Dialogue avec Soccer Nostalgia : Michel Hidalgo, saison 8 (1982-83)

Publié le 23 janvier 2023 - Bruno Colombari

La huitième saison de Michel Hidalgo à la tête de l’équipe de France n’est certainement pas la plus mémorable, puisqu’elle ne compte que des matchs amicaux. C’est l’occasion de lancer de nouveaux joueurs avant l’Euro 84. On en discute avec Shahan Petrossian.

7 minutes de lecture
Lire sur le site de Soccer Nostalgia The Soccernostalgia Interview-Part 46
Lire la version en anglais. English version here
Cet article fait partie de la série Dialogue avec Soccer Nostalgia
Soccernostalgia : Michel Hidalgo a commencé la saison 1982/83 après une Coupe du monde positive. Il prépare une équipe pour l’Euro 1984 en deux ans en France. Pour la première fois sous Hidalgo, il n’y avait pas de qualification à craindre, y avait-il une ambiance plus calme avec l’équipe nationale ?

Bruno Colombari : Oui, sans aucun doute. La Coupe du monde avait été une réussite, le sélectionneur était assuré de rester en poste jusqu’en 1984, il n’avait que des amicaux à gérer. Incontestablement, cette saison était la plus facile qu’il ait eu à gérer. Il avait ainsi l’occasion de faire des essais, de trouver des solutions pour ses points faibles (gardien, buteurs, équilibre défensif) et de travailler ses points forts (arrières latéraux, milieu de terrain).
 

La saison débute le 31 août 1982, par un match amical à Paris contre la Pologne, le même adversaire lors de la Coupe du monde. Dans un match manquant de nombreux titulaires (Platini, Six, Giresse, Lacombe, Rocheteau, Battiston), Jean-Marc Ferreri décroche sa première sélection. La France s’est inclinée (0-4) à domicile avec Jean-Luc Ettori brûlant son dernier joker. Comment la performance a-t-elle été perçue compte tenu des absences ?

Un peu dans l’indifférence. Ce match est arrivé beaucoup trop tôt après la Coupe du monde et objectivement ne servait à rien, puisqu’il n’y avait pas d’échéance proche à préparer. Il aurait été plus judicieux de le supprimer, d’autant plus que les hasards du calendrier proposaient un nouveau France-Pologne. Rien n’allait dans ce match : un Parc des Princes aux deux tiers vide, une équipe de France la tête ailleurs, même si la défense est la même que celle de Séville, et effectivement un Jean-Luc Ettori complètement dépassé qui encaisse trois buts en sept minutes. D’ailleurs, c’est la dernière fois que les Bleus perdent un match par quatre buts d’écart, et depuis ils n’ont encaissé quatre buts que deux fois, en 2008 (Pays-Bas, 1-4) et 2015 (Belgique, 3-4). C’est dire si de genre d’accident est très rare !
 

Le 6 octobre 1982, la France accueille la Hongrie à Paris. Hidalgo a expérimenté la formation en 4-3-3 avec Platini comme deuxième attaquant. La France a gagné (1-0) avec Laurent Roussey jouant son premier match et marquant le but vainqueur. Que pensez-vous de ce match ?

En fait, c’est le carré magique de la Coupe du monde qui est reconstitué avec Tigana, Genghini et Giresse, et Platini en position haute aux côtés de Roussey. Ce dernier avait déjà joué une fois, en 1980 contre la Juventus, mais le match n’était pas officiel et ne comptait pas pour une sélection. Roussey avait fait un début de carrière brillant à Saint-Etienne, mais il n’a jamais confirmé au plus haut niveau. Hidalgo laisse encore une chance à Jean Castaneda, mais ce sera sa dernière sélection, sa neuvième, comme Ettori. La sélection hongroise a commencé son déclin et ne représente pas une opposition très consistante.
 

Le 10 novembre 1982, la France se rend à Rotterdam et bat la Hollande (2-1). L’aspect le plus important de ce match a été l’introduction de Luis Fernandez. Le dernier morceau du « Carré Magique ». Quelle était l’importance de cela et vos réflexions sur ce match ?

