Une chance au tirage, une au grattage ?

Publié le 6 décembre 2013 - Bruno Colombari

PNG - 20.3 kioPour la sixième fois consécutive, les Bleus ont tiré le jackpot lors du tirage au sort de la coupe du monde. Suisse, Honduras, Equateur, que demande le peuple ? De se qualifier, sans doute. Imaginons la suite.

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Et si Zizou, au fond, avait raison ? le double buteur de la finale 1998 avait souhaité un tirage gratiné pour les Bleus dès le premier tour. Facile à dire, quand on a soi-même affronté l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite et le Danemark en 1998, et la Suisse, la Corée du Sud et le Togo en 2006… Zizou a-t-il oublié qu’en 2002, avec un tirage un poil plus relevé (mais largement abordable néanmoins), les Bleus avaient calé dans les grandes largeurs contre le Sénégal, l’Uruguay et le Danemark ?

Mais l’entraîneur-adjoint du Real avait sûrement en mémoire le tirage réputé facile de la dernière fois, en 2010, avec la plus faible tête de série, une équipe qui n’avait plus battu les Bleus depuis 1966 et une autre qui n’avait jamais gagné du tout contre eux. Un tirage réputé facile est-il finalement un handicap ? Ou au fond, l’essentiel n’est-il pas de bien embrayer dès le premier match et de se qualifier rapidement ? La dernière victoire en ouverture d’un Mondial remonte à 1998. Depuis, une défaite initiale (Sénégal en 2002) et trois 0-0 consécutifs ont plombé d’entrée les ambitions tricolores. Même si en 2006 le match nul contre la Suisse n’avait pas empêché l’équipe de France d’atteindre la finale (sans la gagner).

Autrement dit, la possibilité de neutraliser le dernier match contre l’Equateur le 25 juin à Rio, ou d’en faire l’occasion de jouer la première place, est bien la clé de ce premier tour. Deux victoires initiales contre le Honduras et la Suisse (l’équipe européenne montante, avec la Belgique) permettraient à Didier Deschamps de faire tourner l’équipe, de préserver ses cadres et d’impliquer tout le monde. Ce que Domenech et Lemerre n’avaient pas pu faire lors des trois éditions précédentes.

Un huitième contre le Nigéria ?

Imaginons toutefois que tout se passe bien et que les Bleus sortent en tête de ce groupe E. Ils affronteraient ensuite à Brasilia le 30 juin le deuxième du groupe F, celui de l’Argentine. Si les coéquipiers de Messi tiennent leur rang, le second devrait être la Bosnie ou le Nigéria. Jouable. Et en quarts de finale ? Nous entrons-là dans la chasse gardée de l’Allemagne, qui devrait sortir de son groupe en tête devant le Portugal et passer en huitièmes contre le second du groupe de la Belgique, et bien malin qui pourra dire si ce sera l’Algérie, la Corée du Sud ou la Russie. Aucun des trois ne semble de taille à lutter contre la sélection de Joachim Löw.

L’Allemagne en quart ?

Donc nous voilà potentiellement avec un France-Allemagne en quarts de finale. Des Allemands qui nous doivent une revanche après la terrible douche froide de Guadalajara, si on considère que Séville était la contrepartie de la victoire pour la troisième place en Suède en 1958 sur un score de tennis (6-3). Mais que les Bleus n"ont jamais rencontré en quarts de finale. A ce stade, une élimination n’aurait évidemment rien de scandaleux.

Le Brésil en demi...

La coupe du monde, c’est dans six mois, il est encore temps de scénariser à gogo, alors allons-y gaiement. Les Bleus sortent l’Allemagne au terme d’un match à rebondissements, prolongations en prime. Les voici dans le dernier carré, comme en 1958, 1982, 1986, 1998 et 2006. Contre qui ? Contre la meilleure équipe du haut du tableau. La logique dit le Brésil, sauf que les organisateurs, pour en arriver là, doivent d’abord sortir en tête d’un groupe compliqué (Croatie, Mexique et Cameroun), puis dominer un des deux derniers finalistes en huitièmes (Espagne ou Pays-Bas) et l’Italie ou la Colombie en quarts. Autant dire un tableau très relevé. Un France-Brésil, c’est plutôt une affiche de quarts (1986 et 2006), voire de finale (1998). Il y en a pourtant eu un en demi, mais c’était il y a très longtemps (1958) et l’affaire s’était mal finie (2-5).

... et l’Argentine en finale !

Un quart serait un bon résultat, une demie un excellent résultat, et une finale ? Objectivement, elle n’est pas envisageable aujourd’hui, mais rappelons-nous de 2010. Les Néerlandais étaient loin de faire partie des favoris. Idem pour les Italiens en 2006, ou les Allemands en 2002. Après une victoire sur le Brésil, logiquement les Bleus seraient favoris de l’épreuve. Contre qui ? Dans le bas du tableau, l’Argentine, la Belgique, l’Espagne et l’Italie devraient se retrouver en quarts. Si on devait choisir parmi ces quatre, pourquoi pas l’Argentine ? L’équipe de France ne l’a croisée que deux fois, en 1930 et en 1978, les deux fois au premier tour, pour les deux seules coupes du monde que les Bleus ont joué en Amérique du Sud. Jamais deux sans trois ?

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal