Dialogue avec Soccer Nostalgia : Michel Hidalgo, saison 5 (1979-80)

Publié le 30 juillet 2022 - Bruno Colombari

Cinquième partie de l’interview donnée à Shahan Petrossian pour le blog Soccer Nostalgia, sur les années Michel Hidalgo. Sans enjeu après l’élimination rapide de l’Euro 80, cette saison voit l’arrivée de Bernard Genghini et de Jean Tigana...

7 minutes de lecture
Lire sur le site de Soccer Nostalgia The Soccernostalgia Interview-Part 34
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Cet article fait partie de la série Dialogue avec Soccer Nostalgia
Soccernostalgia : Michel Hidalgo a commencé la saison 1979/80 après une saison quelque peu entachée par la longue blessure de Platini. L’Euro 1980 paraît hors d’atteinte. Quelle était l’ambiance au début de cette saison ?

Bruno Colombari :Il reste encore une chance de qualification pour l’Euro, mais elle ne dépend pas que de l’équipe de France. Cette dernière devra battre la Suède et la Tchécoslovaquie et espérer que cette dernière perde deux fois, dont une fois à domicile contre la Suède ou le Luxembourg. Très improbable donc. Le récent transfert de Michel Platini à Saint-Etienne devrait lui permettre de franchir un palier pour devenir un des meilleurs joueurs d’Europe. Mais l’objectif réel est plutôt de commencer à préparer la Coupe du monde 1982, dont les éliminatoires commenceront dans un an.


 

La saison a commencé le 21 août, avec un match amical à Paris contre le club ouest-allemand du Bayern Munich avec Karl-Heinz Rummenigge et Paul Breitner. La France s’est imposée (4-1) face à une équipe de premier plan. C’était le premier match de Michel Platini en tant que capitaine. Que retenez-vous de ce match ?

Il avait une très forte teinte stéphanoise avec Lopez, Larios, Platini et Rocheteau au coup d’envoi, puis Zimako et Janvion en cours de match. Platini jouait en position de meneur de jeu reculé, assez loin des trois attaquants. Mais ça n’a pas empêché les Bleus de mener 2-0 à la mi-temps et de l’emporter assez facilement, comme souvent pour ce match contre une équipe de club. Jean-François Larios, qui va faire une grosse saison avec les Verts, a été très bon dans un registre de milieu relayeur à la Vieira.

Le 5 septembre, la France s’est rendue à Stockholm pour affronter la Suède lors de son avant-dernier match de qualification au Championnat d’Europe. La France a été impressionnante en s’imposant (3-1) avec Lacombe et Platini en très bonne forme. Que pensez-vous de ce match ?

Il laisse évidemment beaucoup de regrets à cause du match nul 2-2 de 1978. Si les Bleus avaient gagné un an plus tôt, la qualification se serait jouée à la différence de buts avec la Tchécoslovaquie. La différence, évidemment, c’est que Platini est là, et qu’il retrouve son compère Bernard Lacombe. Le milieu inédit formé de Moizan et Bathenay prend le dessus sur les Suédois, et sur l’aile gauche, Loïc Amisse fait oublier Didier Six. Les Bleus jouent vite, combinent bien et gagnent facilement. La défense, plutôt athlétique avec Battiston, Specht et Bossis en plus de Lopez devant Dropsy, a bien tenu le choc.
 

Avant ce match contre la Suède, pouvez-vous décrire l’enchaînement des événements qui ont permis à Alain Moizan d’être convoqué en premier lieu et de manière inattendue de débuter en tant que débutant ?

C’est Henri Michel qui devait être titulaire, mais il s’est claqué juste avant le début du match. Alain Moizan n’était pas dans le groupe, mais Michel Hidalgo l’a convoqué pour remplacer Jean-François Larios, malade et forfait. Il se retrouve donc titulaire à la toute dernière minute, et fait bonne impression. C’est un joueur qui évolue à Monaco, avec qui il a été champion de France en 1978, et qui va remporter la Coupe de France en 1980. Il a déjà 25 ans, et on pense alors qu’il va gagner sa place de titulaire dans un milieu de terrain où, hormis Platini, il y a des places à prendre. Mais il ne s’imposera pas et ne comptera que sept sélections.


 

Le 10 octobre, la France a accueilli les États-Unis à Paris. Les équipes s’étaient rencontrées à la fin de la saison précédente en jouant sur Astroturf. La France s’est imposée (3-0) mais la rencontre a été entachée de violentes fautes américaines. Platini et le buteur débutant Roland Wagner ont été blessés et remplacés à la mi-temps. Que retenez-vous de ce match ?

