L’histoire retiendra que c’est le 20 septembre 2017 que l’UEFA a dévoilé une information d’une portée considérable : l’identité visuelle de la future Ligue des Nations (UEFA Nations League, avec bien sûr le Trademark accolé à l’appellation). On applaudit bien fort l’agence Young & Rubicam Branding qui a sûrement travaillé dur pour produire ceci :
Vous trouvez ça hideux ? Allons, allons, vous ne savez pas décrypter la symbolique profonde, que voici, avec propos tirés du site de l’UEFA (jamais on ne pourrait inventer quelque chose d’aussi puissant) :
« Il s’agit d’un tournoi palpitant et cela constitue la base de son identité, avec les couleurs des drapeaux nationaux des 55 nations en lice. Une identité qui, comme la compétition elle-même, est en perpétuel mouvement et cela est représenté à travers les triangles, orientés vers le haut et vers le bas, soulignant ainsi les promotions et les relégations avec des formes changeant constamment. »
Sur le site de l’UEFA, décidément prolixe en informations, on apprend aussi que le tirage au sort de cette Ligue des Nations aura lieu à Lausanne le 24 janvier 2018. Comment allons-nous tenir jusque là, on se le demande. C’est aussi ce 24 janvier que sera dévoilé le trophée de la compétition. Vu le côté baroque-médiéval du logo, on peut craindre le pire, par exemple un saladier plus ou moins inspiré du Saint Graal.
Quand on sort le mot Ligue..
Il faut dire qu’une compétition avec Ligue dans son intitulé suscite immanquablement un mouvement de recul. La Ligue des Champions a détruit le principe des Coupes d’Europe en aller-retour pour offrir à la place des Real Madrid-Bayern et des PSG-Barcelone à la chaîne. La Coupe de Ligue a tiré vers le bas la plus belle compétition hexagonale, la Coupe de France. La Ligue 1 s’est vendue au premier marchand de canapés venu et aux télévisions, avec un calendrier incompréhensible.
Mais tout ça n’est rien à côté de la Ligue des Nations. On l’avait expliqué en janvier dernier [1], l’objectif est avant tout de rentabiliser les créneaux actuellement occupés par les matchs amicaux internationaux. Et ce, en créant une nouvelle compétition, qui s’ajoute donc, pour les sélections européennes, à la Coupe du monde (années paires non olympiques), l’Euro (années paires olympiques) et la Coupe des Confédérations (années impaires précédant la Coupe du monde).
Le format est une monstrueuse usine à gaz. Je ne vais pas perdre de temps à le décrire à nouveau ici. Si vous n’avez rien de mieux à faire, vous pouvez essayer de le comprendre en allant sur le site de l’UEFA. Il y a même une vidéo explicative fortement déconseillée aux internautes épileptiques.
On apprend enfin que c’est le classement des coefficients des équipes nationales de fin octobre 2017 qui répartira les 55 sélections européennes en quatre divisions hiérarchiques. Seules les 12 équipes de la division A pourront se disputer le trophée en juin 2019. Actuellement, la France en ferait partie, avec l’Allemagne, le Portugal, la Belgique, l’Espagne, la Suisse, l’Italie, l’Angleterre, la Pologne, la Croatie, l’Islande et le Pays de Galles.
En tout cas, ne comptez pas sur l’Equipe pour dire du mal de la LdN : la chaîne télé du groupe en sera l’un des diffuseurs l’an prochain. On a les compétitions qu’on peut.