Huit nouveaux joueurs
Habituellement, les années paires sont peu propices aux arrivées de nouveaux joueurs, sauf s’il y a un changement de sélectionneur pendant l’été. Ça n’a pas été le cas en 2016, et le premier semestre a été plutôt calme, avec la première sélection de N’Golo Kanté en mars aux Pays-Bas et les débuts de Samuel Umtiti début juillet contre l’Islande à l’Euro. Le deuxième semestre a donné l’occasion à Didier Deschamps de lancer six nouveaux joueurs : le gardien Benoît Costil, les latéraux Djibril Sidibé et Sébastien Corchia, le relayeur Adrien Rabiot et les attaquants Ousmane Dembélé et Thomas Lemar. Il n’y aura sans doute pas la place pour tout le monde en 2017. Reste à savoir si les nouveaux arrivants chasseront ceux qui sont installés ou ceux qui reviennent, comme Kevin Gameiro ou Layvin Kurzawa.
Un nouveau gardien
Si Alphonse Aréola a fait son apparition dans le groupe France cette année, il n’a toujours pas été appelé en match. C’est Benoît Costil, l’actuel numéro 3 depuis que Stéphane Ruffier a décliné l’invitation il y a un an, qui a remplacé le remplaçant Stève Mandanda lors du dernier match face à la Côte d’Ivoire. Un petit événement en soi, puisque la dernière fois qu’un nouveau gardien avait débuté en équipe de France, c’était en 2011 contre la Pologne. Cédric Carrasso n’a jamais rejoué depuis. Costil, 77e gardien des Bleus, aura-t-il une deuxième chance ?
Un nouveau capitaine
Lloris est le numéro un, Varane le numéro deux et Matuidi le numéro trois. Quand aucun de ceux-là ne sont sur la pelouse, il en faut donc un quatrième. A la mi-temps contre la Côte d’Ivoire, c’est Laurent Koscielny qui a récupéré le brassard de capitaine après la sortie de Varane. C’est le 119e de l’histoire des Bleus. Et au vu de son année, c’est mérité.
Un premier débutant en phase finale à l’Euro
Depuis la mise en place d’un Euro sous forme de phase finale, aucun Français n’avait fait ses débuts à ce moment-là. Samuel Umtiti, appelé en quart de finale contre l’Islande le 3 juillet est donc le premier. Les dix précédents ont débuté soit en coupe du monde (Jean Bastien en 1938, Raymond Kaelbel en 1954, Maurice Lafont en 1958, Gabriel De Michèle en 1966 et les gardiens Dominique Dropsy en 1978 et Albert Rust en 1986), soit lors de la première coupe d’Europe des Nations en 1960 (Robert Herbin, Michel Stiévenard, Robert Siatka et Jean Taillandier).
Le plus jeune Bleu en phase finale
Kingsley Coman a disputé son premier match de phase finale à 19 ans et 362 jours contre la Roumanie le 10 juin 2016. Il fait mieux que Manuel Amoros en 1982 (20 ans et 4 mois). Il aurait pu aussi devenir le plus jeune français titré si son centre pour Antoine Griezmann avait été converti en but contre le Portugal à la 66e minute de la finale...
Un nouveau record de capitanat
Hugo Lloris a porté le brassard de capitaine des Bleus pour la 55e fois contre l’Irlande en juin à Lyon, effaçant le record de Didier Deschamps qui a tenu 16 ans. Depuis, le gardien de Tottenham l’a porté à 61, et comme il lui reste sans doute quelques années de carrière internationale (il aura 30 ans le 26 décembre), personne ne le lui disputera avant longtemps. Raphaël Varane pourrait être celui-là, mais il n’a que 7 capitanats pour l’instant.
Deux nouveaux buteurs sur coup-franc
Antoine Griezmann contre les Pays-Bas et Dimitri Payet contre la Russie et le Cameroun, voilà trois buts marqués sur coup franc direct en trois matches, plus que les sept dernières années. La dernière fois que les Bleus avaient marqué sur coup franc lors de trois matches consécutifs, c’était en juin 1984 (Platini contre la Belgique et la Yougoslavie, Domergue contre le Portugal).
Un nouveau buteur sur pénalty
Sur les 36 buts marqués en 2016, un seul l’a été sur pénalty. Il a été transformé par Antoine Griezmann contre l’Allemagne et Manuel Neuer, contre lequel Griezmann avait échoué en finale de la Ligue des Champions.
Trois nouveaux buteurs
Laurent Koscielny (contre l’Ecosse en juin), Anthony Martial et Layvin Kurzawa (face à l’Italie en septembre) auront été les 328e, 329e et 330e buteurs des Bleus. Kevin Gameiro a pour sa part réussi son premier doublé en sélection contre la Bulgarie en octobre.