C’était sans doute une erreur, car les joueurs américains encaissent rapidement trois buts en début de match et durcissent le jeu. Mais les deux fédérations avaient négocié un aller et un retour en mettant en jeu un trophée amical, la Coupe de la Liberté. L’ailier droit de Strasbourg Roland Wagner, qui avait réussi ses débuts en marquant après 18 minutes, sort à la mi-temps et ne rejouera plus en sélection. Michel Platini est aussi remplacé par Christian Lopez, qui récupère le brassard de capitaine pendant trois minutes avant de le laisser à Marius Trésor, entré à la mi-temps. Et à la fin du match, Gérard Janvion est expulsé après avoir contesté un carton jaune.

L’entraîneur de Saint-Etienne, Robert Herbin, a de nouveau critiqué le fait que ses joueurs soient sollicités et risquent de se blesser dans ce qu’il a décrit comme des matchs sans importance. Il a souligné que les joueurs et les clubs impliqués dans les matches de Coupes d’Europe devaient être protégés. Cela semblait être un problème permanent d’Hidalgo avec les meilleurs clubs ?

Oui, et ça durera encore jusqu’à la Coupe du monde 1982. A cette époque, il n’y a aucun joueur français à l’étranger (Didier Six partira à Bruges à la fin de la saison et Marc Berdoll, qui a évolué un an à Sarrebruck, ne fait plus partie des plans de Michel Hidalgo) et le sélectionneur s’appuie sur le ou les meilleurs clubs français du moment, que ce soit Monaco, Nantes ou Saint-Etienne. La proximité des matchs de l’équipe de France avec ceux des Coupes d’Europe sont sources de tensions, car les deux se jouent le mercredi, ce qui peut pénaliser les clubs en championnat de France (qui a lieu le samedi). Et régulièrement, les entraîneurs de club se plaignent quand leurs joueurs sont convoqués pour des matchs amicaux.


 

Le 17 novembre, la France accueillait la Tchécoslovaquie à Paris pour son dernier match de qualification à l’Euro 1980. Il manquait des titulaires dont Platini et Rocheteau. La France s’est imposée (2-1) et a mérité des éloges pour sa prestation. La France a été éliminée de l’Euro et il y avait beaucoup de regrets pour le point perdu à domicile contre la Suède la saison précédente. Comment cette victoire a-t-elle été perçue ?

Elle arrivait de toute façon trop tard car la Tchécoslovaquie avait encore un match à disputer après celui-là, à domicile face au Luxembourg. Les champions d’Europe en titre pouvaient donc se permettre de perdre, sans risquer l’élimination. Michel Hidalgo expérimente encore au milieu car Larios et Platini sont forfaits et Michel joue désormais en défense centrale à Nantes. C’est d’ailleurs le meneur de jeu Nantais Gilles Rampillon qui porte le numéro 10 et qui combine bien avec ses coéquipiers Loïc Amisse et Eric Pécout en deuxième mi-temps, en étant passeur décisif pour le deuxième puis buteur. Ce n’est que sa deuxième sélection, alors qu’il avait débuté en mars 1976 aux côtés de Platini, Six et Bossis. Jacques Zimako, lui, fait un festival dans la défense tchécoslovaque et manque même une balle de 3-0. Plus tard, Michel Hidalgo regrettera de ne pas l’avoir emmené en Espagne, pour la Coupe du monde.

Le 27 février 1980, la France accueille la Grèce à Paris. Hidalgo a utilisé le match pour expérimenter et de nombreux joueurs ont fait leurs débuts. La France s’est imposée (5-1) face à une équipe qualifiée pour l’Euro. Quels sont vos souvenirs de ce match ?

Tout d’abord le premier doublé en sélection de Platini, puis une avalanche de buts en deuxième mi-temps, trois en quatre minutes. Il y a aussi un pénalty pour la France, ce qui n’était pas arrivé depuis que Michel Hidalgo était sélectionneur. Ce n’est pas Platini qui le tire (il ne le fera qu’à partir de 1982, contre la RFA à Séville) mais Bathenay. C’est aussi le jour des débuts en sélection de Jean-Luc Ettori, le gardien de Monaco, qu’on en reverra que pour la Coupe du monde deux ans plus tard, de Bernard Genghini et de Yannick Stopyra qui brillent avec Sochaux. Stopyra mettra du temps à s’imposer en sélection. Il reviendra après l’Espagne, manquera l’Euro 84 et sera enfin titulaire au Mexique.


