Enfin une séance de tirs au but gagnante !

Publié le 13 juillet 2024 - Matthieu Delahais

S’il n’a pas été une réussite en termes de beau jeu, l’Euro 2024 a tout de même permis à l’équipe de France de remporter une série de tirs au but. Le dernier succès dans cet exercice remontait à 1998 et les Bleus en ont perdu trois entre temps, dont deux en finale de la Coupe du monde.

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Les échecs répétés de la sélection dans la « loterie des tirs au but » (2006, 2021 et 2022), pour reprendre les mots du sélectionneur, mais également ceux des féminines (quart de finale de la Coupe du monde) et des u17 (finale de la Coupe du monde) en 2023 avaient fait réagir le DTN (Directeur technique national), Hubert Fournier, il y a quelques mois. Ce dernier expliquait que cet exercice allait être travailler par toutes les sélections, y compris par les A, avant que Didier Deschamps ne vienne lui demander de ne pas se mêler du travail de son équipe [1].

Giroud, remplaçant virtuel

A l’issue du match face au Portugal en quart de finale de l’Euro, le 5 juin 2024, les Bleus se retrouvent confrontés à cet exercice dans une troisième phase finale de suite. Et encore une fois, les choses s’engagent mal. Alors que la prolongation touche à sa fin, Didier Deschamps décide de faire entrer Olivier Giroud, cantonné au banc lors deux derniers matchs. Le meilleur buteur des Bleus, qui a déjà réussi quatre penalties en sélection (sur quatre tentés face à l’Uruguay en 2018, l’Islande et la Moldavie en 2019 puis la Croatie en 2020) ainsi que son tir au but face à la Suisse en 2021, est en effet un tireur fiable. La demande de coaching est cependant trop tardive et le numéro neuf doit se résigner à suivre la séance depuis le banc de touche. « (...) je n’ai pas pu faire entrer Olivier. L’arbitre n’a pas vu. Olivier devait tirer. » [2] explique Deschamps après la rencontre.

Avant que la séance ne commence, Kylian Mbappé, remplacé à la pause pendant les prolongations, motive ses partenaires. « Les gars, n’oubliez pas que c’est un geste technique, tranquille ! On l’a travaillé, c’est un geste technique. Faites abstraction de tout ce qu’il y a. C’est vous et le gardien. C’est un geste technique, on y va. Peu importe ce qu’il se passe, on reste tous ensemble ! » [3] Ces quelques mots confirment bien que l’exercice a été travaillé par l’équipe.

Sérénité dès le début de la séance

Le capitaine des Bleus raconte toutefois sa frustration et son impuissance lorsqu’il regarde les tireurs et portiers se faire face à face. « C’est encore pire quand vous ne tirez pas. Tu es loin de la cage, donc forcément je préfère y aller, mais les gars ont super bien tiré. En fait, je comprends maintenant les gens qui sont dehors et qui vivent ça. C’est comme si on était un peu dehors, on est super loin. On n’entend pas le coup de sifflet, déjà, parce que ça crie. C’est dingue ! » [4]

Dès que la série démarre, on sent de la sérénité aussi bien chez les tireurs français que du côté de Mike Maignan. Ousmane Dembélé et Youssouf Fofana prennent Diogo Costa à contrepied. Quant à Maignan, il part à chaque fois du bon côté sur les tentatives de Cristiano Ronaldo et Bernardo Silva, même s’il ne parvient pas à les stopper. C’est ensuite au tour de Jules Koundé de placer le troisième tir français dans la lucarne alors que le portier lusitanien était pour une fois parti du bon côté. Comme les précédents tireurs, Koundé prend le temps d’aller donner une bonne tape dans les mains de Maignan avant de retourner au centre du terrain. Eduardo Camavinga expliquera par la suite, avec des termes assez fleuris, avoir été impressionné par le calme dégagé par son partenaire. « Dès que je l’ai vu tirer, je n’ai eu aucun doute. Il a porté ses couilles comme on dit pour aller tirer. A partir de là, je savais que ça allait le faire » [5]

Le troisième tireur portugais, Joao Félix, touche le montant alors qu’encore une fois Maignan s’était détendu dans la bonne direction. Si le dernier rempart tricolore est pris à contrepied sur la quatrième tentative portugaise transformée par Nuno Mendes, cela n’a pas d’impact puisque que Bradley Barcola puis Théo Hernandez marquent tous les deux (en prenant Diogo Costa, qui a eu tendance à partir très tôt sur les tirs français, à contrepied) et assurent la qualification française.

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Barthez reste le dernier à avoir arrêté un tir au but

Contrairement à 2022 (deux échecs), 2021 (un) et 2006 (un), tous les tireurs de 2024 ont marqué. Cependant, Mike Maignan n’a pas réussi à arrêter de tir puisque c’est son montant qui a repoussé la tentative de Joao Félix. Le dernier gardien français à avoir arrêté un tir au but reste donc Fabien Barthez en 1998 face à l’Italien Albertini. Mais Kylian Mbappé est persuadé que la réputation de Maignan l’a aidée lors de la séance. « Il fait peur. Je pense que je n’ai pas l’explication exacte, mais je pense que quand Joao Félix tire sur le poteau, il sait qu’il y a un gardien qui peut aller la chercher. Moi je suis tireur, quand tu as un gardien qui peut aller la chercher, tu sais que tu essayes d’avoir l’angle, et des fois, l’angle, c’est le poteau. On a eu de la réussite sur ça, mais je pense que Mike a une part importante dans tout ça, car, au-delà des penalties, son match il était top et on était très content de l’avoir. » [6]


 

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