Un record de matches à domicile
En 1984, les Bleus avaient été particulièrement casaniers, en jouant 11 de leurs 12 matches de l’année à la maison (le seul déplacement ayant eu lieu au Luxembourg). Cette année, ils auront fait mieux avec 13 rencontres disputées à domicile, dont les sept de l’Euro. C’est un nouveau record, même si en terme de résultats, les 11 victoires de 1984 n’ont pas été atteintes en 2016 (10 victoires, deux nuls contre la Suisse et la Côte d’Ivoire et une défaite face au Portugal).
Le premier match de la Bulgarie au SdF
Habitués de Colombes et du Parc des Princes, où ils avaient réalisé un exploit en novembre 1993, les Bulgares ont découvert le Stade de France en octobre. Le temps de transformer un pénalty et d’encaisser quatre buts derrière, pas sûr qu’ils en gardent un souvenir ému.
Une première double victoire à l’extérieur contre le même adversaire dans le même stade
Vainqueurs des Pays-Bas à Rotterdam en amical en mars (3-2), les Bleus ont récidivé en compétition en octobre (1-0), les deux fois dans le stade De Kuip où ils avaient remporté l’Euro 2000.
Une nouvelle ville d’accueil
Borisov, en Biléorussie, est la 171e destination des Bleus depuis 1904.
Un nouveau maillot qui a fait flop
Ce n’est pas du bleu dont on parle ici, mais de sa déclinaison en blanc. Présenté en mars dans une version particulièrement moche avec une manche rouge et une autre bleue (ou plus précisément une grise et une bordeaux), il n’a jamais été réutilisé : à l’Euro, il a fallu le modifier pour rendre les manches presque blanches, l’UEFA n’acceptant pas le principe de couleurs asymétriques. Pour une fois qu’on est d’accord avec elle...
Le plus large écart à la mi-temps en phase finale
Les Bleus avaient déjà mené 3-0 à la mi-temps d’un match de coupe du monde (Suisse 2014) ou d’Euro (Belgique 1984), mais quatre buts d’écart à la pause, ce n’était jamais arrivé. L’Islande a servi de cobaye le 3 juillet à Saint-Denis, avec des buts de Giroud (12e), Pogba (20e), Payet (43e) et Griezmann (45e).
Fins de série
La défaite contre le Portugal le 10 juillet a mis fin à une impressionnante série statistique : les Bleus ont connu leur premier revers à domicile en phase finale depuis 1960 (23 matches d’invicibilité). La finale contre le Portugal est la première perdue à domicile après trois succès contre l’Espagne (2-0 en 1984), le Brésil (3-0 en 1998) et le Cameroun (1-0 en 2003). C’est aussi la première fois que l’équipe de France ne marque pas en finale, et la première fois qu’elle encaisse un but en prolongations. C’est enfin la première défaite contre le Portugal depuis 1975 (dix victoires consécutives depuis). Pour finir sur une note positive, l’équipe de France a battu l’Allemagne pour la première fois en match à élimination directe, après trois échecs en coupe du monde (demi-finales en 1982 et 1986, quart de finale en 2014). La victoire de 1958 concernait le match pour la troisième place.
Ce qui ne change pas
La France a joué sept finales dans son histoire. Si trois d’entre elles se sont terminées dans le temps réglementaire (Espagne 1984, Brésil 1998 et Japon 2001), les quatre autres ont toutes atteint les prolongations (Italie 2000, Cameroun 2003, Italie 2006 et Portugal 2016). Dont les trois dernières.
Jouer l’après-midi porte chance à l’équipe de France : depuis 1984 à l’Euro, en 13 rencontres sous le soleil elle en a gagné 7 pour 6 nuls et aucune défaite. Ou presque : l’élimination aux tirs au but contre la République tchèque à Manchester est statistiquement un match nul.
En année paire, Deschamps sélectionneur perd une fois, pas plus. Mais pas moins. Le Japon en amical en 2012, l’Allemagne en quart de finale de la coupe du monde 2014 et le Portugal en finale de l’Euro en 2016. Conclusion : en 2018 il faudra saboter un match amical de préparation, comme ça c’est fait, on n’en parle plus !
Battre l’Ecosse au premier semestre, c’est généralement annonciateur d’une année prolifique : en 1958 au premier tour du mondial suédois, en 1984 juste avant l’Euro, en 1997 huit mois avant le titre de champion du monde et en 2000 avant le doublé historique de Rotterdam. Ça a failli marcher en 2016...
Comme à l’Euro 84 et à la coupe du monde 1998, l’équipe de France a concédé un pénalty en phase finale à domicile. Et même deux : après le Yougoslave Stojkovic et le Danois Laudrup, ce sont le Roumain Stancu et l’Irlandais Brady qui ont battu Lloris. Sans conséquence, puisque les Bleus l’ont emporté les deux fois.
Enfin, le 15 juin cher à l’auteur de Chroniques bleues est un porte-bonheur pour la sélection nationale. C’est la sixième fois qu’elle joue à cette date depuis 1958 pour cinq victoires (Ecosse 1958, Afrique 1972, Ukraine 2012, Honduras 2014 et Albanie 2016) et un nul (Espagne 1996).