En 2022, année de Coupe du monde, Didier Deschamps a fait appel à 4 gardiens et 15 défenseurs (en mettant dans cette catégorie les pistons Clauss et Théo Hernandez). En 2021 il n’y avait eu que 12 défenseurs et un seul gardien, en 2020 11 défenseurs et 3 gardiens, en 2019 12 défenseurs et 3 gardiens et en 2018 13 défenseurs et 3 gardiens.
Le temps de jeu (en minutes) des titulaires est indiqué en blanc sur fond bleu (victoire), gris (nul) ou rouge (défaite). Celui des remplaçants est indiqué sur fond blanc selon le même code couleur. Le temps de jeu cumulé sur l’année est reporté en bout de ligne à droite. Les joueurs sont listés par ordre d’apparition (en haut, les titulaires lors du premier match de l’année, en bas les joueurs appelés en fin d’année).
Quatre gardiens en une année, c’est très rare et c’est même inédit pour Didier Deschamps, qui n’en avait jamais utilisé plus de trois. La dernière année à quatre gardiens remonte à 2008, lorsque Steve Mandanda et Hugo Lloris, qui sont toujours là, ont débuté en sélection. Grégory Coupet était le titulaire jusqu’à l’Euro, et Sébastien Frey avait passé une tête (1 match) tout comme Lloris (1). Mais ce n’est pas un record, puisqu’il y en avait eu 5 en 2000 et encore 5 en 2001.
Pour autant, Didier Deschamps n’a fait appel à aucun nouveau gardien en 2022, même si Alban Lafont y a cru en septembre, quand Deschamps a dû faire face aux forfaits de Lloris et de Maignan. C’est donc le gardien de l’AC Milan qui a suppléé trois fois Lloris en mars et en juin, puis une mi-temps en septembre, avant d’être lui-même remplacé par Alphonse Aréola. Et Steve Mandanda, qu’on n’avait plus vu en Bleu depuis fin 2020, est revenu au Qatar pour jouer le troisième match, comme en 2018.
Trois défenseurs seulement ont été présents plus de la moitié du temps
Parmi les 11 défenseurs utilisés en 2022 (avec pour la première moitié de l’année, trois centraux et deux pistons, rappelons-le), trois seulement ont été sur le terrain pendant plus de la moitié du temps de jeu, ce qui est très faible : Raphaël Varane (59%, 10 matchs, tous titulaire), Théo Hernandez (56%, 9 matchs dont un remplaçant) et Jules Koundé (53%, 11 matchs dont trois remplaçant). Le quatrième est Dayot Upamecano, qui n’a débuté son année internationale qu’en septembre (41%, 6 matchs, tous titulaire). Il est intéressant de noter que la ligne de défense, qui est habituellement la plus stable (avec le gardien), a été touchée par le turnover en cours de match puisque si Upamecano est le seul des quatre à n’avoir jamais été remplacé, ce n’est pas le cas de Varane (6 fois !), Koundé (5) et Théo Hernandez (2).
Les champions du monde ont eu bien du mal à exister en 2022 : trois matchs pour Presnel Kimpembe (absent au Qatar), trois aussi pour Lucas Hernandez (dont le dernier où il est blessé après 8 minutes et sort après 13) et Benjamin Pavard, à peine mieux loti (5 matchs dont 4 comme titulaire) puisque mis à l’écart après la première rencontre face à l’Australie.
Six nouveaux essayés, trois retenus, un a confirmé
Les anciens n’en ont pas profité pour se faire une place, pas plus Lucas Digne (trois matchs entre mars et juin) que Ferland Mendy (deux en septembre). Et les nouveaux ? Il y en a eu pas moins de six en 2022, dont trois qui n’ont pas été retenus pour la Coupe du monde (Jonathan Clauss, 6 matchs), Benoît Badiashile (2) et Adrien Truffert (1). Et sur les trois qui ont joué la Coupe du monde, si Axel Disasi ne s’est guère montré (titulaire face à la Tunisie et deux entrées dans le temps additionnel contre la Pologne et l’Argentine), William Saliba a joué 8 fois (mais seulement 27 minutes au Qatar) et Ibrahima Konaté 7 fois, dont deux prestations convaincantes face à l’Australie et le Maroc.
Résultat : après moult tâtonnements tactiques (défense à trois en mars, à quatre en juin, encore à trois en septembre) et des essais permanents, une défense-type se dégage enfin sur la période de la Coupe du monde, avec Koundé à droite, Varane et Upamecano dans l’axe et Théo Hernandez à gauche. Mais elle ne compte aucun latéral de métier et elle n’a évolué ensemble (Danemark, Pologne, Angleterre et Argentine) sans donner toutes les garanties de sécurité, puisque les Bleus ont encaissé six buts lors de ces quatre rencontres.