 
 

Le 26 mars, la France recevait les Pays-Bas à Paris. Les Néerlandais n’étaient plus l’équipe de la décennie précédente, mais contenaient toujours des personnalités comme Krol, Rep et les jumeaux Van der Kerkhof. Ce fut un match âprement disputé et qui s’est terminé sans but. Comment la performance de la France a-t-elle été perçue ?

Le match nul (0-0) est trompeur car il y a eu des occasions des deux côtés. Les Bleus se sont plaints auprès de l’arbitre italien Paolo Casarin de l’oubli de deux pénalties en début de match pour des fautes évidentes sur Six et Janvion. Mais les Pays-Bas, finalistes des deux dernières Coupes du monde, ont un statut différent de celui des Français. Hidalgo a musclé son milieu avec Didier Christophe et Dominique Bathenay en soutien de Michel Platini, qui peut jouer plus haut, près des attaquants dont le débutant monégasque Alain Couriol, que l’on retrouvera à la Coupe du monde. C’est un match plutôt encourageant, d’autant que les Néerlandais croiseront bientôt l’équipe de France en qualification pour l’Espagne 82.
 

Pour son dernier match de la saison, la France s’est rendue à Moscou pour un match amical contre l’Union soviétique le 23 mai. Les Soviétiques se préparaient pour les Jeux olympiques. Les Français ont été léthargiques dans leur seule défaite de la saison (0-1). Jean Tigana, partie intégrante du Carré magique, fait ses débuts internationaux. Était-ce juste le match de trop ?

C’est un match qui avait plus d’enjeu pour l’URSS que pour la France, surtout dans le contexte du boycott des JO de Moscou suite à l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée Rouge à Noël 1979. Les deux équipes ne participeront pas à l’Euro, puisque l’URSS a été éliminée par la Grèce et la France par la Tchécoslovaquie. C’est l’occasion de voir débuter Jean Tigana au milieu de terrain, entre Didier Christophe et Michel Platini. Il fait forte impression et ne manquera que trois des 16 matchs à venir jusqu’à la Coupe du monde.

En revanche, on se souviendra de la réaction hostile du public moscovite vis-à-vis des joueurs Noirs de l’équipe de France, à savoir Janvion, Trésor, Tigana, Zimako et Couriol, entré à la mi-temps. Jacques Thibert l’avait relevé dans l’Année du football, sans porter de jugement, en disant que c’était « un événement historique mais peut-être appelé à se reproduire dans les années qui viennent ». Hormis Viv Anderson en équipe d’Angleterre (qui débuta en 1978), le football européen de sélection était quasiment fermé aux joueurs de couleur, comme on disait à l’époque. C’est l’honneur et la fierté de la France de l’avoir ouvert, depuis Raoul Diagne et Larbi Ben Barek dans les années 1930.


 
 

Quel bilan faites-vous de la saison en général ?

C’est une saison de transition, qui marque la fin de la première moitié des huit ans de Michel Hidalgo à la tête de l’équipe de France. Les Bleus ne participent pas au premier Euro, mais il n’y a que huit qualifiés, moins que de sélections européennes à la Coupe du monde. Si on compare avec le format du championnat d’Europe à partir de 1996 (16 participants), et encore plus de 2016 (24), ça voudrait dire que l’équipe de France a été éliminée au premier tour, ou en huitièmes de finale. Comme en 2008 ou en 2021.

Ce qui est plus inquiétant, c’est l’impression qu’après un démarrage spectaculaire, les Bleus semblent rétrograder depuis deux ans. La blessure de Platini à l’été 1978, puis sa première saison moyenne à Saint-Etienne ont évidemment eu un impact sur l’équipe de France. Les résultats sont plutôt bons, avec quatre victoires (cinq en comptant celle face au Bayern), un nul et une défaite. Mais si la défense est enfin stabilisée, le milieu tourne sans arrêt et l’attaque cale, comme on l’a vu face aux Pays-Bas et à l’URSS. Les essais ont été nombreux, et parmi eux, il faut noter ceux de Genghini et de Tigana. Le premier a joué vingt minutes avec Platini, le deuxième un match entier. Ce n’est pas encore le carré magique, mais on s’en approche petit à petit…

pour finir...

English version

Soccernostalgia : Michel Hidalgo started the 1979/80 season following a somewhat season marred by the long-term injury of Platini. The 1980 Euros appeared out of reach. What was the mood at the start of this season ?

