Vainqueurs et finalistes de l’Euro

Publié le 17 avril 2024 - Matthieu Delahais

Dix nations ont emporté au moins une fois le championnat d’Europe et trois autres ont atteint la finale sans pouvoir s’imposer. Cela fait deux vainqueurs de plus, mais autant de finalistes (treize) que pour la Coupe du monde, qui compte six éditions de plus que l’Euro.

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L’Euro, d’un point de vue palmarès, est une compétition plus ouverte que la Coupe du monde. Alors que l’Italie a gagné les deuxième et troisième éditions mondiales, il a fallu attendre 1980 (sixième édition) de l’Euro pour qu’une nation, à savoir l’Allemagne, remporte un deuxième titre après celui de 1972. Les Allemands se sont également imposés une troisième fois en 1996. Depuis, seules la France (1984 puis 2000) et l’Italie (1968 puis 2020), auxquelles s’ajoute l’Espagne et son triplé (1964 puis 2008 et 2012), ont réussi à récidiver. Cette dernière est d’ailleurs le seul vainqueur à avoir conservé le trophée deux éditions de suite.

Plus difficile de gagner l’Euro plusieurs fois

L’Euro ne compte donc que quatre multi-vainqueurs pour dix équipes sacrées et trois finalistes seulement malheureux (Yougoslavie, Belgique, Angleterre), quand la Coupe du monde en dénombre six (Italie, Uruguay, Brésil, Allemagne, Argentine et France par ordre chronologique) pour deux vainqueurs d’une seule édition (Angleterre, Espagne).

Deux nations européennes ont eu l’occasion de s’imposer une seconde fois sans y parvenir. L’URSS, championne d’Europe en 1960, a eu sa chance en trois autres occasions (1964, 1972 et 1988) par la suite mais est toujours restée bredouille. Quant aux Tchèques, vainqueurs des Allemands en 1976, ils ont été battus par ce même adversaire vingt ans plus tard.

Les Portugais ont connu une situation inverse. Après une première finale perdue à domicile en 2004, ils gagnent leur premier titre douze ans plus tard en battant la France, pays organisateur, en finale. C’est le seul cas d’une nation ayant perdu sa première finale et qui a ensuite réussi à être titré. La Yougoslavie vaincue deux fois lors de l’ultime match (1960 et 1968) ne remportera forcément jamais la coupe Henri-Delaunay, mais les Belges (1980) et les Anglais (2020) pourraient être plus heureux dans l’avenir.

Six finales pour l’Allemagne, dont trois gagnées

En termes de finales jouées, l’Allemagne arrive en tête avec six participations (aux succès de 1972, 1980 et 1996 s’ajoutent les défaites de 1976, 1992 et 2008). Les Allemands sont les seuls à avoir joué trois finales de rang (1972, 1976, 1980). L’Espagne (victoires en 1964, 2008 et 2012, défaite en 1984), l’Italie (1968 et 2020 / 2000 et 2012) et l’URSS (1960 / 1964, 1972 et 1988) ont atteint quatre fois ce stade et la France trois fois (1984 et 2000 / 2016). La Tchécoslovaquie devenue République tchèque (1976 / 1996), le Portugal (2016 / 2004) et la Yougoslavie (deux défaites en 1960 et 1968) sont les seuls autres multi-finalistes. Les Pays-Bas (1988), le Danemark (1992) et la Grèce (2004) ont remporté un titre, la Belgique (1980) et l’Angleterre (2020) joué et perdu une finale.

A l’exception de l’Angleterre (finaliste toutefois de l’Euro 2020), tous les champions du monde européens ont été aussi sacrés à l’échelle continentale. La Tchécoslovaquie, finaliste malheureuse de la Coupe du monde en 1934 et 1962, a réussi à s’imposer à l’Euro (1976, mais aussi finaliste en 1996). Les Pays-Bas sont dans le même cas. Triples finalistes malheureux du mondial, ils se sont consolés en 1988 en Allemagne en remportant la coupe Henri Delaunay. Ce qui n’est pas le cas de la Hongrie (finaliste du mondial en 1938 et 1954), de la Suède (1958) et de la Croatie (2018). Aucune de ces nations n’a d’ailleurs atteint une finale à l’échelle européenne.

Plus de diversité chez les champions d’Europe

La différence majeure entre la Coupe du monde et l’Euro se joue toutefois au niveau de la diversité de ses vainqueurs. Les vainqueurs de l’Euro comptent des champions du monde (Italie, Allemagne, France, Espagne) ou sont des nations importantes du continent d’un point de vue footballistique (URSS, Tchécoslovaquie, Pays-Bas, Portugal). On trouve toutefois au palmarès deux nations sur lesquels peu de parieurs auraient risqué leurs économies. Le premier est le Danemark en 1992, le second la Grèce en 2004.

Le Danemark ne devait même pas participer à l’Euro 1992. Il n’a dû sa présence qu’à l’éviction de la Yougoslavie (à cause de la guerre) quelques jours avant le début de l’épreuve. Arrivés les derniers en Suède, les Danois repartent aussi les derniers avec le trophée en poche. Douze ans plus tard, la Grèce, qui ne participait qu’à sa troisième phase finale après l’Euro 1980 et la coupe du monde 1994, s’impose à son tour. L’équipe mise en place par l’Allemand Otto Rehhagel fait déjouer tous ses adversaires, battant successivement dans le tableau final la France, la République tchèque puis le Portugal en finale, à chaque fois 1-0.

Le prochain Euro compte son lot de favoris (comme la France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal…) et d’outsiders (les Pays-Bas, la Belgique…), mais l’histoire de la compétition nous montre qu’une surprise n’est pas exclue. Peut-être que le 14 juillet, la Pologne de Lewandowski sera sacrée championne d’Europe, à moins que Willy Sagnol, sélectionneur de la Géorgie, ne décroche le Graal.

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