Le contexte
Mal démarrée par un nul (0-0) en Biélorussie, la phase qualificative pour la Coupe du monde 2018 a ensuite été bien gérée par les Bleus qui ont remporté trois matchs d’affilée, contre la Bulgarie (4-1) et la Suède (2-1) à domicile, et aux Pays-Bas (1-0). Face au Luxembourg, il est évidemment impératif de prendre les trois points et si possible en y mettant la manière, ce qui n’avait pas été le cas pour le dernier match de 2016 contre la Côte d’Ivoire (0-0).
L’enjeu pour Didier Deschamps est de tester ses nouveaux latéraux, Djibril Sidibé à droite et le débutant Benjamin Mendy à gauche, appelés à prendre la succession de Bacary Sagna et Patrice Evra. Raphaël Varane et Paul Pogba sont forfaits, et les Bleus vont évoluer en 4-2-1-3 avec Matuidi et Kanté à la récupération, Griezmann en numéro 10 derrière trois attaquants, Ousmane Dembélé à droite, Dimitri Payet à gauche et Olivier Giroud en pointe.
25 mars 2017 : Luxembourg-France
Comment se rendre compliqué un match à priori facile ? En ouvrant le score, puis en se faisant bêtement rejoindre dans la foulée. Après la sortie du gardien luxembourgeois Anthony Moris après seulement vingt minutes, c’est Giroud qui ouvre la marque en reprenant du droit un centre de Sidibé servi par Griezmann (28e). Six minutes plus tard, faute de Matuidi sur Bensi et pénalty transformé par Joachim (1-1). C’est la folie au stade Josy Barthel, mais pas pour longtemps : Deux minutes à peine, le temps pour Sidibé d’être descendu par Da Mota. Pénalty pour les Bleus, transformé par Griezmann.
En deuxième mi-temps, les Français se font quelques frayeurs par Da Mota (52e) et Bensi (60e), avant que Giroud ne calme les velléités adverses d’un solide coup de tête sur un centre de Mendy (77e, 3-1). Le match est plié, et c’est alors que Deschamps sort Dimitri Payet, remplacé par le numéro 12, Kylian Mbappé, 18 ans, 3 mois et 5 jours. Certains auraient les jambes en coton en pareille circonstance, mais certainement pas lui : en moins de trois minutes, il se crée une occasion franche sur une passe en profondeur de Dembélé, mais son tir croisé du gauche au second poteau est dévié par Schon. Dix minutes plus tard, il sert Giroud à l’entrée de la surface, mais l’attaquant français est contré. En un quart d’heure, le petit prodige du football français en a déjà beaucoup montré, tout en faisant preuve d’un sang-froid tout à fait étonnant. Ce n’est pourtant qu’une bande-annonce...
Comment Chroniques bleues l’a traité
Si le résultat est convenable et attendu, le jeu laisse perplexe : « La faiblesse de l’opposition samedi soir, particulièrement en défense, ne permet pas de tirer de conclusions : l’impressionnante puissance offensive de l’équipe de France en fait-elle une favorite pour la coupe du monde 2018 ? Ce qui est clair, c’est qu’avec Varane en défense et Pogba dans l’entrejeu, la sélection est bien mieux outillée pour remonter le ballon et accélérer le jeu dans l’axe. »
Devant, « Dimitri Payet peut se faire du souci avec ce genre de prestation, compte tenu de la concurrence féroce de Kylian Mbappé. En un tout petit quart d’heure, le gamin monégasque en a plus montré que le néo-Marseillais en cinq. » Ce n’est pourtant pas pour ça que Payet ne sera pas retenu en Russie, mais à cause de sa blessure en finale de la Ligue Europa contre l’Atlético de Madrid.
Quant à Kanté, auteur d’une première période brouillonne, il est monté en puissance ; « Sa deuxième période le rapproche de son niveau de Chelsea. Quand il ratisse tous les ballons qui passent, qu’il se projette vers l’avant et qu’il s’accroche au ballon avec une aisance technique surprenante, il montre qu’il est vraiment indispensable. »
Ce que ça a changé
Pas grand chose pour la qualification, évidemment, puisque cette victoire était tout à fait prévisible. Mais si des deux débutants de la soirée, c’est Benjamin Mendy qui a débuté le match, c’est bien le remplaçant Kylian Mbappé qui a explosé aux yeux du monde entier en 2018 après une montée en puissance tout au long de 2017. Mendy n’a pour sa part pas confirmé en sélection et a même perdu sa place, en mars 2018, au profit de Lucas Hernandez qui ne lui a jamais rendu. Et neuf des titulaires ce soir-là seront champions du monde quinze mois plus tard (Koscielny et Payet exceptés).