Le baromètre des séries

Après chaque match, je fais un point sur les séries en cours. Une série commence à partir d’au moins deux matchs consécutifs. Le principe est que le match est l’unité de base de la série (pas le temps de jeu, donc).

Si les séries principales (invincibilité, victoires, clean-sheets) se sont arrêtées le mois dernier avec la défaite en Allemagne, il reste la série secondaire des matchs en compétition. Celle-ci se porte bien (et devrait le faire encore jusqu’à la fin de l’année 2023).

6

victoires consécutives en compétition. Les Bleus enchaînent à Amsterdam et continuent leur sans-faute dans ces qualifications pour l’Euro.

10

matchs sans défaite en compétition. Depuis l’échec contre la Tunisie le 30 novembre 2022 (0-1), l’équipe de France a joué 10 matchs de compétition et en a gagné 9, le dernier étant un nul statistique contre l’Argentine (3-3) malgré la défaite au tirs au but.

11

matchs avec au moins un but marqué. La dernière fois que les Bleus n’ont pas marqué, c’était contre la Tunisie au Qatar (0-1). Le record à battre est toujours de 23 matchs, établi entre novembre 2020 et juin 2022.

81

matchs consécutifs disputés par un même joueur. Antoine Griezmann a intégré l’équipe de France en mars 2014, il y a 9 ans et demi. Il compte 124 sélections sur 128 possibles. A titre de comparaison, il avait fallu 176 matchs à Thierry Henry entre octobre 1997 et juin 2010 pour engranger 123 capes.

La question : est-ce la qualification la plus rapide de l’histoire des Bleus ?

Dans un groupe de cinq, oui, c’est le cas. En 1991, l’équipe de France dirigée par Michel Platini avait fait un carton plein avec 8 victoires sur 8 possibles, mais elle ne s’était qualifiée que lors de l’avant-dernière journée face à l’Espagne, tout comme en 2003 où les hommes de Jacques Santini avaient fini avec un huit sur huit, mais où la qualification n’a été acquise que lors du septième match, en Slovénie. La différence avec 2023 c’est qu’il n’y a pas 7 équipes sorties des qualifications comme en 1992, ni 15 comme en 2004, mais 23, donc avec deux qualifiés directs par groupe, ce qui est plus facile.

Par ailleurs, en Europe seule l’Allemagne reste sur une série de participations en Coupe du monde et à l’Euro plus longue que celle des Bleus, qui viennent de se qualifier pour leur 15e phase finale consécutive. La dernière fois que la RFA, en l’occurrence, a manqué une phase finale, c’était celle du championnat d’Europe 1968. Depuis, elle a disputé 14 Coupes du monde et autant de championnats d’Europe, mais elle a été qualifiée d’office en 1978 et 1994 (championne du monde en titre) et 1988, 2006 et 2024 (organisateur). Les Bleus, quant à eux, ont échappé aux qualifications en 1984, 1998 et 2016 (organisateur) et en 2002 (champion du monde en titre).

L’Espagne, qui n’a pas encore assuré sa qualification pour 2024 mais qui n’a plus manqué de phase finale depuis 1994, reste donc sur une série de 15 phases finales, sans jamais être qualifiée d’office. Elle peut donc faire mieux que la France.

Le maillot : le kit blanc vainqueur à nouveau

On a beau ne pas l’apprécier, cet ensemble blanc plutôt dépareillé (rappelons que Nike avait présenté ce maillot extérieur avec un short bleu roi et des chaussettes blanches, à l’automne 2022) porte plutôt chance à l’équipe de France qui a gagné avec à Amsterdam comme elle l’avait fait à Faro en juin. Le maillot blanc tout seul fait aussi le job, puisqu’après une défaite initiale au Danemark en septembre 2022, il était resté au placard pendant la Coupe du monde, mais a remporté quatre matchs depuis, contre les Pays-Bas (deux fois), en Irlande et à Faro contre Gibraltar.
C’est la 78e fois que l’équipe de France joue tout en blanc depuis 1976. Elle compte 42 victoires (dont 36 à l’extérieur), 21 nuls et 15 défaites.

