Une fois le titre mondial digéré, quels seront les prochains objectifs de cette équipe de France version 2.0.18 ? Elle a la particularité d’être majoritairement composée de jeunes joueurs alors que leur sélectionneur entame probablement le dernier quart de son mandat. Avec quatre titulaires de moins de 25 ans et seulement trois de plus de trente ans, ce groupe-là n’est qu’en début de parcours, ce qui laisse à penser que la génération Griezmann (née au début 2014 mais qui compte aussi Pogba et Varane, arrivés un an plus tôt) peut durer au moins jusqu’en 2022, voire bien plus loin si elle devient la génération Mbappé (qui aura 30 ans fin 2028).
Jusqu’en décembre, une période délicate à traverser
L’objectif premier sera déjà de digérer le titre mondial, tel le boa constrictor ayant avalé un phacochère. L’expérience de 1998 montre que c’est une période délicate que celle qui suit une victoire en Coupe du monde. Les Bleus avaient failli perdre à Vienne en amical contre l’Autriche le 19 août (2-2), puis avaient buté sur une vaillante équipe islandaise à Reykjavik en septembre (1-1) pour le début de la phase qualificative de l’Euro, avec pour la première fois l’étoile d’or sur le maillot.
Et en octobre, ils avaient sué plus de 50 minutes avant d’ouvrir le score face à Andorre dans un Stade de France comble (2-0). Juste avant, ils avaient enfin remporté un match, contre la Russie à Moscou (3-2), déjà. Il avait fallu attendre l’année 2000, une fois la qualification pour l’Euro obtenue (lors de la dernière journée contre l’Islande, victoire 3-2), pour voir les Bleus redevenir une équipe conquérante, bien aidée par le retour de Thierry Henry (après un retour chez les Espoirs) et la montée en puissance de Zinédine Zidane.
Motivés pour la Ligue des Nations ?
Que feront les Bleus de la toute nouvelle Ligue des Nations, dont la phase qualificative aura lieu entre septembre et novembre ? Difficile à dire, mais il est probable que ce ne sera pas la priorité de Didier Deschamps. L’équipe de France est dans un groupe à trois, avec l’Allemagne et les Pays-Bas, dont le premier participera au tournoi final à quatre (demi-finales et finale) en juin 2019, contre trois adversaires issus comme elle de la Ligue A.
Pour rappel, les trois autres groupes sont la Belgique, la Suisse et l’Islande, le Portugal, l’Italie et la Pologne et enfin l’Espagne, l’Angleterre et la Croatie. On pourrait donc imaginer une phase finale regroupant la France (ou l’Allemagne), la Belgique, le Portugal et la Croatie (ou l’Espagne).
En 2001 et 2003, le précédent de la Coupe des confédérations
Tout dépendra probablement du premier match de la phase qualificative, le 6 septembre à Munich. Si les Bleus reviennent d’Allemagne avec un nul ou une victoire, compte tenu de leurs quatre succès d’affilée contre les Pays-Bas, la première place sera envisageable. S’ils s’inclinent, il n’est pas certain qu’ils jouent le coup à fond.
Le souvenir des deux victoires en Coupe des confédérations 2001 et 2003, qui avait été payé cher lors de la Coupe du monde 2002 et de l’Euro 2004, conduira peut-être Didier Deschamps à faire l’impasse sur une compétition de moindre intérêt.
Une finale à Wembley le 12 juillet 2020 ?
En 2020, l’équipe de France sera sans aucun doute la sélection à battre, avec des nations revanchardes comme l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou le Portugal, sans parler de la Belgique et de la Croatie qui n’ont pas digéré la manière dont elles ont été vaincues en Russie. Rappelons que cette seizième édition se jouera dans douze pays européens, mais que les demi-finales et la finale auront pour cadre le stade londonien de Wembley. Autant dire la porte à côté pour les supporters français. Et le vainqueur sera désigné un 12 juillet, assurément une bonne date.
Le groupe F pourrait être intéressant géographiquement parlant, puisque ses matchs se joueront à Bilbao et à Dublin. Le premier jouera ensuite son huitième à Bucarest et son quart à Saint-Petersbourg, dans ce stade Krevstovski où les Bleus ont battu la Russie en mars et la Belgique en juillet. Rappelons que le tirage au sort de la phase qualificative (qui se jouera de mars à novembre 2019) aura lieu le 2 décembre 2018 à Dublin.
Deux doublés en un pour Deschamps ?
Cette édition 2020 pourrait permettre à Didier Deschamps non seulement de faire le doublé Coupe du monde/Euro en tant que sélectionneur, mais aussi de le réaliser vingt ans après le même en tant que capitaine. Au passage, si Mario Zagallo avaient remporté la Coupe du monde sur le terrain puis sur le banc, personne n’en a fait de même avec l’Euro.
Le seul qui s’en est approché est l’Allemand Berti Vogts, sélectionneur lors du titre européen de la Mannschaft en 1996 et remplaçant (sans jouer) lors du championnat d’Europe 1972 qui se déroulait à l’époque dans un tournoi final à quatre. Il a manqué de peu jouer l’Euro 1980, mais sa dernière sélection a eu lieu l’année précédente. Mais il a été champion du monde en 1974.
Si Vicente Del Bosque (2012) et Luis Aragones (2008) ont été internationaux espagnols, ils n’ont pas participé au championnat d’Europe 1964 remporté par la Roja. Quant à Jupp Derwall (sélectionneur de la RFA lors de l’Euro 1980), sa carrière de joueur date des années 50, avant la création du championnat d’Europe.