Bruno Colombari : There is still a chance of qualifying for the Euros, but it does not depend only on the France team. The latter will have to beat Sweden and Czechoslovakia and hope that the latter loses twice, including once at home against Sweden or Luxembourg. Very unlikely therefore. The recent transfer of Michel Platini to Saint-Etienne allowed him to take a step towards becoming one of the best players in Europe. But the real objective is rather to start preparing for the 1982 World Cup, the qualifiers for which will begin in a year.

The season started on August 21st, with a friendly in Paris against West German side Bayern Munich featuring Karl-heinz Rummenigge and Paul Breitner. France won (4-1) against a top side. This was Michel Platini’s first match as captain. What do you recall from this match ?

He had a very strong Saint-Etienne taint with Lopez, Larios, Platini and Rocheteau at kick-off, then Zimako and Janvion during the match. Platini played in the position of playmaker pushed further back, far enough from the three attackers. But that did not prevent the Blues from leading 2-0 at half-time and winning quite easily, as often for this match against a club team. Jean-François Larios, who is going to have a big season with the Greens, was very good in a relay midfielder at La Vieira.

On September 5th, France traveled to Stockholm to face Sweden in its penultimate European Championship qualifier. France were impressive in winning (3-1) with Lacombe and Platini in very good form. What are your thoughts about this match ?

It obviously leaves a lot of regrets because of the 2-2 draw in 1978. If the Blues had won a year earlier, qualification would have been decided on goal difference with Czechoslovakia. The difference, of course, is that Platini is there, and that he finds his colleague Bernard Lacombe. The unprecedented midfield formed by Moizan and Bathenay took over the Swedes, and on the left wing, Loïc Amisse made everyone forget Didier Six. Les Bleus play fast, combine well and win easily. The defense, rather athletic with Battiston, Specht and Bossis in addition to Lopez in front of Dropsy, held up well.

Prior to this match vs. Sweden, can you describe the sequence of events that allowed Alain Moizan to be called up in the first place and unexpectedly to start as a debutant ?

It was Henri Michel who was supposed to start, but he was injured just before the start of the match. Alain Moizan was not in the group, but Michel Hidalgo summoned him to replace Jean-François Larios, sick and forfeited. He therefore finds himself a starter at the very last minute, and makes a good impression. He is a player who plays in Monaco, with whom he was champion of France in 1978, and who will win the Coupe de France in 1980. He is already 25 years old, and we think then that he will win his place of holder in a midfield where, apart from Platini, there are places to take. But he will not win and will only have seven selections.

On October 10th, France hosted USA in Paris. The sides had met at the end of the previous season playing on Astroturf. France won (3-0) but the match was marred by some violent fouls by the Americans. Both Platini and debutant goal-scorer Roland Wagner were injured and replaced by halftime. What do you remember from this match ?

It was undoubtedly a mistake, because the American players quickly conceded three goals at the start of the match and hardened the game. But the two federations had negotiated a return trip by putting into play a friendly trophy, the Freedom Cup. Strasbourg right winger Roland Wagner, who had a successful debut by scoring after 18 minutes, came out at halftime and never played again for the National Team. Michel Platini was also replaced by Christian Lopez, who took over the captain’s armband for three minutes before leaving it to Marius Trésor, who entered at half-time. And at the end of the match, Gérard Janvion was expelled after contesting a yellow card.

St. Etienne Manager Robert Herbin was once again critical of his players being solicited and risking injury in what he described as matches of no importance. He stressed the players and clubs involved in European club matches had to be protected. This seemed to be an ongoing problem of Hidalgo with top clubs ?

Yes, and it will last until the 1982 World Cup. At that time, there is no French player abroad (Didier Six will leave for Bruges at the end of the season and Marc Berdoll, who has evolved a year in Saarbrücken, is no longer part of Michel Hidalgo’s plans) and the coach relies on the best French club(s) of the moment, whether Monaco, Nantes or Saint-Etienne. The proximity of the French team’s matches to those of the European Cups is a source of tension, because both are played on Wednesdays, which can penalize clubs in the French championship (which takes place on Saturdays). And regularly, club coaches complain when their players are called up for friendly matches.

On November 17th, France hosted Czechoslovakia in Paris for its last 1980 Euros qualifier. France were missing regulars including Platini and Rocheteau. France won (2-1) and earned praised for its display. France were eliminated from the Euros Finals and there were many regrets for the lost point at home vs. Sweden in the previous season. How was this win viewed ?

