Ils sont 22 internationaux français à avoir marqué dans le stade où ils jouent habituellement [1]. Le podium met en avant trois joueurs assez différents. Eugène Maës arrive en tête avec dix réalisations au stade de Saint-Ouen où il évoluait sous les couleurs du Red Star au début du siècle dernier. Dominique Rocheteau a pour sa part marqué 8 de ses 13 buts en Bleu au Parc des Princes, alors qu’il évoluait au Paris Saint-Germain et que l’enceinte de la porte d’Auteuil accueillait habituellement l’équipe de France. Enfin, Kylian Mbappé, qui aime collectionner les records statistiques, arrive sur la troisième marche avec quatre buts (tous lors de la même rencontre contre le Kazakhstan) inscrits également au Parc.

Christophe Dugarry et Paul Nicolas l’ont fait en phase finale

Ceux qui auront pris le temps de lire cette liste attentivement auront remarqué la présence de Pierre Issa, défenseur sud-africain, qui a marqué pour le compte des Bleus. C’était en ouverture de la Coupe du monde 1998, au stade vélodrome alors que le Bafana-Bafana défendait les couleurs marseillaises. Ce jour-là, Christophe Dugarry a également marqué, mais du bon côté pour la France. C’est le seul Bleu, avec Paul Nicolas auteur d’un doublé à Saint-Ouen contre la Lettonie lors des Jeux de 1924, à avoir marqué en phase finale dans le stade où il jouait en club. Pour les puristes, on peut ajouter Dominique Rocheteau, buteur en finale de la coupe intercontinentale en 1985 alors qu’il défendait les couleurs du Paris Saint-Germain. Les stades parisiens, où la France se produit le plus souvent sont bien entendu ceux dans lesquels le plus d’internationaux ont réussi à marquer lorsqu’ils évoluaient à « domicile ».

En dehors de trois enceintes franciliennes (Pars des Princes, Saint-Ouen et Colombes), seuls le Vélodrome de Marseille (avec l’improbable doublé de Dugarry et Issa en Coupe du monde), le Parc Lescure de Bordeaux (avec un doublé de Zinédine Zidane pour sa première cape), la Mosson (Eric Cantona), l’Abbé-Deschamps (Christophe Cocard lors du 10-0 contre l’Azerbaïdjan), Gerland (Benzema) et le Stadium de Toulouse (Gérald Passi) ont vu l’un de leur protégé marquer pour la France.

Période faste au Parc entre 1980 et 1998

Ces « buts à domicile » ont été marqués sur quatre périodes. Douze entre 1911 et 1914, à une période où l’équipe de France était surtout composée de joueurs parisiens et pouvait compter sur un grand buteur, Eugène Maës auteur de 10 réalisations dans son stade Saint-Ouen. Dans l’entre-deux guerres, six nouveaux buts sont marqués à domicile (1924-1931). La période la plus faste se situe entre 1980 et 1998 avec 23 buts à la maison, en partie dus à la présence à l’installation du Paris Saint-Germain au Parc des Princes, stade dans lequel les Bleus évoluaient quasiment systématiquement à domicile.

L’arrêt Bosman, qui a engendré l’exode de la majeure partie des internationaux, ainsi que le départ de l’équipe de France vers le stade de France, qui n’a pas de clubs résident, ont ensuite limité ce genre de réalisations. On n’en compte que six depuis le début de nouveau millénaire, dont cinq lors des rares visites des Bleus dans leur ancienne maison.

Un quintuplé, un quadruplé et un triplé

Il est également intéressant de noter qu’on compte parmi ces réalisations à la maison un quintuplé (Eugène Maës, contre le Luxembourg en 1913), un quadruplé (Kylian Mbappé, face au Kazakhstan en 2021) ainsi qu’un triplé (Rocheteau, devant le Luxembourg en 1985) en plus de quelques doublés.

Actuellement, Théo Hernandez est le seul à avoir marqué un but à domicile dans un stade étranger (San Siro à Milan contre la Belgique en 2021). Mais si les Bleus se qualifient pour le carré final de la Ligue des Nations en juin 2025, Mbappé, Camavinga et Tchouaméni pourraient en faire autant à Bernabeu (Madrid) ou Upamecano, Coman et Olise à Munich, si l’Espagne ou l’Allemagne accueillent la compétition.