La décennie qui a tout changé (8) : août 2017, explosion orange

Publié le 21 août 2020 - Bruno Colombari

Pour sa cinquième sélection, Kylian Mbappé ne joue que le dernier quart d’heure, mais ça lui suffit pour inscrire son premier but en Bleu au terme d’un festival offensif contre des Pays-Bas réduits à dix et dépassés.

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Le contexte

Alors que les Bleus restaient sur quatre victoires d’affilée dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2018, la défaite de juin à Solna contre la Suède (1-2) a sonné comme un avertissement sans frais. Le rendez-vous fin août contre les Pays-Bas inquiète : si tôt dans la saison, l’équipe de France sera-t-elle prête contre les coéquipiers de Robben ? Les péripéties sur le transfert de Mbappé à Paris, qui ont perturbé sa préparation avec l’AS Monaco où il ne joue plus, n’arrangent pas les choses. Le natif de Bondy a finalement signé dans quelques heures avant France-Pays-Bas avec le club parisien pour un montant record de 180 millions d’euros.

31 août 2017 : France-Pays-Bas

Le score, le plus large contre les Néerlandais depuis 1947, ne reflète pas la physionomie du match : ce dernier a été indécis pendant une heure, jusqu’à l’expulsion de Kevin Strootman suite à un deuxième jaune pour une faute bénigne sur Griezmann. La faute à un Pogba des mauvais jours et à un Giroud peu inspiré, alors que que Coman à droite et Lemar à gauche font des misères à leurs latéraux. Les Pays-Bas sont en fin de cycle, et les jeunes de l’Ajax ne sont pas encore là (De Ligt est remplaçant, De Jong pas dans le groupe), alors que Van Dijk, qui aurait fait du bien derrière, est absent.

Après l’ouverture précoce du score par Griezmann joliment servi par Giroud (14e), il faut attendre la 73e minute pour écarter définitivement tout risque d’une égalisation batave, grâce à une volée très pure de Thomas Lemar du gauche. Ce dernier récidive au terme d’un contre d’école où les Bleus se présentent à trois (!) devant Cilessen : le centre de Griezmann, qui était destiné à Lacazette, est chipé par Lemar qui se jette devant le Lyonnais (88).

Les Orange n’y sont plus du tout quand Mbappé, entré à la 74e à la place de Giroud, donne le mal de mer au malheureux Wesley Hoedt par une série de dribbles chaloupés à grande vitesse. Un relais avec Sidibé à gauche, ce dernier remet en retrait et Mbappé ajuste Cilessen du droit à douze mètres. Cinq mois après ses débuts en sélection, le néo-Parisien ouvre son compteur de buts. ON n’a pas fini d’en entendre parler.


 

Comment Chroniques bleues l’a traité

Juste après le match, la première impression est évidemment excellente : « Face à une équipe des Pays-Bas complètement perdue (hormis Robben, qui va nous manquer l’an prochain), les Bleus ont tout d’abord dominé les débats, avant de faire exploser le score dans le dernier quart d’heure. Et ce, alors même qu’il manquait Varane et Mendy derrière et que Pogba a manqué son match. Le potentiel français est évident. »

Concernant Mbappé, « sa rentrée, à 2-0, a été le dernier clou dans le cercueil néerlandais. Sur chaque ballon, le néo-Parisien a rendu fou les malheureux De Vrij et Hoedt avant de finir par marquer au terme d’une action qu’il s’est construit lui-même. On n’aimerait pas être à la place des défenseurs luxembourgeois dimanche. » Lesquels défenseurs feront mieux que leurs voisins hollandais, puisqu’ils termineront le match à 0-0. C’est donc le scénario plausible de la suffisance et du relâchement que j’avais envisagé en fin d’article : « Pas certain donc qu’il y aura un carton dimanche, surtout que les joueurs du Grand Duché restent sur une victoire contre la Biélorussie (1-0). Prudence et humilité. »

Ce que ça a changé

Outre trois points bienvenus dans la course à la qualification (il faudra quand même une victoire à Sofia en octobre pour assurer la première place), cette belle victoire aura donné un aperçu du potentiel offensif dévastateur de ces Bleus-là. Même si, dix mois plus tard en Russie, Coman ne sera pas là et Lemar sur le banc, c’est cette capacité à se projeter très vite vers l’avant et d’assommer l’adversaire en un éclair (contre l’Argentine et la Croatie, autour de l’heure de jeu) qui permettra à l’équipe de France de conquérir un deuxième titre mondial en battant des adversaires qui ne ferment pas le jeu.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal