Les temps de passage d’Antoine Griezmann au terme de sa cinquième année en bleu, début mars 2019, étaient déjà records : 67 sélections, personne n’avait mieux dans l’histoire de l’équipe de France.
Un an plus tard, évidemment, personne n’a fait mieux : entre temps, l’équipe de France a joué onze fois en 2019, et Griezmann a participé à tous les matchs. Depuis ses débuts le 5 mars 2014, il n’a manqué que quatre rencontres, dont une seule sur blessure contre la Côte d’Ivoire fin 2016. Il était sur le banc face à la Serbie en septembre 2014, au Cameroun fin mai 2016 ou l’Angleterre en juin 2017.
Centenaire avant Messi, Neymar ou Ronaldo ?
A ce rythme-là, et pour peu que les Bleus aillent loin à l’Euro, il ne sera pas loin des 95 capes fin 2020 et deviendra centenaire vers l’automne 2021, soit sept ans et demi après ses débuts, ce qui serait extraordinaire.
A titre de comparaison, il a fallu neuf ans et deux mois à Neymar pour atteindre les 100 sélections avec le Brésil en octobre 2019 (à 27 ans, il est vrai), neuf ans et neuf mois à Messi avec l’Argentine en juin 2015 (à 28 ans) et neuf ans et un mois à Cristiano Ronaldo avec le Portugal en octobre 2012 (à 27 ans). Après six ans en sélection, Messi avait joué 61 fois pour son pays, Ronaldo 65 fois et Neymar 70.
Si on aligne les temps de passage de Griezmann avec ceux des 21 autres internationaux français plus capés que lui, Olivier Giroud tient une moyenne très honorable de 69 capes au bout de 6 ans, juste devant le trio Gallas-Wilord-Lloris. A l’autre bout du graphe, les champions du monde Blanc, Lizarazu et Deschamps ne comptaient qu’une grosse quarantaine de sélections, mais les Bleus jouaient moins de matchs par an dans les années 90. En toute fin de tableau, Patrice Evra (32) et Fabien Barthez (31) sont franchement à la traîne, le Divin chauve n’ayant définitivement gagné sa place que trois ans après ses débuts.
Regardons maintenant combien de temps il a fallu (en mois) à tout ce beau monde pour atteindre les 78 sélections. Logiquement, ceux qui l’ont fait dans le délai le plus court sont en haut de tableau et les moins pressés en bas, mais il y a quelques décalages : ainsi Franck Ribéry, Marcel Desailly et Karim Benzema ont des temps de passage très honorables qui témoignent d’une carrière internationale dense. A l’inverse, Manuel Amoros avait commencé fort mais a mis plus de dix ans avant d’atteindre sa 78e cape. Barthez et Evra ont mis exactement le double de Griezmann pour faire aussi bien que lui : douze ans contre six.
C’est râpé pour Mbappé
L’an dernier, je me demandais si Kylian Mbappé pourrait faire mieux dans quelques années. La réponse est déjà non : les cinq matchs manqués entre septembre et novembre par l’attaquant parisien, qui s’ajoutent à celui contre l’Angleterre en juin 2017, rendent cette hypothèse quasiment infaisable. Dans trois ans, début 2023, il aura au mieux 79 sélections (17 en 2020 + 11 ou 12 en 2021 + 16 ou 17 en 2022), à condition de jouer tous les matchs et que les Bleus soient finalistes de l’Euro et dans le dernier carré mondial au Qatar.