Combien de buts faut-il marquer pour gagner une finale de la Coupe du monde ? Et à l’inverse à partir de combien de buts encaissés est-on assuré de perdre ? Les Bleus ont-ils fait mieux que les autres ?

Les 22 finales de la Coupe du monde de 1930 à 2022 ont débouché sur 12 scores différents (0-0, 1-0, 2-0, 3-0, 1-1, 2-1, 3-1, 4-1, 3-2, 4-2, 5-2 et 3-3). A trois occasions, ça n’a pas été suffisant pour départager les deux finalistes qui ont dû alors recourir aux tirs au but au terme des prolongations (dont deux fois sans succès pour les Bleus).

Combien faut-il marquer de buts pour être champion du monde ?

Vingt-deux finales de Coupe du monde ont été jouées, ce qui donne 44 équipes finalistes qui ont marqué entre 0 et 5 buts au cours de ces matchs. Sept d’entre elles n’ont pas réussi à mettre de but dont le Brésil en 1994 qui est quand même devenu champion du monde puisque les Italiens sont également restés bredouilles et que tout s’est joué aux tirs au but. Douze équipes ne sont parvenues à ne marquer qu’une seule fois et cela a été suffisant à quatre d’entre elles pour devenir championnes du monde (Allemagne 1990 et 2014, Espagne 2010 mais aussi l’Italie 2006 qui a dû passer par la séance des tirs au but). Deux buts marqués ont offert la victoire à quatre finalistes (Italie 1934, Uruguay 1950, Allemagne 1974 et Brésil 2002) pour 11 équipes ayant trouvé le chemin des filets à deux occasions. Trois buts assurent presque un titre de champion du monde, puisque sur les huit sélections y étant parvenues, seule la France, finalement battue aux tirs au but par l’Argentine, n’est pas repartie avec le trophée. Enfin, quatre buts (performance réalisée par l’Uruguay en 1930, l’Italie en 1938, l’Angleterre en 1966, le Brésil en 1970 et la France en 2018) ou cinq (Brésil en 1958) assurent la victoire dans tous les cas.

En synthèse, on peut dire que ne marquer aucun but en finale ne donne que 14% de chance de victoire. Ce taux reste en dessous de 50% avec un (33%) ou deux buts (36%), mais grimpe ensuite très vite avec 88% de chance de succès avec 3 buts marqués et 100% de réussite au-delà. On peut aussi dire que dans 5% des champions du monde ont conquis leur titre sans marquer en finale. 18% des vainqueurs ont marqué une ou deux fois, près d’un tiers (32%) ont marqué trois fois, un petit quart (22%) y sont parvenus quatre fois et un seul l’a fait cinq fois (5%). A l’inverse, 27% des finalistes malheureux n’ont pas trouvé le chemin des filets, quand un tiers ont réussi à marquer une (36%) ou deux (32%) fois. Seule la France (qui représente 5% des finalistes malheureux) a marqué trois fois sans gagner (même si la défaite a été concédée aux tirs au but).

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L’équipe de France est un élève relativement bon en finale mondiale. Avec 11 buts inscrits en 4 matchs, les Bleus sont sur la troisième marche du podium, juste derrière le Brésil (avec 15 buts en 7 finales) et l’Allemagne (12 buts en 8 finales). L’Argentine a aussi marqué 11 fois, mais en 6 rencontres. A la moyenne de buts marqués, les Français (2,75 buts par match) ne sont devancés que par les Anglais (4 buts par match, mais en une seule finale contre quatre pour les Bleus).

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Côté buts encaissés, c’est l’Allemagne (15 buts) qui semble la plus friable, mais la Mannschaft est aussi la nation à avoir disputé le plus de finales (8). Suivent l’Argentine (12 buts en 6 finales), l’Italie (9 buts en 6 finales) et le Brésil (9 buts en 7 finales). Avec 6 buts concédés, la France est à la hauteur des Pays-Bas, mais avec une finale en plus pour les Bleus (4 contre 3). La moyenne de buts encaissés par l’équipe de France est de 1,5 (6 en 4 finales), ce qui la place au même niveau que l’Uruguay (3 en 2 finales) et l’Italie (9 en 6 finales). Seul le Brésil (1,3) et l’Espagne (aucun but encaissé lors de sa seule finale) sont meilleurs dans cet exercice.

Il a fallu attendre 1990 pour qu’une première clean-sheet soit réalisée en finale de la Coupe du monde (Allemagne face à l’Argentine, 1-0). Mais il y en a eu six en huit finales depuis (score nul et vierge en 1994 entre l’Italie et le Brésil, France 1998, Brésil 2002, Allemagne 2014, Espagne 2010). La France et l’Espagne ont réalisé cette performance dès leur première finale. L’Italie et le Brésil ont attendu leur cinquième finale pour y parvenir, les Brésiliens renouvelant l’exploit huit ans plus tard pour leur septième finale. Quant aux Allemands, c’est lors de leur sixième finale qu’ils ont enfin réalisé une clean-sheet, performance renouvelée 24 ans après, face au même adversaire.

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Terminons toutefois cette analyse par une statistique surprenante. La France a réalisé une clean-sheet lors de sa première finale en 1998 (Brésil 3-0), encaissé un but huit ans plus tard (2006, Italie 1-1), puis deux lors de sa troisième finale (2018, Croatie 4-2) et enfin trois lors de la quatrième qu’elle a disputée (2022, Argentine 3-3). Si logique est respectée, la France, qui gagne une finale sur deux, devrait remporter sa troisième Coupe du monde en concédant quatre buts...