant et forcément incomplet.

Le Grand Max, donc, fait partie de cette équipe de France qui, portée par le talent de Michel Platini et les géniales intuitions de Michel Hidalgo, est passée du statut de championne du monde de matchs amicaux à championne tout court à l’issue d’un Euro 1984 maîtrisé de bout en bout, avec l’art et la manière.

Si ce championnat d’Europe 1984 fait l’objet du premier chapitre, présenté comme le sommet de la carrière du Vendéen, Emmanuel Faure a choisi dès l’avant-propos de revenir sur un autre sommet, à la fois merveilleux et douloureux, le fameux match de Séville en 1982 avec son épilogue injuste : l’image de Max Bossis accroupi, le regard perdu après avoir manqué le tir au but décisif, d’une frappe mal assurée repoussée par l’affreux Schumacher.

Envergure internationale

Bien entendu, la carrière de Max Bossis ne se résume pas à ce tir au but manqué, mais l’intéressé avoue que c’est un sujet souvent évoqué par les personnes qu’il croise et qui lui adressent la parole. La couverture de l’ouvrage a choisi de présenter le joueur avec le maillot bleu plutôt qu’un maillot de club. Il est vrai que ce n’est ni avec le FC Nantes, ni avec le Matra Racing que Bossis a atteint son envergure internationale.

Bien entendu, son histoire nantaise prend une grande place dans le livre. Une histoire qui lui a valu trois titres de champion et une Coupe de France, quelques aventures européennes avortées, et une pratique très spécifique du football. Tout en gardant sa réserve habituelle et la mesure dans ses propos, le Grand Max n’hésite pas à revenir sur quelques aspects négatifs de la maison jaune.

Pas de scoop ni de révélations inédites toutefois. Le joueur garde un très bon souvenir de son passage à Nantes, où il est resté une figure emblématique, à quelques encablures de l’intouchable Henri Michel. Lancé par José Arribas en 1973, devenu cadre de l’équipe sous Jean Vincent puis capitaine sous Jean-Claude Suaudeau, Maxime Bossis n’a pas manqué d’entraîneurs tournés vers l’offensive, comme l’était également Michel Hidalgo et… Henri Michel.

Choix de carrière

Pour ce qui est de la sélection, Maxime Bossis explique combien l’ambiance au sein du groupe était favorable aux grandes performances. Certes, la concurrence y était forte et certains coéquipiers avaient un foutu caractère, mais Bossis a connu peu de déceptions, si ce n’est purement sportives, au sein des Bleus. Il y est devenu l’un des meilleurs arrières latéraux du monde, avant de se transformer en un libéro tout aussi performant, puis en stoppeur le temps d’une dernière Coupe du monde inachevée.

La lecture de l’ouvrage nous indique combien la carrière du Grand Max a été linéaire, sans à-coup ni zones d’ombres. Le joueur a progressé d’années en années, étant présent à tous les rendez-vous, se montrant performant et souvent exemplaire. Il réfute notamment l’idée qu’un défenseur se doit d’être “méchant”, contrairement à ce qu’on lui a conseillé en début de carrière.

La seule zone d’ombre de la carrière de Bossis est finalement ce choix curieux d’avoir rejoint un club de seconde division à un an d’une Coupe du monde. Dans le livre, Max Bossis revient sur cet épisode, qu’il ne regrette pas, même si l’aventure Matra a tourné court. Il exprime notamment les doutes du sélectionneur sur la capacité d’un joueur de deuxième division à conserver le niveau international, alors que son concurrent direct, Patrick Battiston, vient d’être sacré champion de France et joue régulièrement en Coupe d’Europe. On découvre alors combien le dialogue entre un entraineur et un joueur peut être déterminant malgré des choix de carrière hasardeux.

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pour finir...

« Le grand Max » de Emmanuel Faure et Maxime Bossis (Nouvelles Sources, 2024). 216 pages. 140x210mm. Paru le 2 mai 2024. 20,00 €.

- Lire l’article « LE GRAND MAX (Maxime Bossis et Emmanuel Faure) » sur le site Sport à lire
- Lire l’article « Le Grand Max, une légende jaune et bleue » sur le site La Maison Jaune

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