Le résultat était-il prévisible ?
Comme à l’aller en mars, la sélection néerlandaise se présentait très diminuée face aux Bleus. Ce qui, bien sûr, n’entretenait pas mécaniquement un pronostic calqué sur le score de mars (4-0), le football étant heureusement un peu moins prévisible que ça. D’autant que les Bleus restaient sur une prestation décevante en septembre à Dortmund contre l’Allemagne.
Mais on pouvait quand même s’attendre à une courte victoire comme il y a 7 ans (1-0, but de Pogba). Un résultat nécessaire et suffisant pour assurer la qualification à l’Euro et prolonger la série de 5 victoires consécutives dans ces éliminatoires 2023.
C’est ce qu’il s’est passé, même si, grâce à deux bonnes entames de mi-temps ponctuées chacune d’un but après sept minutes, ce match aurait pu tourner à la démonstration, comme à l’aller. Il n’en fut rien par la faute de largesses défensives et d’un manque de maîtrise au milieu.
L’équipe est-elle en progrès ?
Elle a bien mieux joué à Amsterdam qu’à Dortmund, mais le contexte était évidemment bien différent. Et, objectivement, c’est toujours plus facile avec Mbappé que sans, même s’il est encore assez loin de sa forme optimale. Disons qu’elle est dans la continuité de ce qu’elle a montré depuis le début de ces qualifications, même si tout n’a pas été bien maîtrisé.
A 2-0 en leur faveur à 37 minutes de la fin, les Bleus avaient largement de quoi achever le match l’esprit tranquille, mais ils ont concédé immédiatement après un but refusé pour un hors-jeu très peu évident de Aké. Incapables de concrétiser leur large domination, ils ont laissé les Néerlandais revenir dans le match sur un but où les entrants Marcus Thuram et Malo Gusto ne sont pas clairs, tout comme Mike Maignan.
Il reste beaucoup de temps d’ici l’Euro pour peaufiner ces automatismes, notamment dans la ligne défensive encore en chantier.
Quels sont les joueurs en vue ?
Jonathan Clauss a été sans doute le meilleur français à Amsterdam, ce qui donne encore plus de regrets qu’il n’ait pas été retenu à la Coupe du monde l’an dernier. Quand on voit sa merveille de centre sur une remise instantanée de Griezmann, transformé en passe décisive par Mbappé, on se dit que le Marseillais a peut-être gagné sa place à droite.
D’autant qu’il a été à l’initiative de plusieurs offensives françaises, et qu’il a bien combiné avec Kingsley Coman, autre satisfaction de la soirée. Le joueur du Bayern aurait d’ailleurs mérité de finir le match (pour la première fois de sa carrière internationale), mais il est sorti et a laissé sa place à Marcus Thuram, dont les qualités sont évidemment très différentes.
Kylian Mbappé semble encore un peu juste physiquement, mais il a jailli comme un renard de surface sur le centre de Clauss pour le premier but, et son un-deux avec Rabiot a ouvert la défense batave et lui a permis de trouver la lucarne opposée, comme au Qatar pour un doublé qui lui a sûrement fait le plus grand bien. Tout près d’un triplé quand son tir de la 86e heurte la barre de Verbruggen.
Aurélien Tchouaméni a manqué un peu de la percussion qui fait sa force, mais il a quand même touché bon nombre de ballons dans l’entrejeu et a s’est montré de plus en plus dangereux au fil du match.
Quels sont les joueurs en retrait ?
Mike Maignan a fait un match bizarre, relâchant un ballon devant sa ligne juste avant la mi-temps, et encore un autre à la 55e. Il est largement battu sur le but de Malen heureusement refusé pour hors-jeu, et ne ferme pas l’angle au premier poteau sur le but de Hartman en fin de match. Il a semblé fébrile et n’a pas dégagé beaucoup d’assurance.
Au milieu de terrain, Adrien Rabiot a été invisible une bonne partie du match, avant de donner une passe décisive à Mbappé sur le 2-0. Mais c’est insuffisant. Devant, Randal Kolo Muani continue de décevoir, et n’a certainement pas marqué de points à Amsterdam.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
L’objectif visé ayant été atteint, l’équipe de France peut dès maintenant se projeter sur l’Euro 2024 dont la préparation commencera face à l’Ecosse mardi. C’est une grande chance, car Didier Deschamps va disposer de 5 matchs (avec les deux de novembre et les deux amicaux de fin mars) avant l’annonce de la liste en mai prochain. Reste à trouver un adversaire en mars (en plus de l’Allemagne), qui pourrait ne pas être européen. Et pourquoi pas un France-Brésil, le dernier remontant à mars 2015 ?