2020, un dernier souvenir pour la route

Publié le 31 décembre 2020 - Bruno Colombari

Que vous restera-t-il en mémoire de cette année 2020 en pièces détachées ? Pour moi, c’est le but de Eduardo Camavinga contre l’Ukraine en octobre, un mélange de culot et de facilité technique qu’on aimerait bien revoir en 2021.

3 minutes de lecture

On finit donc (pas trop tôt !) cette année 2020 désespérante par un moment particulier dont on se souviendra. Si je devais en retenir un seul, ce serait le but de Camavinga inscrit à la neuvième minute de France-Ukraine, le 7 octobre dernier. Ce n’est certes pas un but décisif, au tout début d’un match très amical contre un adversaire frappé par le Covid et dont le sélectionneur avait eu bien du mal à rassembler de quoi aligner une équipe présentable.

C’était un match sur mesure pour Olivier Giroud, qui fêtait sa centième sélection ce soir-là et qui pour l’occasion portait, pour la première fois, le brassard de capitaine. L’attaquant de Chelsea avait d’ailleurs signé un doublé qui lui permettait de rejoindre puis de dépasser Michel Platini au classement des buteurs.

Mais c’était aussi la première sélection de Houssem Aouar, et la première titularisation d’Eduardo Camavinga, 17 ans et 10 mois, qui avait joué les 27 dernières minutes contre la Croatie un mois plus tôt. Lequel Camavinga, pas impressionné pour un sou, entrait crânement dans le match et se retrouvait dans la surface ukrainienne au moment du débordement de Lucas Digne sur l’aile gauche.

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Le centre en cloche du défenseur français arrivait au second poteau sur la tête d’Olivier Giroud qui la smashait sur le gardien Heorhiy Buschan, tout content d’être sur la trajectoire et qui repoussait le ballon comme il pouvait.

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A trois mètres de la ligne, dos au but, qui est là ? Camavinga, qui ne se pose pas de question et exécute un subtil retourné du gauche qui passe au dessus de la tête de Zabarnyi et vient mourir au second poteau, dans le petit filet.

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Il était de toute façon le seul Bleu dans la surface à avoir accompagné Giroud sur le centre de Digne, et au moment de son retourné, Pavard, Aouar et Camavinga sont trop loin de lui. C’était le meilleur choix possible, mais pas le plus facile, avec un défenseur dans son dos, trois autour de lui et un cinquième sur la ligne de but.

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Tout autant que son but, la célébration d’Eduardo est magnifique. Hilare, comme un gamin qui aurait fait une bonne blague aux potes dans la cour de récré, il se précipite vers la caméra placée près du poteau de corner (le stade est quasi vide, et les quelques supporters français sont regroupés derrière la cage de Mandanda, à cent vingt mètres de là) et exécute une belle glissade sur les genoux qui trace deux sillons dans la pelouse du Stade de France. Les deux latéraux, Digne et Pavard, sont les premiers à venir le féliciter, juste avant son coéquipier rennais Nzonzi.

On revoit le but en vidéo (le premier dans le résumé ci-dessous) :


 

Bonus : les chiffres et les nouveautés d’une année de Chroniques bleues

Une année 2020 sans Euro et sans match de l’équipe de France pendant huit mois, ça ne pouvait pas être une bonne année pour Chroniques bleues. Et pourtant. Le croiriez-vous ? Avec 385 372 visites (donnée mise à jour le 1er janvier au matin) c’est de très loin la meilleure année statistique depuis la naissance du site, qui a d’ailleurs fêté son dixième anniversaire en août dernier. Le record avait été établi en 2018, avec 307 265 visites, et un pic en juillet, mois de la finale de la Coupe du monde, où vous étiez 58 289 à être passé un moment sur Chroniques bleues.

Si ce record mensuel n’est pas tombé, le mois de novembre 2020 l’a approché en atteignant 53 791 visites, juste après un mois d’octobre faste (42 128). Mais la grosse surprise est venue du confinement du printemps : 36 699 visites en mars, 43 403 en avril avec un record sur une journée parfaitement extravagant : 10 458 visites le 15 avril. Avec une pointe à 3717 simultanées en soirée ! L’explication, je l’ai trouvée en voyant les chiffres de fréquentation monter en flèche sur un article en particulier, le compte rendu de France-Yougoslavie du 19 juin 1984. Et pour cause : le match était rediffusé en intégralité sur la chaîne L’Equipe au même moment.

Sinon, 247 articles ont été publiés cette année (le précédent record de 215 en 2018 est largement enfoncé), sans compter ceux mis à jour. La rédaction s’est élargie : Matthieu Delahais, Richard Coudrais et Pierre Cazal ont signé des articles en quantité, François da Rocha Carneiro et Raphaël Perry ont été approchés, Hugo Colombari a mis en place les dataviz générées via l’application en ligne Flourish, la revue de presse hebdomadaire et la bibliothèque bleue qui recense plus de 300 titres publiés sur l’équipe de France et ses joueurs, et enfin Clément Thiery a créé un nouveau logo et reconstitué en 3D les tenues de match depuis l’automne.

Côté interviewes, il y en a eu pas moins de 12 en 2020, dont quelques habitués (François da Rocha Carneiro, Matthieu Delahais et Pierre Cazal) mais aussi deux étrangers, l’Anglais Matthew Spiro et l’Américaine Lindsay Sarah Krasnoff ou encore le dessinateur Faro.

Enfin, l’équipe de Chroniques bleues a été très présente dans les librairies (du moins quand elles étaient ouvertes) avec l’ouvrage de François da Rocha Carneiro, Les Bleus et la Coupe (éditions du Détour, en mars), celui de Pierre Cazal Sélectionneurs des Bleus (Mareuil éditions, en novembre) et enfin celui de Matthieu Delahais Un maillot, une légende (Solar, en novembre). J’ai contribué à ces deux derniers.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal