Griezmann, 67 sélections en 5 ans : qui dit mieux ?

Publié le 7 mars 2019 - Bruno Colombari

Pour atteindre un tel total en si peu de temps, mieux vaut débuter une année paire, et disputer des phases finales complètes. Un alignement de planètes tel que le record de Griezmann risque de durer longtemps.

2 minutes de lecture

Il a débuté un 5 mars 2014 contre les Pays-Bas, le soir-même ou Franck Ribéry quittait la sélection (mais on ne le savait pas encore). Cinq ans après, Antoine Griezmann n’est plus cet espoir du foot français, exilé à l’âge de 14 ans en Espagne, et suspendu 13 mois suite à sa virée nocturne en Espoirs fin 2012. Il n’est plus Petit Prince, mais champion du monde et tête de file de toute une génération, celle qui a renoué avec le public en 2014, a échoué d’un rien en finale de l’Euro 2016 et a conquis une deuxième Coupe du monde en 2018.

Quatre matchs manqués seulement sur 71 possibles

Il compte désormais 67 sélections, un total énorme, sachant que les Bleus ont joué 71 fois depuis début 2014. C’est un record dans l’histoire de l’équipe de France : jamais un joueur n’avait atteint un total aussi élevé en un délai aussi court. Et il n’est pas sûr que ce record-là tombe rapidement.

PNG - 113.8 kio

Parmi les sept joueurs comptant au moins 50 sélections sur leurs cinq premières années en équipe de France, on trouve deux coéquipiers de Griezmann : Hugo Lloris (qui en avait 54) et Olivier Giroud (58). Ils sont accompagnés de trois représentants de la génération précédentes : Franck Ribéry, Florent Malouda (50 chacun) et William Gallas (57). Et d’un champion d’Europe 2000, Sylvain Wiltord (59).

On remarque au passage que les centenaires, hormis Lloris donc, n’ont pas commencé leur carrière en trombe. Ou du moins qu’ils l’ont débutée avant que l’équipe de France ne joue systématiquement plus de dix fois par an. Lilian Thuram en était à 48 sélections après cinq ans chez les Bleus, Thierry Henry à 40, Marcel Desailly à 49, tout comme Patrick Vieira, alors que Zinédine Zidane en comptait 45 et Didier Deschamps seulement 38. Michel Platini (29) et Maxime Bossis (28) font quant à eux nettement moins bien que Manuel Amoros (43).

Il est intéressant aussi de voir au bout de combien de temps tout ce beau monde a fini par atteindre les 67 sélections. Sur le graphe, le délai est exprimé en mois. Logiquement, les plus rapides sont aussi ceux qui comptent le plus de sélections au bout de cinq ans, même si Zidane (un peu moins de sept ans) et Thierry Henry (sept ans tout juste) ont rattrapé une partie de leur retard sur les plus précoces. On notera les 120 mois (10 ans !) de Fabien Barthez et les 122 mois de Michel Platini, mais à sa décharge, dans les années 80 les Bleus jouaient 9 fois par an en moyenne, contre 13 à 14 fois sur les vingt dernières années.

Mbappé fera-t-il mieux en 2022 ?

Le record de Griezmann tombera-t-il un jour ? Sans doute, mais pas tout de suite. Pour faire mieux, on pense forcément à Kylian Mbappé qui a déjà 28 sélections depuis le 25 mars 2017, et probablement 30 pour ses deux ans en Bleu le 25 mars prochain contre l’Islande. Et tout ça à 20 ans et 3 mois. En mars 2022, à ce rythme, il pourrait en compter près de 70. A condition de ne manquer quasiment aucun match et que les Bleus jouent 7 fois à l’Euro 2020. Soit 11 matchs en 2019 + 17 ou 18 en 2020 + 11 ou 12 en 2021 = environ 40. Ajoutés aux 28 déjà disputés jusqu’à présent, on arrive à 68, c’est-à-dire... un de plus que le total de Griezmann. Ça sera extrêmement juste, et donc peu probable.

Comment l’expliquer ? D’abord par la très grande assiduité de l’attaquant de l’Atlético, qui n’a manqué que quatre matchs depuis mars 2014, et aucun sur blessure. Ensuite parce qu’il a bénéficié d’une configuration très favorable : il a débuté en année mondiale, et compte donc trois phases finales en cinq ans. Les Bleus ont fait presque le plein de rencontres avec cinq matchs joués (sur sept possibles) au Brésil en 2014, sept à l’Euro 2016 (grâce au tournoi élargi à 24) et encore sept en 2018 en Russie. Difficile de faire mieux.

Mbappé a lui débuté une année impaire, donc sans phase finale (et seulement 11 matchs) : au bout de cinq ans, il n’aura joué au mieux que deux tournois majeurs, la Coupe du monde en Russie et l’Euro 2020. Et trois années impaires, lesquelles comptent entre 11 et 12 matchs en moyenne. Ça n’enlève rien à la précocité de son talent, ni à son omniprésence en sélection : il a joué 28 des 29 matchs inscrits au calendrier en 2017 et 2018. Et lui, en mars 2022, il n’aura que 23 ans. L’avenir lui appartient.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Hommage à Pierre Cazal