Tableaux de bord 762 après Italie-France (1-2)

Publié le 15 novembre 2012 - Bruno Colombari

La troisième victoire des Bleus en Italie, les débuts de Trémoulinas, Gomis et Valbuena qui passent la troisième et la disparition des Français d’Italie : les panelli di controllo sont arrivés.

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3 minutes de lecture

Débuter contre l’Italie

Benoît Trémoulinas se souviendra toute sa vie de sa soirée à Parme, en espérant que cette éphémère première sélection ne sera pas la dernière, malgré la jurisprudence Jurietti. Depuis 1948, ce n’est que le douzième international français à avoir débuté contre l’Italie, qui n’est clairement pas l’adversaire idéal pour faire des essais.

Avant lui, onze joueurs (de quoi faire une équipe complète, donc) ont étrenné leur premier maillot dans le derby des Alpes : Lionel Charbonnier en 1997, Jean-Pierre Cyprien en 1994, Manuel Amoros et Daniel Bravo en 1982, Albert Gemmrich en février 1978, Bruno Ferrero, Michel Hidalgo, Laurent Robuschi et Jean-Claude Piumi en 1962, Marcel Domingo et Robert Jonquet en 1948.

Sur cette liste, cinq d’entre eux n’ont jamais rejoué ensuite (Charbonnier, Cyprien, Ferrero, Hidalgo et Domingo) et trois autres n’ont pas dépassé les cinq sélections (Gemmrich, Robuschi et Piumi). Deux seulement (Jonquet, 58 sélections et Amoros, 82) ont fait une grande carrière chez les Bleus. Pour l’instant, le Bordelais se trouve plutôt dans la première catégorie, même si Evra et Clichy ne se sont pas rendus indiscutables à gauche. A bientôt 27 ans (il les aura le 28 décembre), Benoît Trémoulinas n’a plus de temps à perdre.

L’Italie, un adversaire pas très amical

Avant le match de Parme, sur les dix dernières confrontations franco-italiennes, on ne retrouve que trois matches amicaux : en 1982 à Paris (victoire 2-0), en 1994 à Naples (victoire 1-0) et en 1997 à Paris (2-2). Mieux même : les six matches suivants étaient tous dans un cadre de compétition, que ce soit la coupe du monde (1998 et 2006), l’Euro (2000 et 2008) ou les phases qualificatives européennes (2006 et 2007). C’est une tendance très récente, puisque 25 des 36 France-Italie depuis 1904 sont des amicaux.

Les fantômes de la Série A

Si les joueurs italiens commencent à s’installer à Paris (Sirigu, Thiago Motta et Verrati), les Français ne passent plus les Alpes depuis longtemps. Hormis Philippe Mexès, que l’on ne verra probablement plus chez les Bleus, et en attendant peut-être Paul Pogba, bien malin qui pourra dénicher dans les listes de Didier Deschamps un pensionnaire de Série A. Ça n’a pourtant pas toujours été le cas, loin de là, et le sélectionneur lui-même est bien placé pour le savoir. Commencé dans les années 60 avec Nestor Combin (passé par la Juve, Varese et le Torino), l’exode a pris de l’ampleur dans le sillage de Platini (à la Juventus de 1982 à 1987) avant d’exploser dans les années 90. Les champions du monde 1998 comptaient cinq titulaires issues de la Série A : Thuram (Parme), Desailly (Milan), Deschamps et Zidane (Juventus) et Djorkaeff (Inter).

Sur les 31 joueurs recensés ayant été sélectionnés au moins une fois pendant qu’ils jouaient dans le championnat italien, 15 ont été appelés au moins 10 fois. De quoi faire une équipe redoutable, dont Boghossian (26), Mexès (23), Karembeu (20), Dacourt (17) et Papin (14) seraient les remplaçants :

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Le sélectionomètre

Sur ce graphique, on remarque l’étonnant parallèle entre les sixièmes matches de Deschamps, Blanc et Lemerre : tous trois ont remporté un amical à l’extérieur. Et chez un ancien champion du monde : l’Angleterre pour Lemerre en 1999, l’Angleterre encore pour Blanc en 2010 et donc l’Italie pour Deschamps en 2012. Avec trois victoires seulement pour ses six premiers matches, l’actuel sélectionneur fait à peine mieux que Domenech, Hidalgo et Platini. Mais il a déjà rencontré trois adversaires de haut niveau (Uruguay, Espagne et Italie) contre lesquels il a obtenu une victoire et deux nuls. Et il a pris sept points sur neuf en compétition.

Le principe du sélectionomètre est simple : un symbole bleu représente une victoire, un gris un nul, un rouge une défaite. Les carrés représentent les matches à domicile, les ronds ceux à l’extérieur. Et les grands représentent les matches en compétition, les petits les matches amicaux.

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Classement des joueurs

Benoît Trémoulinas est donc le 866e international français, et le cinquième lancé par Deschamps (après Yanga-Mbiwa, Capoue, Jallet et Chantôme). Pas grand chose de significatif à noter au classement des joueurs sinon le fait que Patrice Evra a rejoint Alain Giresse et talonne désormais Djorkaeff (Jean, le père de Youri). Plus bas, Hugo Lloris est aux portes du top 50 qu’il intègrera lors de son prochain match, où il égalera Bernard Lama. Enfin, Yoann Gourcuff aura mis le temps, mais il a atteint enfin la trentième sélection, vingt mois après sa 28e.

Joueur Sel G N P Buts
20 Franck Ribéry 70 36 20 14 11
42 Patrice Evra 47 23 17 7 0
52 Hugo Lloris 43 20 15 8 0
86 Yoann Gourcuff 30 16 8 6 4
127 Jérémy Ménez 21 11 5 5 2
139 Anthony Réveillère 20 12 6 2 1
151 Mathieu Valbuena 18 11 3 4 3
199 Olivier Giroud 14 8 3 3 2
209 Mathieu Debuchy 13 7 3 3 1
239 Mamadou Sakho 11 5 5 1 0
257 Bafétimbi Gomis 10 5 3 2 3
267 Blaise Matuidi 9 5 3 1 0
316 Laurent Koscielny 7 4 1 2 0
341 Maxime Gonalons 6 2 3 1 0
342 Moussa Sissoko 6 3 1 2 0
428 Etienne Capoue 4 2 1 1 1
627 Benoît Trémoulinas 1 1 0 0 0
Voir le classement complet des joueurs

 

Gomis et Valbuena, et de trois

En l’absence du meilleur buteur en activité, Karim Benzema, ce sont donc Mathieu Valbuena et Bafétimbi Gomis qui s’y sont collés pour marquer leur troisième but chacun. Pour le Lyonnais, il était temps, car depuis son doublé initial contre l’Equateur il y a quatre ans et demi, c’était la panne sèche. Valbuena avait marqué son deuxième but contre l’Angleterre à Wembley. Visiblement il aime bien chasser sur les terres des anciens champions du monde.

Joueur Buts Sel buts/
match
30 Franck Ribéry 11 70 0,16
86 Yoann Gourcuff 4 30 0,13
103 Bafétimbi Gomis +1 3 10 0,30
112 Mathieu Valbuena +1 3 18 0,17
160 Olivier Giroud 2 14 0,14
169 Jérémy Ménez 2 21 0,10
218 Etienne Capoue 1 4 0,25
278 Mathieu Debuchy 1 13 0,08
297 Anthony Réveillère 1 20 0,05
Voir le classement complet des buteurs

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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