Lorsque la Grèce bat la France en quart de finale de l’Euro 2004 (1-0), la déception est grande dans l’hexagone tant les Bleus semblaient supérieurs. D’autant plus que quelques jours plus tard les Hellènes deviennent champions d’Europe. Une étrange série démarre alors. En 2006, Zidane et ses coéquipiers ne sont battus qu’en finale de la Coupe du monde par l’Italie. S’ils ne passent pas la phase de groupe en 2008 et 2010, ce sont bien les Espagnols en 2012, puis les Allemands en 2014, qui stoppent la route des Français avant de soulever le trophée quelques jours plus tard. Enfin, en 2016, Griezmann et les siens échouent en finale face aux Portugais. Heureusement, en 2018, les hommes de Deschamps inversent la tendance en remportant la Coupe du monde.
Le Danemark, chat noir perdu dans un pré de trèfles à quatre feuilles
Cette histoire là est beaucoup plus connue. Si les Bleus sont placés dans le même groupe du Danemark et qu’ils passent le premier tour, plus rien ne les arrêtent. C’est la génération Platini qui avait expérimenté la chose lors de l’Euro 1984. Après une première victoire face aux Danois (1-0), les joueurs d’Hidalgo enchainent les succès jusqu’au trophée.
Quatorze ans plus tard, les Danois sont battus lors du dernier match du premier tour (2-1) et la France décroche sa première étoile dans la foulée. Deux ans après, les deux équipes se retrouvent au premier tour pour le même résultat : victoire française (3-0) puis titre européen. Enfin en 2018, la France se contente d’un triste 0-0 lors de son troisième match de poule face aux Danois mais remporte la Coupe du monde quatre matches plus tard.
Ça, c’était le côté trèfle à quatre feuilles des Danois. Mais il y a aussi le côté chat noir. En 1992 (défaite 1-2) et 2002 (défaite 0-2), ce sont les Rouges qui l’emportent et contraignent les Bleus à la sortie dès le premier tour.
Les tirs au but, ça quart ou ça casse
L’équipe de France et celle de RFA ont été les premières à expérimenter les tirs au but en Coupe du monde. C’était lors de la demi-finale de Séville, en 1982, au terme d’un match de légende. Mais cette séance n’a pas souri à la France. Quatre ans plus tard, à l’issue d’un autre match également entré dans la légende, c’est face au Brésil mais en quart de finale que la France repasse par ce moment très éprouvant pour les nerfs. Mais les choses se finissent mieux cette fois-ci et la France peut poursuivre sa route.
A cinq autres reprises, les Français vont passer par une séance de tirs au but. Et étrangement, s’ils s’imposent systématiquement dans cet exercice en quart de finale (1996 et 1998 face aux Néerlandais puis Italiens), ils échouent à tous les autres stades de l’épreuve (demi-finale en 1996 contre les Tchèques, 2006 en finale contre l’Italie et donc 2021 en huitième contre les Suisses).
Les Bleus et le but en or, une histoire d’amour…
Mais s’il est un exercice que la France a su apprécier, c’est le but en or. Cette règle, appliquée en phase finale entre 1996 et 2003) voulait que les prolongations s’arrêtent au premier but. L’équipe de France a su en profiter et en abuser. Le Paraguay (huitième de finale de la coupe du 1998), Le Portugal puis l’Italie (demi-finale et finale de l’Euro 2000) et enfin le Cameroun (finale de la Coupe des Confédérations 2003) en ont fait les frais. Mais la France n’a jamais été battue de cette manière.
L’axe de symétrie de 1982
Lorsque l’Italie remporte la Coupe du monde en 1982, personne ne le sait encore, mais les vainqueurs des cinq prochaines coupes du monde sont déjà connus. Pour les trouver, il suffit de reprendre les vainqueurs des éditions précédentes (avec une petite particularité pour 1998 qui fait écho à 1966). En 1986, c’est l’Argentine qui est championne du monde, comme en 1978. Huit ans après le succès italien, les Allemands s’imposent, comme en 1974 (1982 – 8). La série continue avec le Brésil en 1994, 12 ans après 1982, comme 12 ans avant (1970).
