De la fin des années soixante jusqu’au milieu des années soixante-dix, une poignée de footballeurs allemands régnaient sur le football européen. Non content de jouer ensemble au Bayern Munich, ils formaient de surcroit l’ossature de l’équipe d’Allemagne de l’Ouest : Ils s’appelaient Beckenbauer, Maier, Müller, Breitner, Schwarzenbeck, Hoeness... et avaient remporté à peu près tout ce qu’un footballeur rêve de remporter : la Coupe du Monde en 1974, le Championnat d’Europe en 1972, la Coupe des Clubs Champions en 1974, 1975 et 1976, sans oublier quelques Ballons d’Or et autres gratifications individuelles.
L’homme-buts
Gerhard Müller était l’homme de pointe de cette phalange. En club comme en sélection, il était chargé de marquer des buts et il s’appliquait si bien à cette tâche qu’on l’avait surnommé Der Bomber, le Bombardier, un sobriquet que l’on donne plus volontiers à un boxeur qu’à un footballeur.
A l’instar de Just Fontaine par exemple, Gerd Müller a inscrit plus de buts qu’il n’a honoré de sélections : 68 buts en 62 rencontres. Comme Just Fontaine également, il a été sacré meilleur buteur d’une Coupe du monde, la plus belle, celle de 1970, avec pas moins de dix buts en six rencontres. Il en ajoutera quatre lors de l’édition de 1974, ce qui lui permettra de dépasser, justement, le record de l’attaquant Français (notre gâchette de 1958 reste toutefois le recordman sur une seule phase finale).
La carrière internationale de Gerd Müller s’étend de fin 1966 jusqu’à juin 1974 et la finale de la Coupe du Monde remportée contre les Pays-Bas. Une période durant laquelle l’équipe de France n’était pas au mieux, régulièrement absente des grandes épreuves. Toutefois, Gerd Müller a croisé les Bleus en trois occasions avec la sélection de RFA et même une autre fois avec le Bayern Munich. En quatre matchs face aux Tricolores, il a inscrit quatre buts.
Marcel Aubour et Dominique Baratelli
C’est à l’occasion de sa quatrième sélection que Gerhard Müller rencontre l’équipe de France pour la première fois. A Berlin-Ouest, il entre en jeu à la 67e minute en remplacement de Franz Beckenbauer. Il lui faut alors à peine sept minutes pour reprendre à bout portant un centre de Löhr et battre Marcel Aubour. C’est alors le quatrième but de la sélection ouest-allemande, laquelle s’imposera finalement 5-1 face à une équipe de France réduite à dix et pour tout dire un peu dépassée.
Gerd Müller retrouve l’équipe de France un an plus tard, presque jour pour jour, pour une nouvelle rencontre amicale avec l’équipe de RFA à Marseille. C’est la deuxième fois en moins d’un mois que le Bomber et deux de ses coéquipiers (Franz Beckenbauer et Sepp Maïer), se frottent aux Tricolores. A Saint-Étienne le 27 août, ils avaient disputé un match amical qui avait opposé l’équipe de France au Bayern Munich. Les deux équipes s’étaient séparées sur un match nul (1-1) et Gerd Müller avait de nouveau battu Marcel Aubour. A Marseille, Français et Allemands se séparent sur le même score (1-1) mais Gerd Müller reste muet face à Georges Carnus.
Il faut attendre cinq ans pour voir la route de l’équipe de France croiser à nouveau celle de la RFA et de Gerd Müller. À Gelsenkirchen, les Allemands devenus champions d’Europe quinze mois plus tôt, surclassent les hommes de Stefan Kovacs. Le Ballon d’Or 1970 ne laisse à personne le soin d’inscrire les deux buts de la victoire allemande (2-1). Une magnifique reprise de la tête puis un penalty, le tout en moins de cinq minutes (55’, 59’) ont eu raison de Dominique Baratelli. Et de Marius Trésor, qui sauvera toutefois l’honneur en fin de rencontre.
Gerd Müller n’a pas à proprement marqué l’histoire de l’équipe de France puisqu’il ne l’a rencontré que dans le cadre de rencontres amicales. Si le Bomber et ses coéquipiers bavarois ont fait souffrir la France du foot, c’est surtout dans les épreuves de clubs, notamment du côté de Saint-Étienne. Mais, ça, c’est une autre histoire.
Quatre matchs, quatre buts
Entre 1967 et 1973, Gerd Müller a rencontré quatre fois l’équipe de France, trois fois avec la sélection de RFA et une fois avec le Bayern Munich. Il a contribué à deux victoires et à deux matchs nuls. Il a inscrit quatre buts, deux à Marcel Aubour et deux à Dominique Baratelli. Seul Georges Carnus peut se vanter de n’avoir jamais été battu avec les Bleus par Der Bomber.
Sel | Genre | Date | Lieu | Équipe | Score | Buts | |
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4 | Amical | 27/09/1967 | Berlin | RFA | 1-5 | 1 but (74’) | |
- | Non officiel | 27/08/1968 | Saint-Etienne | Bayern Munich | 1-1 | 1 but (23’) | |
6 | Amical | 25/09/1968 | Marseille | RFA | 1-1 | ||
49 | Amical | 13/10/1973 | Gelsenkirchen | RFA | 1-2 | 2 buts (55’, 59’) |