Petit exercice de fiction : essayons d’imaginer ce que ça aurait été de travailler à trois, chacun à 700 kilomètres de distance de l’autre (les auteurs, Matthieu Delahais, Alain Dautel et Bruno Colombari vivent à Lille, Pau et Gardanne), sur un projet tel que le Dico des Bleus sans le secours d’Internet, au début des années 1990, il y a un quart de siècle. Admettons qu’une partie des échanges se fassent par téléphone plutôt que par mail ou par texto : jusqu’à la généralisation de l’ADSL et des forfaits mensuels tout compris, c’était certes possible, mais coûteux. Et encore faudrait-il arriver à se mettre d’accord sur des créneaux horaires communs, et mener des conversations à trois.
Comment ensuite travailler à trois sur un même article ? Avec Dropbox, c’est très simple. Sans Internet, il aurait sans doute fallu avoir recours au fax, ou on bon vieux courrier postal avec un timbre sur l’enveloppe. Coût prohibitif et délais à l’avenant. Je ne parle même pas du travail de recherche considérablement simplifié par un accès illimité à la Toile. Non pas que cette dernière soit d’une fiabilité à toute épreuve (ça se saurait), mais parce qu’elle abrite tant de ressources qu’une vie humaine ne suffirait pas à en faire le tour.
Donc merci les écrans, les claviers, les disques durs, les réseaux et les serveurs qui permettent tous ces miracles. Mais l’histoire de s’arrête pas là. Ce ne sont que des outils. Quand tout ce travail est terminé, ces millions d’octets se matérialisent sous forme d’encre projetée sur des feuilles de papier, lesquelles sont coupées, assemblées, reliées pour donner naissance à cet objet inégalable depuis Gutemberg : un livre. Un livre avec un poids, un volume, une odeur d’encre fraîche, un grain plus ou moins lisse sous le doigt. Un livre qui n’a besoin d’aucune source d’énergie pour fonctionner, en tout cas à la lumière du jour. Un livre qui sera encore là dans cent ans, quand tous ses protagonistes auront disparu.
Le Dico des Bleus édition 2018 publié par Marabout pèse 1,58 kg, mesure 25,6 centimètres de haut, 18,4 de large et 4,4 d’épaisseur. Soit un volume de 2072 centimètres cubes (soyons précis). Il compte 464 pages, 1237 articles (dont 902 biographies de joueurs et 86 présentations d’adversaires) et 370 photos. C’est quand même autre chose qu’une série de fichiers regroupés dans un dossier !
A propos de dossiers et de fichiers : 129 articles ont été mis à jour depuis la première version du Dico sortie en novembre 2017. Tous ceux concernant les 23 champions du monde, dont les bios ont été enrichies (ou pour certains, comme Pavard, Nzonzi, Hernandez, Kimpembe ou Areola, ajoutées), ceux sur les 18 adversaires rencontrés depuis août 2017, mais aussi ceux sur les buteurs, les capitaines, les villes, les doublés, les sélectionneurs et plein d’autres choses qu’il vous reste à découvrir.
Si vous avez déjà lu l’édition 2017, sachez enfin que sur les 370 photos, une part importante a été renouvelée (notamment sur la Coupe du monde 2018) et 26 nouveaux articles ont été écrits, concernant les arbitres, la tactique, les boulettes, l’UFWC, les adjoints, les fratries, les lobbies, les célébrations, les chansons, le métro, les années noires et les années roses... Et le tout, pour le prix d’une place de virage au Stade de France ou du flocage du célèbre maillot fantôme aux deux étoiles (25 euros).
Une dernière chose pour terminer : quand vous achetez le Dico des Bleus, privilégiez les librairies de proximité aux grandes chaînes de vente en ligne. Ça ne vous coûtera pas plus cher, et vous contribuerez à faire vivre ce réseau essentiel à la diffusion culturelle.