Il y a d’abord eu les qualifications pour la Coupe du monde, réduites à leur plus simple expression pour les trois premières éditions dans les années 1930 (un seul match face au Luxembourg en 1934). Puis, à partir de 1958, celles pour le tout nouveaux championnat d’Europe des Nations. Et enfin pour la Ligue des Nations en 2018. Trois compétitions bien différentes dans leur format, quoi que la Ligue des Nations 2025 va furieusement ressembler aux championnats d’Europe des années 1960-70, avec un quart de finale aller-retour en mars calé entre la phase de poules et le carré final.

Mais le point commun, c’est bien sûr l’aire géographique, celle de l’UEFA. Et encore, là aussi il y a eu des changements depuis 1934, au rythme des changements de frontières qui ont redessiné la carte de l’Europe : la partition de l’Allemagne, l’arrivée de l’URSS et de l’Angleterre en compétition, le rattachement d’Israël à l’UEFA, puis la chute du Mur de Berlin et l’éclatement du bloc soviétique. Et enfin, l’émergence de micro-sélections comme Saint-Marin, les Féroé ou Gibraltar.

Le tableau des 48 adversaires des Bleus dans ces phases qualificatives est évidemment bien différent de celui de tous les matchs. D’abord parce que, on l’a vu, les sélections non-européennes n’y figurent pas. Mais surtout parce que l’échelle est plus réduite : 255 matchs sur 905 joués depuis 1904, soit 28% du total. Cette proportion est trompeuse, car en réalité la part de ces matchs qualificatifs a nettement augmenté au 21e siècle : depuis 2001, les Bleus ont joué 304 fois, dont 114 dans cette catégorie (37,5%).

Ensuite parce que les adversaires les plus fréquents ne sont pas ceux attendus. Parmi les sept joués au moins dix fois, il n’y a pas la Belgique, ni l’Angleterre, ni l’Italie, ni la Suisse, ni l’Espagne, pas plus que l’Allemagne ou les Pays-Bas, les sélections les plus rencontrées de l’histoire des Bleus. Mais plutôt le Luxembourg et la Bulgarie (15 fois), la République d’Irlande (14), l’Islande (12), la Yougoslavie (11), la Suède et la Norvège (10). Le premier des quatre champions du monde européens est bien loin, il s’agit de l’Espagne (4). Les trois autres se contentent du service minimum, deux oppositions en aller-retour pour l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre. Et même du côté des champions d’Europe, c’est maigre : huit fois pour les Pays-Bas, quatre fois pour l’URSS, la Tchécoslovaquie et la Grèce, deux fois pour le Portugal et le Danemark.

Si on examine maintenant les adversaires qui n’ont plus été rencontrés depuis le plus longtemps (hormis évidemment les équipes disparues comme l’URSS, la RDA, la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie), l’Angleterre arrive en tête (1963), devant la Hongrie (1971), la Belgique (1981), la Norvège (1989), la Pologne (1995), la Russie et l’Arménie (1999).

Enfin, si les Bleus sont invaincus contre la moitié de leurs adversaires (27), quatre autres les sont sérieusement mis en difficulté : la Hongrie (un nul et trois défaites), le Danemark (deux défaites), la Turquie (un nul et une défaite) et enfin la Suisse (deux nuls).

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[ Dans le tableau ci-dessous, les meilleurs et pires scores sont ceux comptant le plus de buts, à écart équivalents (par exemple, plutôt 3-2 que 1-0, et plutôt 1-1 que 0-0). Les quarts de finale de la première version du championnat d’Europe (de 1960 à 1976) sont considérés comme des qualifications.

Tableau des adversaires en qualifications