Définir un format de Coupe du monde idéal, voilà une tâche plus ardue qu’il n’y paraît. Parce qu’imaginer partir d’une feuille blanche serait illusoire tant il est difficile de se détacher complètement des formats connus et des éditions vécues, qui sont pour la plupart associées à des émotions fortes, quelques fois positives, et dont le jugement a posteriori est donc soumis à une sorte de biais émotionnel.
La base 2006
Comme il est (à tort) difficile d’estimer idéal quelque chose de totalement inconnu, ma première idée du format parfait s’est donc naturellement rapprochée de celui de mon édition préférée. À savoir la Coupe du monde 2006, pour les histoires dans l’histoire, pour la qualité du jeu, pour les émotions vécues, pour le rapport personnel à ce premier mondial réellement suivi étant de la génération post 98… Une nation du football comme pays hôte ; 32 participants ; 8 groupes de 4, une moitié éliminée, l’autre qualifiée et pas d’histoire de meilleurs troisièmes ; des éliminations directes à partir des huitièmes ; une finale un dimanche soir de juillet.
À la rigueur, il y a une “petite finale” en trop, mais sinon on a là selon moi le format connu idéal, un bon compromis entre l’élargissement à de nouvelles nations et un arbre de qualification simple et punitif. Hormis des légères évolutions de répartition des places entre confédérations et de qualification automatique ou non du champion du monde en titre, c’est d’ailleurs le format le plus pérenne l’histoire de la compétition, avec 7 éditions entre 1998 et 2022.
En partant de là, de ce format qui n’est certes pas idéal mais qui, à choisir parmi ceux déjà testé, s’en rapproche le plus, je me suis demandé ce qui pouvait être amélioré.
Format 32 version 2 ?
Pour ce qui est de l’organisation, je maintiendrais la périodicité de 4 ans et la temporalité de la fin de saison, entre juin et juillet. Et seul le pays organisateur qualifié d’office, comme c’est le cas depuis 2006 (la malédiction du champion en titre est trop belle). Pour ce qui est du pays organisateur, le critère climatique devrait évidemment être pris en compte (merci pour cette Coupe du monde en hiver…) et le fait d’avoir participé à au moins une des quatre dernières Coupes du monde (au moment de la désignation) serait un critère obligatoire pour pouvoir devenir hôte afin de nous éviter de nouvelles hérésies type Qatar.
En restant sur l’idée de 8 groupes de 4 pour le premier tour, j’instaurerais une sorte de seizième de finale pour les deuxièmes et troisièmes des groupes, les premiers étant directement qualifiés pour les huitièmes de finale. Chaque deuxième jouerait contre le troisième d’un autre groupe. Le but est de valoriser la première place, dont l’intérêt est parfois limité voire même négatif.
Toujours dans le même but et pour limiter les déplacement lors de la compétition, tous les matchs d’un même groupe se jouerait dans un cercle géographique restreint, le seizième de finale du deuxième du groupe se jouerait dans cette même région, tout comme le huitième du premier du groupe. Ce qui a cependant le désavantage de rajouter un match à un calendrier déjà bien chargé.
Un 20 radical
Une alternative serait un format plus radical et beaucoup plus compétitif, en complète contradiction avec les tendances actuelles. 20 équipes (8 européennes, 5 américaines, 4 africaines, 2 asiatiques/océanique + pays organisateur) et 4 groupes de 5. Le premier de chaque groupe est qualifié pour les quarts de finale, les deuxièmes et troisièmes sont qualifiés pour les huitièmes. Cela assurerait au moins 4 matchs à chaque équipe contre 3 actuellement (et 2 dans le prochain format…) et avantagerait bien le premier.
Au final, il est dur d’avoir des certitudes sur un format idéal de Coupe du monde, se rapprocher du connu est rassurant et la nouveauté fait peur (qui sait, peut être que le nouveau format à partir de 2026 sera bien…). Personnellement, ma seule réelle certitude est la périodicité, une Coupe du monde tous les deux ans perdrait de sa valeur émotionnelle et symbolique.