2021, un bilan en bleu (1/6) : les matchs

Publié le 3 décembre 2021 - Bruno Colombari

La rétro de cette année 2021 riche en émotions commence comme c’est de coutume par une première partie consacrée aux matchs. Pas de défaite, trop de nuls, beaucoup de buts (surtout vers la fin) et de reversements de score et des débuts de partie nettement moins bons que les fins.

3 minutes de lecture

Après une année 2020 tronquée par le confinement et tassée sur quatre mois, 2021 aura été relativement normale. Pas tout à fait quand même, avec trois compétitions superposées, un Euro décalé d’un an et éparpillé sur tout le continent (sauf pour les Anglais) et un carré final de Ligue des Nations en octobre, comme les JO du début du vingtième siècle.

# Genre Date Ville Adversaire score
880 qCM 16/11/2021  Helsinki  Finlande 2-0
879 qCM 13/11/2021  Paris (Parc)  Kazakhstan 8-0
878 LN fin 10/10/2021  Milan*  Espagne 2-1
877 LN 1/2 07/10/2021  Turin*  Belgique 3-2
876  qCM 07/09/2021  Lyon  Finlande 2-0
875 qCM 04/09/2021 Kiev Ukraine 1-1
874  qCM 01/09/2021  Strasbourg  Bosnie 1-1
873  Euro 1/8 28/06/2021  Bucarest*  Suisse 3-3 (4-5 tab)
872  Euro T1 23/06/2021  Budapest*  Portugal 2-2
871  Euro T1 19/06/2021  Budapest* Hongrie 1-1
870  Euro T1 15/06/2021 Munich*  Allemagne 1-0
869  Amical 08/06/2021 Saint-Denis  Bulgarie 3-0
868  Amical 02/06/2021 Nice  Galles 3-0
867  qCM 31/03/2021  Sarajevo  Bosnie 1-0
866  qCM 28/03/2021  Noursoultan  Kazakhstan 2-0
865  qCM 24/03/2021  Saint-Denis  Ukraine 1-1

Alors que 2021 pouvait potentiellement battre le record de matchs disputés en une année par l’équipe de France (19 si les Bleus avaient atteint la finale de l’Euro), la sortie de route de Bucarest à l’issue des tirs au but perdus contre la Suisse aura allégé le calendrier. Avec 16 matchs joués, 2021 se situe toutefois à un niveau élevé, derrière 2018 et 1998 (18), et trois années avec une phase finale complète : 2016, 2006 et 2000.

Les Bleus ont fini l’année invaincus (pour la première fois depuis dix ans), ont terminé premier de leur groupe qualificatif pour la Coupe du monde et ont remporté un trophée, ce qui n’est pas rien. Mais ils ont raté la compétition la plus importante de l’année, l’Euro. C’est tout ce qui distingue une bonne année d’une grande année. Et c’est la démonstration que perdre une ou deux fois n’est pas grave : en 2018, année de son deuxième titre mondial, l’équipe de France avait cédé deux fois, contre la Colombie en mars (2-3) et aux Pays-Bas en novembre (0-2).

De là à soutenir le discours de Didier Deschamps (« il nous aura manqué dix minutes », celles pendant lesquelles la Suisse est revenue de 3-1 à 3-3), il y a de la marge : avant l’échec de Bucarest, les Bleus avaient souffert en mars contre l’Ukraine à domicile et en Bosnie, et à l’Euro, les matchs contre la Hongrie et le Portugal n’étaient pas maîtrisés et auraient pu être perdus, sans même parler de la première mi-temps terrible contre la Suisse, justement. Et septembre n’avait rassuré personne, du moins jusqu’à la victoire contre la Finlande après deux nouveaux nuls face à la Bosnie et en Ukraine.

Souvent menée au score, rarement longtemps

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L’équipe de France a mené au score pendant 552 minutes, soit environ 38% du temps de jeu effectif. Et s’ils ont été menés assez souvent (sept fois en seize matchs, à chaque fois en encaissant le premier but), ça n’est pas énorme en terme de temps : 120 minutes à peine, soit 8% du total des minutes disputées. La raison en est simple : si la Hongrie (24 minutes), la Belgique (32 minutes) et surtout la Suisse (42 minutes) ont gardé leur avantage un bon moment, le temps de réaction des Bleus est généralement très rapide : deux minutes pour égaliser contre l’Espagne en octobre, trois minutes contre la Bosnie en septembre, six minutes face à l’Ukraine juste après, seize face au Portugal en juin.

Ce qui est plutôt inhabituel, ce sont les 247 minutes de score nul avec des buts (1-1, 2-2 ou 3-3). C’est la preuve, comme on l’a vu au-dessus, que les Bleus sont capables de réagir en étant menés, mais qu’ils ont eu du mal à garder leur avantage durement conquis : ils se sont fait rejoindre par l’Ukraine en mars (1-1), par le Portugal (2-2) et la Suisse (3-3) en juin. En octobre par contre, quand ils ont renversé le score face à la Belgique et l’Espagne, ces dernières équipes ne sont pas revenues.


 

Des deuxièmes mi-temps maîtrisées, sauf à Bucarest

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L’épreuve du chronomètre, très encombré cette année avec 48 buts cumulés (3 de moyenne par match), permet de faire un découpage instructif par quart d’heure. Le premier est très calme avec seulement trois buts marqués, dont deux lors de l’avant-dernier match de l’année face au Kazakhstan. Les Bleus n’ont pas été très percutants en début de rencontre en 2021. Le deuxième est très favorable aux Français avec un 5-0 sans appel. Mais le troisième, après la demi-heure donc, est le plus difficile avec un 6-6 qui pointe d’évidentes difficultés défensives. Le quatrième (début de la deuxième mi-temps) est bien meilleur : 9-2, dont 5 buts de Benzema (sur un total personnel cette année de 9). Le cinquième quart d’heure est très bon aussi, avec un 7-1 où Benzema s’illustre encore (3 buts). Et le dernier tient la comparaison avec un 8-2 comprenant un triplé de Mbappé, mais aussi les deux buts fatidiques des Suisses Seferovic et Gavranovic. Les fameuses dix minutes dont parlait Deschamps.

Autrement dit, les Bleus 2021 finissent beaucoup plus fort qu’ils ne commencent (ils ont clôturé la marque 13 fois sur 16), gagnent leurs matchs en deuxième mi-temps (23 buts à 5) alors qu’ils souffrent en première (16 buts à 7). Benzema a marqué tous ses buts entre la 45e (et même la 45e +2) et la 66e minute, alors que Griezmann et Mbappé sont efficaces pendant tout le match.

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Hommage à Pierre Cazal