La symétrie à 16 ans d’intervalle marque une petite exception puisque les vainqueurs ne sont pas les mêmes (1966 Angleterre, 1998 France), mais il s’agit à chaque fois du pays organisateur. En 2002, le Brésil remporte un nouveau trophée, comme en 1962 (20 ans avant et après 1982 donc).
La France, on l’a vu, intervient dans la série en 1998. Mais elle va surtout y mettre un terme en 2006. Les Brésiliens, champions du monde en 1958 (24 ans avant 1982) aurait dû remporter l’épreuve en 2006 (24 ans après 1982), mais ils vont croiser en quart de finale la route de la France et d’un Zidane époustouflant qui vont les éliminer (1-0).
Douce France, cher pays de mon enfance
On n’est aussi heureux que chez soi et l’équipe de France est bien placées pour le savoir. Si la France organise sans grand succès sportif la Coupe du monde 1938 (quart de finaliste) et la Coupe d’Europe des Nations 1960 (quatrième sur quatre), les choses changent ensuite. La France remporte à domicile l’Euro 1984, la Coupe intercontinentale 1985, la Coupe du monde 1998 puis la Coupe des confédérations 2003. Cette belle série prend fin en 2016, mais il faut attendre les prolongations de la finale de l’Euro pour les Portugais y mettent un terme.
On peut toujours penser que jouer à domicile est un avantage. Les chiffes démontrent pourtant le contraire. Seuls six pays sont devenus champions du monde sur leurs terres (Uruguay 1930, Italie 1934, Angleterre 1966, Allemagne 1974, Argentine 1978 et donc la France en 1998). Et pour l’Euro (depuis la mise en place d’une compétition avec 8 équipes ou plus), seuls les Bleus ont triomphé à domicile. Même la finale de 2016 est une performance de qualité, puisque seuls les Portugais (2004) avaient réussi à atteindre ce stade de l’épreuve lorsqu’ils ont organisé l’Euro chez eux.
Champions du monde à terre, une série à briser
S’il y a bien une série qu’on aimerait voir les Bleus briser, c’est celle qui frappe les champions du monde européens depuis le sacre de l’équipe de France en 1998. En effet, depuis ce succès, tous les champions du monde issus du vieux continent ont été éliminé dès le premier tour lors de la Coupe du monde suivante. Ce sont donc d’abord nos Bleus qui ont échoué en 2002, sortis par le Danemark, le Sénégal et l’Uruguay. L’échec était d’autant plus cuisant que la France n’a pas marqué le moindre but.
L’Italie (championne du monde en 2006, sortie en 2010 par le Paraguay, la Slovaquie et la Nouvelle-Zélande), l’Espagne (championne du monde 2010, sortie en 2014 par les Pays-Bas, le Chili et l’Australie) et l’Allemagne (championne du 2014, sortie en 2018 par la Suède, le Mexique et la Corée du Sud) ont subit le même sort. Une fois la qualification pour le Qatar acquise, les Bleus savent ce qui leur restera à faire...
Vos commentaires
# Le 11 juillet 2021 à 11:16, par Bernard Diogène En réponse à : Improbables séries
Une autre série a pris fin à l’Euro.
En 1986, 1990, 1994 et 2016, soit les quatre compétitions avec qualification des 4 meilleurs troisièmes au second tour, on a toujours eu le schéma suivant : 3 troisièmes éliminés en 1/8è de finale, le quatrième se hissant systématiquement dans le dernier carré. Dans l’ordre chronologique : Belgique, Argentine, Italie, Portugal (et même avec un succès croissant).
Euro 2020 : 3 troisièmes qualifiés pour les 1/4 de finale, aucun pour les 1/2.