Dataviz : la couleur du maillot de l’équipe de France

Le score : 2-1

C’est la 76e victoire des Bleus sur ce score depuis 1904, la 18e de l’ère Deschamps. C’est d’ailleurs son score préférentiel, devant le 2-0 (17). Il y en avait eu trois en 2022, dont deux au Qatar (Danemark et Angleterre). Face aux Pays-Bas, c’est le quatrième après celui de Rotterdam en novembre 1982, du Parc en février 1997 et de Saint-Denis en septembre 2018, pour la présentation de la Coupe du monde à la maison.

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C’est la huitième fois que les Bleus marquent un but contre les Pays-Bas avant la dixième minute, par Kylian Mbappé (7e). Dans le même stade, Antoine Griezmann l’avait fait en mars 2016 à la 6e, alors que Christophe Dugarry avait été à peine moins rapide en juin 2000 à l’Euro (8e). Jean Baratte avait aussi marqué très vite à l’extérieur, en 1949 (3e) mais c’était à Rotterdam. A domicile, on trouve des buts à Colombes de Pierre Flamion à la 4e (1950) et de Robert Mercier à la 7e (1931), mais aussi, beaucoup plus récemment, à Saint-Denis en mars 2023 par Griezmann (2e) et Upamecano (8e).

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L’indice de renouvellement : 4/11

C’est encore une fois la défense qui a beaucoup bougé depuis le dernier match, avec les retours de Jonathan Clauss, Ibrahima Konaté et Lucas Hernandez, et bien sûr le retour de Kylian Mbappé devant. Les sortants sont Benjamin Pavard, William Saliba, Dayot Upamecano (tous deux forfaits) et Eduardo Camavinga.

[ Lire l’article Comment évoluent les compositions de Didier Deschamps

L’arbitre : Felix Zwayer (Allemagne)

C’est déjà son cinquième match avec les Bleus, et, curieusement, son deuxième contre les Pays-Bas, et toujours à Amsterdam. Les deux fois l’équipe de France l’a emporté. Elle avait aussi écrasé la Jamaïque en juin 2014 (8-0), mais elle avait perdu les deux autres matchs, en mars 2017 face à l’Espagne (0-2) et en juin 2022 contre le Danemark (1-2).

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La ville : Amsterdam, cinq fois sur huit

Finalement les Bleus devraient jouer plus souvent dans la capitale néerlandaise : s’ils avaient perdu les deux premières fois, en avril 1923 (1-8) et en mai 1928 (3-4 contre l’Italie, aux JO), ils ont remporté cinq des six matchs suivants, en 1934 (5-4), en 1937 (3-2), en 2016 (3-2 et 1-0) et donc 2023 (2-1). Rappelons que la défaite de 2000 à l’Euro (2-3) était quasi délibérée (avec une équipe composée de remplaçants) afin de jouer les deux matchs suivants en Belgique. Et les matchs à Amsterdam sont plutôt prolifiques, puisque les Français ont marqué 20 fois et ont encaissé 24 buts, ce qui fait tout juste 6 buts de moyenne cumulée.

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Le buteur : Kylian Mbappé, mieux que Platini

Avec lui, les records tombent si souvent qu’on a toujours peur d’en oublier au passage. A Amsterdam, il a égalé Michel Platini au nombre de sélections (72), mais il l’a dépassé aux buts (42 contre 41). Il a une tendresse particulière pour les Néerlandais qu’il aime bien martyriser : c’est contre eux qu’il avait marqué son tout premier but en sélection, en août 2017, et encore contre eux qu’il a signé deux doublés en un peu plus de six mois, en mars dernier et donc en octobre. C’est la septième fois qu’il réussit un doublé, auxquelles il faut évidemment ajouter le triplé contre l’Argentine en décembre 2022 et le quadruplé face au Kazakhstan en novembre 2021.

S’il se cherche un challenge, Kylian Mbappé peut essayer de faire mieux que Jean-Pierre Papin, qui avait marqué 9 buts dans les qualifications pour l’Euro 1992, record à battre. Mbappé en est à 6 (comme le trio Henry-Trezeguet-Wiltord en 2002-03), et il lui reste deux matchs en novembre contre Gibraltar et la Grèce. Pas facile, mais tellement tentant...

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Le joueur : Malo Gusto, 936e Bleu et nouveau benjamin

C’était l’avant-dernier arrivé dans le groupe, juste avant son ex-coéquipier lyonnais Castello Lukeba. Le latéral droit de Chelsea Malo Gusto est donc devenu le 936e joueur de l’histoire de l’équipe de France en remplaçant Jonathan Clauss en fin de match. Mais il a aussi enlevé à Eduardo Camavinga le statut de benjamin des Bleus, au sens de joueur né le plus récemment (le 19 mai 2003). A vingt ans et six mois, il ne devrait pas rester benjamin très longtemps, contrairement à Camavinga qui l’avait gardé plus de trois ans (depuis septembre 2020) tout comme Kylian Mbappé (entre 2017 et 2020).

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Le voilà désormais seul quatrième au classement des joueurs : avec ses 124 sélections, Antoine Griezmann a désormais dans le collimateur Olivier Giroud (126), lequel est devenu le quatrième international français sélectionné au-delà de son 37e anniversaire (c’était le 30 septembre dernier). Seuls Steve Mandanda, Bernard Lama et Larbi Ben Barek ont fait mieux.

[ Lire Vétérans : qui sont les joueurs de plus de 35 ans en équipe de France ?

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La feuille de match

Les données à retenir sous forme de tableau. Les feuilles de match récentes sont accessibles également depuis le tableau des matchs, en cliquant sur le numéro du match (première colonne).
 

[902] Pays-Bas 1-2 France

qEuro
13 octobre 2023, 20h45 - Amsterdam, Johann Cruyff Arena, 55 865 spectateurs
arbitre : Felix Zwayer (Allemagne)
sélectionneur : Didier Deschamps - 146e match, 54 ans
disposition : 4-3-3

TACTIQUE

BUTS

score	min	buteur	passeur ou CPA
1-0	7’	Kylian Mbappé	Jonathan Clauss
2-0	53’	Kylian Mbappé	Adrien Rabiot
2-1	83’	Quilindschy Hartman

COMPOSITION

N°	joueur	tps jeu	e/s	cas	nb sel	âge	club
16	Mike Maignan	90			11	28	AC Milan
3	Jonathan Clauss	80			7	31	OM
4	Malo Gusto	10			1	20	Chelsea
13	Ibrahima Konaté	90			12	24	Liverpool
21	Lucas Hernandez	90			35	27	Paris SG
22	Théo Hernandez	90			20	26	AC Milan
8	Aurélien Tchouaméni	90			28	23	Real Madrid
14	Adrien Rabiot	90			40	28	Juventus
20	Kingsley Coman	71			52	27	Bayern Munich
9	Olivier Giroud	19			126	37	AC Milan
7	Antoine Griezmann	87			124	32	Atlético Madrid
18	Youssouf Fofana	3			12	24	AS Monaco
12	Randal Kolo Muani	80			11	24	Paris SG
15	Marcus Thuram	10			13	26	Inter Milan
10	Kylian Mbappé	90			72	24	Paris SG

RÉSERVISTES

N°	joueur	nb sel	âge	club
1	Brice Samba	1	29	RC Lens
23	Alphonse Aréola	5	30	West Ham
2	Benjamin Pavard	51	27	Inter Milan
5	Castello Lubeka	0	20	Leipzig
13	Jean-Clair Todibo	1	23	OGC Nice
6	Eduardo Camavinga	12	20	Real Madrid
19	Boubacar Kamara	3	23	Aston Villa
11	Ousmane Dembélé	39	26	Paris SG

TENUE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE

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