Tout commence en juin 1932 par une tournée dans les Balkans, autant dire à l’autre bout du continent. Hormis le déplacement homérique en Uruguay deux ans plus tôt, les Bleus n’ont pas l’habitude de voyager loin. Après une halte à Belgrade, ils atteignent Sofia le 9 juin et rencontrent la Bulgarie sur un terrain complètement noyé sous des trombes d’eau, au stade Younak. Ça ne gêne pas outre mesure les Français qui pataugent comme des canards dans une mare et en profitent pour planter cinq buts (dont un quadruplé de Jean Sécember), jusqu’à ce que les Bulgares décident que ça va bien comme ça et démontent le gardien André Tassin, remplacé à l’heure de jeu par Raoul Chaisaz. Asen Pantchev ramène le score à 5-3. C’est la première victoire française à Sofia. A ce jour, c’est aussi la dernière. C’est aussi la seule fois où les Bulgares marqueront trois buts aux Français.
Largov découpe le genou de Piantoni
La capitale bulgare et son stade Vasil Levski, du nom du révolutionnaire et héros national du 19e siècle, va devenir en effet un des pires coupe-gorge de l’histoire des Bleus. Les quatre déplacements suivants se solderont par autant de défaites, de polémiques et de coups fourrés. En octobre 1959, la grande équipe de France de Kopa, Fontaine, Vincent et Piantoni se fait marcher dessus par leurs hôtes, Dimitar Largov s’occupant personnellement du genou de Roger Piantoni qui ne s’en remettra jamais. Just Fontaine sera expulsé pour protestations après avoir été signalé hors-jeu, et la Bulgarie l’emporte 1-0. C’était un match amical.