Le résultat était-il prévisible ?
Qualifiée dès le mois d’octobre avec l’Espagne, l’Ecosse a brillamment réussi son année 2023, en ne perdant pour l’instant qu’une fois (pour 5 victoires, dont une contre l’Espagne et une autre en Norvège). Elle a donc gagné le droit de participer à son quatrième championnat d’Europe, les trois précédents (1992, 1996 et 2020) s’étant terminés dès le premier tour. Les Bleus ne l’ont plus affrontée depuis 2016 et une nette victoire (3-0) à Metz avec un doublé rapide de Giroud.
La défaillance de Dortmund en septembre dernier contre une équipe d’Allemagne agressive et déterminée avait rappellé qu’un trou d’air en amical, surtout une fois la qualification acquise et avec un degré de motivation plutôt aléatoire, est toujours possible. C’est ce qui s’est passé avec le cadeau inattendu de Camavinga pour Gilmour, mais à la différence de septembre, ces Bleus-là ont réagi immédiatement, avec un orgueil touché assez inattendu pour un match amical. D’autant que c’est la première fois, lors d’un France-Ecosse, qu’un score est renversé. Jusqu’à présent le premier qui marquait avait gagné.
L’équipe est-elle en progrès ?
Même si l’Ecosse a offert une opposition moindre que celle des Pays-Bas ou de l’Allemagne, et a nettement baissé les bras en première période, ce match confirme les bonnes dispositions vues à Amsterdam. La qualification précoce permet aux Bleus de jouer libérés, quitte à connaître des sautes de concentration, et de peaufiner les automatismes. Ça tombe bien, parce qu’on a vu à Lille que ce n’était pas encore le cas notamment côté droit. Mais en gagnant à Amsterdam, l’équipe de France a acheté du temps pour se préparer sereinement d’ici l’Euro.
Quels sont les joueurs en vue ?
Kylian Mbappé revient en forme et c’est une bonne nouvelle. Il a encore connu du déchet, notamment sur une occasion franche en deuxième mi-temps où il est contré dans la surface écossaise, mais il centre pour le deuxième but de Pavard et transforme le pénalty ensuite. Il aurait pu sortir plus tôt pour s’économiser.
Benjamin Pavard a connu une soirée parfaite avec une titularisation en défense centrale qu’il attendait depuis longtemps, le brassard de capitaine en toute fin de match et un doublé de la tête qui aurait même pu se transformer en triplé sur un centre de Mbappé au second poteau. Et le tout à Lille, chez lui.
Ibrahima Konaté a fait une bonne prestation en défense centrale, même si les Ecossais ne l’ont pas vraiment mis en difficulté. Sa polyvalence, à gauche ou à droite dans l’axe, est un vrai atout pour Deschamps.
Théo Hernandez a pu jouer beaucoup plus haut qu’il ne l’avait fait à Rotterdam, ce qui a fait nettement pencher le jeu à gauche en première mi-temps.
Enfin, la soirée avait très mal commencé pour Mike Maignan, surpris très tôt par le but de Gilmour qui l’a pris par surprise. Mais il est bien revenu dans le match par la suite et a sans doute repris confiance, même s’il n’est pas dans une forme étincelante.
Enfin, l’entrée de Kingsley Coman à l’heure de jeu a donné du rythme et de la vivacité sur le côté droit de l’attaque des Bleus. Son but, après une frappe de Griezmann sur la barre, vient récompenser son travail. Mérite largement d’être titulaire.
Quels sont les joueurs en retrait ?
Les deux plus grosses déceptions de la soirée sont Eduardo Camavinga et Ousmane Dembélé. Le premier a commis une erreur grossière avec une passe défensive non maîtrisée dans les pieds de Gilmour, qui n’en demandait pas tant. Le Madrilène s’est battu par la suite, mais sans réussite. Quant au Parisien, il est passé au travers de son match, comme Kolo Muani à Amsterdam. Dans un secteur offensif très concurrentiel, surtout quand les Espoirs vont commencer à arriver, il ne peut pas se contenter de prestations aussi pauvres.
Olivier Giroud a lui aussi raté son match, et va devoir ferrailler pour ne pas perdre sa place au profit d’un Marcus Thuram volontaire, qui a fracassé la barre de Kelly à la 81e.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Il n’y a pas grand chose à attendre du prochain France-Gibraltar, qui aura lieu le 18 novembre à Nice. L’écart entre les deux équipes est au moins équivalent à celui avec le Kazakhstan, ce qui n’est pas toujours synonyme de carton. Ce match-là, comme le suivant à Athènes trois jours plus tard, servira à Didier Deschamps pour construire son équipe-type ou tester de nouvelles options dans la perspective de l’Euro. Mais la mi-novembre est souvent propice aux forfaits de dernière minute : il est donc très improbable que la dernière liste de l’année donne de vraies indications sur celle de mai 2024.
Le deuxième match de novembre sera certainement plus difficile, surtout si la Grèce est encore en course pour la deuxième place : à l’aller en juin elle s’était mise en mode hérisson, et les Bleus avaient eu beaucoup de mal à l’emporter (1-0 sur pénalty). Finir l’année sur une huitième victoire en compétition serait un bon challenge pour les coéquipiers de Kylian Mbappé.
Vos commentaires
# Le 18 octobre 2023 à 15:25, par Lau En réponse à : [903] France-Ecosse (4-1) : pas besoin de VAR pour Benjamin Pavard
Bonjour Chroniques Bleues. En tout premier lieu, je tenais à vous féliciter pour la qualité de ce blog, j’ai parcouru les billets les plus récents, et je suis ravi de tant de faits, de statistiques, d’informations, bref bravo.
Neanmoins, 2 bémols, je ne sais pas si cela tient au fait de l’avoir consulté via smartphone, mais l’absence de photos fait très daté hélas, je pense qu’en respectant les copyrights on peut tout de même illustrer vos articles avec quelques photos, par ailleurs, vous semblez absent des réseaux sociaux, pourquoi pas, mais une page Facebook ne nuirait pas, cela permettrait une plus grande visibilité de votre excellent travail.
Je vous remercie d’accepter ce retour amical comme encouragement à perfectionner votre œuvre et compte bien partager certaines de vos chroniques à l’occasion comme lorsque je partage sur mon profil Facebook les résultats des Bleus.
Longue vie aux Chroniques Bleues !
PS : avez-vous envisagé d’inclure les Bleuets et le Bleues, avec les JO de Paris 2024, les amateurs seront sûrement friands de vos stats et faits historiques sur ces 2 équipes qui suscitent de plus en plus d’intérêt.
# Le 18 octobre 2023 à 17:26, par Richard Coudrais En réponse à : [903] France-Ecosse (4-1) : pas besoin de VAR pour Benjamin Pavard
C’est alors qu’à la 87e minute, alors que Castello Lukeba entrait en jeu, le commentateur Grégoire Margotton, en direct sur TF1, tint à peu près ces mots :
« Le joueur du RB Leipzig, il va devenir le 76e joueur lancé par Didier Deschamps depuis son arrivée à la tête des Bleus en 2012. Ce sont des chiffres que vous pouvez retrouver sur un site absolument magnifique consacré à l’équipe de France, et pas seulement des chiffres, mais des articles, des infos, des records historiques, de très grande qualité. Ça s’appelle Chroniques Bleues. Ce site, n’hésitez pas à y aller, pendant que Kylian Mbappé laisse son brassard à Benjamin Pavard les amis. Je suis sûr que demain dans Chroniques Bleues, vous aurez le nombre de capitaines différents de l’équipe de France. »
(Propos transcrits par Matthieu Delahais)
# Le 18 octobre 2023 à 18:15, par Bruno Colombari En réponse à : [903] France-Ecosse (4-1) : pas besoin de VAR pour Benjamin Pavard
Bonjour Lau. Merci pour votre message.
Je réponds sur les deux bémols :
Chroniques bleues est sur Twitter (mais sans doute plus pour très longtemps car c’est un réseau très dégradé depuis qu’Elon Musk en a fait son jouet), mais pas sur Facebook que je ne supporte pas. Aucune envie de passer du temps à répondre à des messages dont le niveau est le plus souvent déplorable.
Pour les photos, la diffusion en ligne est payante et très chère (et limitée dans le temps). Chaque match est abondamment illustré par ailleurs, je doute fort que les visiteurs de Chroniques bleues viennent y chercher des photos. Nous essayons plutôt de produire du contenu exclusif et original, et ça passe essentiellement par les textes, mais aussi par les tableaux statistiques et les dataviz, ce qui demande déjà un gros travail. Je peux comprendre ces réticences, mais d’autres sites font du podcast, ou de la vidéo, et tant mieux. Nous préférons bien faire ce que nous savons faire, c’est déjà ambitieux, plutôt que de s’aligner sur ce qui se fait ailleurs avec des moyens autrement importants.
Les Espoirs et les Féminines sont un autre domaine pour lesquels nous ne sommes pas experts. Il existe d’autres sites pour ça, notamment footaufeminin. Mais nous travaillerons sur les Olympiques pour 2024, oui.