France-Pays-Bas (4-0) : le carré parfait

Publié le 31 août 2017 - Bruno Colombari

Largement dominateurs d’une équipe néerlandaise en perdition (4-0), les Bleus ont brillé grâce à leur carré Kanté-Lemar-Griezmann-Mbappé. Et comme les Bulgares ont battu la Suède, la soirée est parfaite.

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Le résultat était-il prévisible ?

On pouvait espérer une courte victoire, comme au match aller. Malgré les absences de Varane et Dembélé, et le niveau de forme aléatoire de Griezmann, l’équipe alignée par Deschamps avait le visage de l’ambition et de la conquête. Et la présence sur le banc de Mbappé, Rabiot et Fekir donnait une idée de la force de frappe des vice-champions d’Europe, même privés de Payet de Dembélé. Et on n’a pas été déçus. Face à une équipe des Pays-Bas complètement perdue (hormis Robben, qui va nous manquer l’an prochain), les Bleus ont tout d’abord dominé les débats, avant de faire exploser le score dans le dernier quart d’heure. Et ce, alors même qu’il manquait Varane et Mendy derrière et que Pogba a manqué son match. Le potentiel français est évident.

L’équipe est-elle en progrès ?

Elle est dans la continuité du match contre l’Angleterre en juin dernier. Bien plus ambitieuse dans le jeu qu’en Suède (avec Matuidi, Payet et Sissoko, dont la cote est sérieusement tombée ce 31 août), elle a tardé à confirmer sa domination totale et a eu le tort de rester à portée d’un coup tordu jusqu’à la 73e minute, ce qui est beaucoup. Surtout quand l’équipe adverse compte Robben et Van Persie devant. Pour réaliser le match parfait, il aurait fallu deux buts d’écart à la mi-temps. Mais ce sont des problèmes de riche. L’essentiel est d’abord d’avoir gagné ce match, avec la manière et l’amplitude. Que demander de plus ?

Quels sont les joueurs en vue ?

N’Golo Kanté restait sur une très bonne prestation contre l’Angleterre en juin. Sa première mi-temps face aux Néerlandais a relégué Blaise Matuidi aux archives. Sa deuxième, où il a proprement ridiculisé ses adversaires, devrait lui donner une place de titulaire pour les cinq prochaines années, au moins.

Thomas Lemar n’a pas que marqué deux buts, le premier magnifique de pureté et le deuxième à la barbe de Lacazette (comme avec Griezmann face au Paraguay). Il a fait preuve d’une justesse dans les passes et d’une précision sur les corners absolument indispensables.

Antoine Griezmann a montré quel grand joueur il est, en marquant le premier but avec beaucoup de sang-froid et en offrant une passe décisive à Lemar.

Sur l’aile droite, Kingsley Coman a été un poison pour Blind, même s’il a souvent péché à la finition, comme Ousmane Dembélé avec lequel il est désormais en concurrence.

Après un début de match brouillon, Djibril Sidibé est monté en puissance en étant impliqué sur tous les buts (passeur décisif sur le dernier). Pas mal pour un arrière latéral... En face, Promes n’a pas existé.

Enfin, la rentrée de Kylian Mbappé, à 2-0, a été le dernier clou dans le cercueil néerlandais. Sur chaque ballon, le néo-Parisien a rendu fou les malheureux De Vrij et Hoedt avant de finir par marquer au terme d’une action qu’il s’est construit lui-même. On n’aimerait pas être à la place des défenseurs luxembourgeois dimanche.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Paul Pogba avait été le sauveur à Rotterdam l’an dernier. Son match retour a été raté dans ses grandes largeurs. Jamais dans le rythme, lent, sans inspiration, le Mancunien a gâché plusieurs opportunités face au but, la plus énorme étant assurément celle de la 69e où il oublie Lemar et bute sur Cillessen.

Olivier Giroud a semblé à court de forme, souvent derrière son défenseur, sauf sur la passe décisive pour Griezmann à la 14e minute. Il a été aussi souvent oublié par ses coéquipiers ou mal servi, comme par Griezmann en deuxième période. Dommage.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

La feuille de route d’ici le 10 octobre est d’une simplicité biblique : il reste trois matchs à jouer, et les Bleus ont désormais trois points d’avance sur la Suède et quatre sur la Bulgarie. Il s’agit donc d’assurer cette première place en gagnant tout ce qui se présente, à commencer par le Luxembourg dimanche à Toulouse, a priori le plus facile du lot avant le déplacement à Sofia et la réception de la Biélorussie.

Attention quand même au match piège. Les trois derniers France-Luxembourg ont certes débouché sur des victoires, mais sans aucune amplitude : 2-0 en 2010, 2-0 aussi en 2011, et 3-1 en mars dernier. Pas certain donc qu’il y aura un carton dimanche, surtout que les joueurs du Grand Duché restent sur une victoire contre la Biélorussie (1-0). Prudence et humilité.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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