L’équipe de France a joué en septembre dernier le 900ème match de sa longue histoire, commencée le 1er mai 1904 contre la Belgique à Bruxelles. 900 matchs en 119 ans, c’est un total intéressant, mais pas exceptionnel. Où en sont les autres équipes européennes, du moins les principales d’entre elles ?
Pour le savoir, j’ai retenu 15 équipes avec pour critère principal d’avoir été championne du monde ou d’Europe, ou d’avoir disputé au moins une finale dans l’une ou l’autre de ses compétitions. Il y a cinq nations européennes championnes du monde (Italie, Allemagne, Angleterre, France et Espagne), dix championnes d’Europe dont quatre des cinq déjà citées (moins l’Angleterre) auxquelles il faut ajouter le Portugal, la Grèce, le Danemark, les Pays-Bas, et deux sélections aujourd’hui disparues, l’URSS et la Tchécoslovaquie. A ces onze-là, j’ajoute donc trois finalistes mondiaux, la Hongrie (1938 et 1954), la Suède (1958) et la Croatie (2018), ainsi que la Belgique (finaliste européen en 1980). Et je complète le tout avec la Suisse, qui n’a joué aucune finale européenne ou mondiale, mais qui fait partie des nations ayant fondé la FIFA en 1904.
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L’arc de cercle principal indique de gauche à droite les matchs gagnés (G), nuls (N) et perdus (P). L’arc de cercle fin à l’intérieur indique le nombre buts marqués (en noir) et encaissés (en gris).
Sur ces 15 sélections, trois seulement ont dépassé la barre des 1000 matchs joués. L’Allemagne l’a fait cette année (1004), l’Angleterre en 2019 (1045) et la Suède, surprise arrive en tête avec 1092 matchs disputés depuis 1908, le millième ayant été joué en 2016. La Hongrie suit avec 982 matchs, loin devant la France (901). Dans cette liste (non exhaustive, on le rappelle), c’est la Croatie qui arrive en dernier avec 368 matchs joués pour la plupart depuis 1991, même si on en recense une vingtaine pendant la deuxième guerre mondiale. L’URSS en a disputé seulement 371 entre 1923 et 1992, et la Tchécoslovaquie 499 de 1920 à 1993.
Si on compare maintenant le ratio de victoires, l’Espagne arrive en tête, devant l’Allemagne et l’Angleterre, avec 58,3% de victoires (contre respectivement 57,7 et 57,3). Les Bleus, qui traînent comme un boulet leurs très mauvais résultats jusqu’en 1939, sont loin derrière avec 50,3%, dépassés par les Pays-Bas (51%) mais aussi la Croatie (52,4), l’Italie (53,3) et l’URSS (55,3). L’équipe de France se situe juste devant la Suède (49,4) et le Portugal (49,3), dont les palmarès sont autrement moins étoffés.
Les Bleus ne se distinguent pas non plus par le nombre de buts moyen marqués par match. Avec 1,79, ils sont très loin des meilleurs, l’Allemagne (2,25), l’Angleterre (2,20), les Pays-Bas (2,06), la Hongrie (2,02) ou l’Espagne (2,01). Et leur défense n’est pas à la hauteur d’un double champion du monde et d’Europe, avec 1,36 but encaissé par match, mais là aussi, le bilan est évidemment plombé par les premières décennies du vingtième siècle. L’URSS obtient un très bon 0,87, devant l’Espagne (0,89), l’Angleterre (0,97) et l’Italie (0,98). Les Français se situent entre le Danemark (1,34) et la Grèce (1,37), ce qui n’est vraiment pas flatteur.
Bien entendu, si ce bilan était découpé en deux séquences, une pour le vingtième siècle, et une autre pour le vingt-et-unième, les résultats seraient très différents. Ils profiteraient à l’Espagne et à la France, mais pénaliseraient l’Angleterre et sans doute l’Italie, alors que l’URSS et la Tchécoslovaquie n’y seraient plus et que la Hongrie serait fortement déclassée.
Vos commentaires
# Le 29 septembre 2023 à 08:36, par Olivierinho En réponse à : Que représentent les 900 matchs des Bleus par rapport aux autres nations européennes ?
Merci pour cet éclairage
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