C’était une nouvelle finale Bayern-Inter

Publié le 19 décembre 2022 - Richard Coudrais

C’est une incroyable série que réalisent conjointement le Bayern Munich et l’Inter Milan depuis quarante ans, celle d’aligner au moins un de leurs joueurs à chacune des finales de la Coupe du monde. La série s’est poursuivie en 2022.

Mise à jour d’un article initialement paru en décembre 2022.
3 minutes de lecture

Le Mundial espagnol de 1982 a jeté les bases de nombreux éléments pour les éditions futures de la Coupe du monde. L’une des plus étonnantes est l’incroyable particularité des finales, ou plutôt de certains joueurs finalistes.

1982 : Bayern-Inter 3-3

Le 11 juillet 1982 au stade Santiago-Bernabeu de Madrid, la finale oppose l’Italie à la RFA. Côté allemand, trois joueurs proviennent du Bayern Munich, récent finaliste de la Coupe des Clubs champions, perdue contre Aston Villa : le capitaine Karl-Heinz Rummenigge, le revenant Paul Breitner et la révélation Wolfgang Dremmler.

Dans l’équipe italienne, si plus de la moitié des joueurs émargent à la Juventus, trois d’entre eux représentent l’Inter : le jeune Giuseppe Bergomi, l’indispensable Gabriele Oriali et l’attaquant Alessandro Altobelli entré en jeu dans les premières minutes après la blessure de Graziani (l’Italie comptait deux autres joueurs de l’Inter dans son groupe : le milieu de terrain Giampiero Marini, titulaire en début de tournoi avant de devenir remplaçant, et le gardien Ivano Bordon).

Et alors ? Et bien depuis ce jour, toutes les finales de la Coupe du monde comptent au moins un joueur du Bayern et un joueur de l’Inter sur la pelouse.

1986 : Bayern-Inter 4-1

En 1986 à Mexico, la finale oppose l’Argentine à la RFA. L’équipe allemande, qui joue sa deuxième finale consécutive, est constituée d’une forte ossature du Bayern avec quatre joueurs : Lothar Matthäus, Klaus Augenthaler, Norbert Eder et Dieter Hoeneß. Leur capitaine Karl-Heinz Rummenigge, quant à lui, joue depuis deux ans à l’Inter.

1990 : Bayern-Inter 3-3

En 1990 à Rome, l’équipe de RFA, pas encore réunifiée, prend sa revanche sur l’Argentine. L’équipe dirigée par Franz Beckenbauer compte six joueurs du Bayern, dont trois qui ont joué le finale : Jürgen Kohler, Klaus Augenthaler et le remplaçant Stefan Reuter (les autres Bavarois du groupe, absents de la finale sont Olaf Thon, 2 matchs, Hans Pflügler 1 et Raimond Aumann 0). L’équipe ouest-allemande compte également trois joueurs de l’Inter : Andreas Brehme, Lothar Matthäus et Jürgen Klinsmann.

1994 : Bayern-Inter 1-1

Après trois finales consécutives, l’Allemagne n’a pas pu se qualifier à celle de 1994 sous le soleil de Los Angeles. Par contre, l’Italie est bien présente face au Brésil et compte dans ses rangs un joueur de l’Inter, Nicola Berti. En face, le Brésil, qui remporte la finale aux tirs au but, évolue avec un joueur du Bayern, le milieu de terrain Jorginho.

1998 : Inter-Bayern 2-1

Lors de la Coupe du monde 1998, la finale n’oppose ni l’Allemagne, ni l’Italie. La France dispute sa première finale et respecte la tradition en alignant Bixente Lizarazu, du Bayern, et Youri Djorkaeff, de l’Inter. Côté brésilien, Ronaldo représente également le club italien.

2002 : Bayern-Inter 3-1

En 2002 à Yokohama, l’Allemagne est de retour en finale et les joueurs du Bayern sont légion : Oliver Kahn, Thomas Linke et Jens Jeremies (en plus de Carsten Jancker qui n’a joué que le premier tour). Mais c’est le Brésil qui s’impose grâce à deux buts de Ronaldo, joueur de l’Inter (sur le point de rejoindre le Real Madrid).

2006 : Bayern-Inter 1-1

En 2006, à Berlin, c’est l’Italie que l’on retrouve, cette fois opposée à la France. Le Bayern compte Willy Sagnol, l’arrière latéral de l’équipe de France, tandis que l’Inter est représenté par le héros de la soirée, Marco Materazzi.

2010 : Bayern-Inter 2-1

En 2010, quelques semaines avant la Coupe du monde en Afrique du Sud, la finale de la Ligue des Champions oppose le Bayern à l’Inter et voit la victoire du club italien. Les deux clubs seront représentés un mois plus tard lors de la finale de la Coupe du monde Espagne-Pays-Bas, grâce à leurs Néerlandais, l’Interiste Wesley Sneijder et les « Bavarois » Mark van Bommel et Arjen Robben.

2014 : Bayern-Inter 7-1

En 2014, l’Argentine et l’Allemagne se retrouvent pour la troisième fois en finale de la Coupe du monde. L’équipe allemande compte sept joueurs du Bayern : Manuel Neuer, Philip Lahm, Jerome Boateng, Bastian Schweinsteiger, Thomas Müller, Toni Kroos et, entré en cours de jeu, le buteur Mario Götze. Quant à l’Argentine, elle compte un joueur de l’Inter, Rodrigo Palacio (mais aurait pu en compter trois avec Hugo Campagnaro et Ricky Álvarez, restés sur le banc).

2018 : Inter-Bayern 2-1

La finale de la Coupe du monde 2018 à Moscou oppose la France et la Croatie. A l’entrée des deux équipes sur le terrain, seul l’Inter est représenté par les Croates Marcelo Brozović et Ivan Perišić ( [1]). Mais à un quart d’heure de la fin, Didier Deschamps fait entrer Corentin Tolisso, permettant au Bayern d’être présent.

2022 : Bayern-Inter 2-1

Au Qatar, la finale oppose l’Argentine à la France. Le Français Dayot Upamecano représente le Bayern au coup d’envoi. Son coéquipier Kingsley Coman le rejoint à la 71e minute. Quand à l’Inter, il doit attendre les prolongations et l’entrée de l’Argentin Lautaro Martínez à la 103e minute.

Le Bayern était le club le plus représenté dans cette Coupe du monde qatarienne avec 17 joueurs. Deux autres faisaient partie du groupe de l’équipe de France : Lucas Hernandez, qui a quitté le tournoi très tôt sur blessure et Benjamin Pavard qui a perdu sa place après le premier match. L’Argentine comptait quant à elle un autre joueur de l’Inter, Ángel Correa, qui n’a disputé que quatre petites minutes de cette Coupe du monde.

Pourquoi le Bayern, pourquoi l’Inter ?

Il est difficile de donner une explication rationnelle à une telle constance. Le hasard y est pour beaucoup, même si on peut avancer quelques éléments qui ont favorisé ces coïncidences : La présence des équipes d’Italie ou d’Allemagne lors de sept finales sur dix entre 1982 et 2018, l’appétence de l’Inter dans le recrutement de joueurs allemands et la présence en finale des pays exportateurs de joueurs les plus recherchés du marché (France, Brésil, Argentine, Pays-Bas, Croatie…).

[1Il est à noter qu’en 2019, Ivan Perišić sera prêté par l’Inter… au Bayern

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