Si le mois de mars compte 106 matches de l’équipe de France, soit près de 12% du total des rencontres, pendant longtemps il n’a été réservé qu’à des rencontres amicales. Du 8 mars 1908 (contre la Suisse à Genève) au 16 mars 1960 (contre le Chili au Parc), les Bleus ont en effet disputé 37 marches amicaux. Il a fallu attendre 1960 et un déplacement à Vienne contre l’Autriche pour voir la première partie en compétition se jouer le mois du dieu de la guerre. Avec une belle victoire (4-2) en quart de finale retour pour la Coupe d’Europe des Nations.

Le suivant n’aura lieu qu’en 1977 à Dublin contre l’Irlande. Sans grand succès d’ailleurs, la bande de Platini s’inclinant (0-1) et compromettant sa qualification pour le Mundial argentin. Depuis cette date, il y a eu 23 matches en compétition sur 57 joués, soit un peu moins de la moitié. Les deux suivants se sont terminés par autant de défaites, que ce soit aux Pays-Bas en 1981 (0-1 à Rotterdam) ou en Ecosse en 1989 (0-2 à Glasgow). La deuxième a d’ailleurs coûté aux Bleus dirigés par Michel Platini une place à la Coupe du monde italienne.

La suite a été bien meilleure, avec 15 victoires et 5 nuls contre il est vrai des équipes de seconde zone, hormis l’Ukraine en 1999 et en 2021 (0-0 puis 1-1 à Saint-Denis) et les Pays-Bas en 2023 (4-0 au Stade de France) : deux matchs gagnés avec la manière en Moldavie (4-1) et contre l’Islande (4-0) en 2019, deux victoires étriquées au Luxembourg en 2011 et 2017 (2-0 et 3-1) et contre la Géorgie en 2013 (3-1), deux succès en Lituanie en 2007 et 2009 (1-0 à Kaunas), deux cartons face à l’Albanie en 1991 (5-0 au Parc) et Malte en 2003 (6-0 à Lens), trois victoires plus serrées en Autriche en 1993 (1-0 à Vienne), contre l’Arménie en 1999 (2-0 à Saint-Denis) et en Irlande en 2023 (1-0 à Dublin). Ça a été plus laborieux en Israël en 1995 et en 2005 (0-0 puis 1-1 à Tel Aviv), contre la Suisse en 2005 (0-0 à Saint-Denis), au Kazakhstan (2-0) et en Bosnie (1-0) en 2021. La seule défaite en compétition dans la période récente remonte à 2013 contre l’Espagne à domicile (0-1).

En amical, les résultats sont très variables. Avant guerre, les 28 rencontres sans enjeu se sont très souvent mal terminées, avec par exemple un terrible 0-12 à Londres en 1908 contre l’Angleterre ou un 0-7 à Turin en 1925 contre l’Italie. Côté victoires, pas grand chose à signaler hormis un 4-3 à Turin contre l’Italie en 1912.

Plus récemment, il y a eu une belle série de vingt matches sans défaite entre 1974 et 1996, avec une victoire très prometteuse contre l’Argentine de Maradona le 26 mars 1986. Trois mois plus tard, cette dernière allait être sacrée championne du monde au Mexique, mais ce soir-là, une équipe de France rajeunie avec Jean-Marc Ferreri et Philippe Vercruysse avait nourri l’espoir d’une relève à la hauteur de la génération finissante Platini-Giresse. On connait la suite.

Depuis 1998 et une défaite inquiétante à Moscou contre la Russie (qui coûta sa place à Lionel Letizi dans la liste des 22 pour la Coupe du monde), le mois de mars redevient amical pour les Bleus : 13 victoires contre l’Ecosse en 2000 et 2002, le Japon en 2001, l’Autriche en 2007, l’Angleterre en 2008, les Pays-Bas en 2014 et 2016, le Danemark en 2015, la Russie en 2016 et 2018, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud en 2022 et le Chili en 2024, deux nuls contre la Croatie en 2011 et aux Pays-Bas en 2004 pour sept défaites contre l’Espagne en 2001, 2010 et 2017, face à la Slovaquie en 2006, au Brésil en 2015 à la Colombie en 2018 et à l’Allemagne en 2024.

Le mois de mars est devenu un rendez-vous très important depuis qu’il accueille des matchs par paires (2011). Pour retrouver des années sans rencontre internationale ce mois-là, hormis évidemment le cas très particulier de 2020, il faut remonter à 2012 (un amical le 29 février pour préparer l’Euro), 1997 et 1987. En 2021, pour la première fois, il y en a même eu trois, dans le cadres des qualifications pour la Coupe du monde (Ukraine, Kazakhstan et Bosnie).

Débutants et finissants en mars

Dans les 141 joueurs ayant débuté en équipe de France A au mois de mars, le plus célèbre est évidemment Michel Platini, qui a commencé le même jour que Max Bossis et Didier Six en 1976. Dans le groupe actuel, on peut citer Antoine Griezmann et Lucas Digne (2014), Paul Pogba et Raphaël Varane (2013), N’Golo Kanté (2016), Kylian Mbappé et Corentin Tolisso (2017), Lucas Hernandez et Wissam Ben Yedder (2018), Christopher Nkunku, William Saliba et Jonathan Clauss (2022) et enfin Khéphren Thuram (2023).

Parmi les 118 qui ont quitté les Bleus en mars, citons Franck Ribéry (2014), David Trezeguet (2008), Christian Karembeu (2002), Laurent Koscielny (2018) ou Hervé Revelli (1975).

Les 106 matchs joués en mars