It came too late anyway because Czechoslovakia still had a match to play after that, at home against Luxembourg. The reigning European champions could therefore afford to lose, without risking elimination. Michel Hidalgo is still experimenting in the middle because Larios and Platini are out and Michel is now playing in central defense in Nantes. It is also the Nantes playmaker Gilles Rampillon who wears the number 10 and who combines well with his teammates Loïc Amisse and Eric Pécout in the second half, being the decisive passer for the second then scorer. This is only his second selection, having started in March 1976 alongside Platini, Six and Bossis. Jacques Zimako, he makes a festival in the Czechoslovakian defense and even misses a ball of 3-0. Later, Michel Hidalgo will regret not having taken him to Spain, for the World Cup.

In the new year 1980, on February 27th, France hosted Greece in Paris. Hidalgo used the match to experiment and many players made their debuts. France won (5-1) against a Team that had qualified for the Euros. What are your memories of this match ?

First Platini’s first double in the selection, then an avalanche of goals in the second half, three in four minutes. There is also a penalty for France, which had not happened since Michel Hidalgo was coach. It was not Platini who took it (he only did so from 1982, against the West Germany in Seville) but Bathenay. It is also the day of the debut in the selection of Jean-Luc Ettori, the goalkeeper of Monaco, whom we will see again only for the World Cup two years later, of Bernard Genghini and Yannick Stopyra who shine with Sochaux. Stopyra will take time to establish itself in selection. He will return after Spain, will miss Euro 84 and will finally start in Mexico.

On March 26th, France hosted the Netherlands in Paris. The Dutch were no longer the Team of the previous decade but still contained the likes of Krol, Rep and the Van der Kerkhof twins. This was a hard-fought match and ended scoreless. How was France’s performance viewed ?

The draw (0-0) is misleading as there were chances on both sides. Les Bleus complained to Italian referee Paolo Casarin that he forgot two penalties early in the game for obvious fouls on Six and Janvion. But the Netherlands, finalists of the last two World Cups, have a different status from that of the French. Hidalgo has strengthened his midfield with Didier Christophe and Dominique Bathenay in support of Michel Platini, who can play higher, near the attackers including the Monaco debutant Alain Couriol, who will be found at the World Cup. It’s a rather encouraging match, especially since the Dutch will soon meet the French team in qualifying for Spain 82.

For its last match of the season, France traveled to Moscow for a friendly against the Soviet Union on May 23rd. The Soviets were preparing for the Olympics. The French were lethargic in their only loss of the season (0-1). Jean Tigana, an integral part of the ‘Carré Magique’ made his International debut. Was this just one match too many ?

It was a match that had more stakes for the USSR than for France, especially in the context of the boycott of the Moscow Olympics following the invasion of Afghanistan by the Red Army at Christmas 1979. Both teams would not participate in the Euro, since the USSR was eliminated by Greece and France by Czechoslovakia. This is an opportunity to see Jean Tigana start in midfield, between Didier Christophe and Michel Platini. He made a strong impression and will only miss three of the next 16 games until the World Cup.

On the other hand, we remember the hostile reaction of the Moscow public towards the black players of the France team, namely Janvion, Trésor, Tigana, Zimako and Couriol, who entered at half-time. Jacques Thibert had raised it in ‘l’Année du football’, without passing judgment, saying that it was « a historic event but perhaps called to reproduce itself in the years to come ». Apart from Viv Anderson in the England team (which started in 1978), European selection football was almost closed to players of color, as we said at the time. It is the honor and the pride of France to have opened it, since Raoul Diagne and Larbi Ben Barek in the 1930s.

What is your assessment of the season in General ?

It is a season of transition, which marks the end of the first half of Michel Hidalgo’s eight years at the head of the France team. The Blues do not participate in the first Euro, but there are only eight qualified, less than European selections at the World Cup. If we compare with the format of the European championship from 1996 (16 participants), and even more from 2016 (24), that would mean that the French team was eliminated in the first round, or in the round of 16 . Like in 2008 or 2021.

What is more worrying is the impression that after a spectacular start, the Blues seem to have been downgrading for two years. Platini’s injury in the summer of 1978, then his first average season at Saint-Etienne obviously had an impact on the France team. The results are quite good, with four wins (five including the one against Bayern), a draw and a defeat. But if the defense is finally stabilized, the midfield turns constantly and the attack stalls, as we saw against the Netherlands and the USSR. The attempts have been numerous, and among them we must note those of Genghini and Tigana. The first played twenty minutes with Platini, the second an entire match. It’s not yet the magic square, but we’re getting closer to it little by little...

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