Les Pays-Bas, qui avaient manqué la Coupe du monde en Espagne, étaient en phase de reconstruction, et ne retrouveront le plus haut niveau que lors de l’Euro 1988. Mais la jeune génération arrive avec Franck Rijkaard, Ruud Gullit et Wim Kieft, 20 ans tous les trois. Marco Van Basten arrivera l’année suivante. Michel Hidalgo essaie un nouveau gardien, Jean-Pierre Tempet (son quatrième en 1982). Et effectivement, c’est ce soir-là que Luis Fernandez arrive en sélection, et une fois en place, il n’en bougera plus puisqu’il va jouer 34 matchs consécutifs, jusqu’à la demi-finale de la Coupe du monde 1986. Il profite de la saison compliquée de Bernard Genghini à Saint-Etienne et surtout, rééquilibre le milieu de terrain français. Rétrospectivement, on se dit qu’il aurait eu sa place à la Coupe du monde, peut-être pas comme titulaire, mais imaginez-le remplacer Genghini à Séville en deuxième mi-temps…
 

Le 16 février 1983, la France se rend à Guimaraes pour affronter le Portugal. La France a confortablement battu une pauvre équipe portugaise (3-0). Maxime Bossis a débuté comme libéro pour la première fois pour l’équipe nationale en l’absence de Trésor. Était-ce le match de référence de Bossis ?

En tout cas, c’est là qu’il montre ce qu’il peut apporter en défense centrale, surtout que les côtés sont bien occupés avec Battiston à droite et Amoros à gauche. C’est surtout la défense portugaise qui a pris l’eau, alors que côté offensif, il y a déjà Sousa, Chalana, FernandoGomes et Jordao, qu’on retrouvera à l’Euro en 1984. Et Platini fait un festival, avec trois passes décisives dont deux en une minute, pour Stopyra et Ferreri qui se présentent devant Bento. C’est vrai qu’à ce moment-là, on imaginait mal le Portugal en demi-finale de l’Euro…
 

Le 23 mars 1983, la France accueille l’Union soviétique au Parc. Le match s’est terminé sur un match nul (1-1). Comment la performance a-t-elle été vue ?

C’était l’occasion de découvrir Rinat Dasaev, que les Bleus avaient déjà croisé à Moscou en 1980. Un magnifique gardien qui avait brillé en Espagne en 1982, mais qui s’incline devant Luis Fernandez sur une passe de Platini. Luis Fernandez qui le battra encore, sur un but assez semblable, en 1986 au Mexique. L’URSS était une grande équipe à l’époque, même si elle n’avait pas encore ses stars ukrainiennes Belanov et Zavarov. Dommage qu’elle ait manqué l’Euro 1984. C’est d’ailleurs le Portugal qui l’a éliminée, après avoir encaissé un 0-5 à Moscou.
 

Le 23 avril 1983, la France accueille la Yougoslavie à Paris au Parc. France. Hidalgo a sélectionné les débutants Yvon Le Roux et José Touré, « Le Brésilien ». Ils ont tous deux marqué lors d’une victoire impressionnante (4-0) contre une équipe yougoslave en sous-effectif. Était-ce considéré comme la meilleure prestation française de la saison ?

Certainement, mais c’était un match facile contre une équipe yougoslave très diminuée. Le Roux était un stoppeur très physique, puissant de la tête et complémentaire de Bossis, qui était beaucoup plus technique. Un peu comme le duo Blanc-Desailly de 1998, ou Varane-Umtiti de 2018. Et Touré était à ce moment-là dans une forme extraordinaire avec le FC Nantes, avec laquelle il allait être champion de France et marquer un but fabuleux en finale de la Coupe de France. Touré, c’est un joueur qui me laisse énormément de regrets. Avec Fernandez et Bats quelques mois plus tard, c’était la troisième découverte essentielle de Michel Hidalgo entre 1982 et 1984. Finalement, ça n’a pas eu de conséquence à l’Euro, mais il a beaucoup manqué en 1986.
 

La France a terminé la saison avec un match de gala célébrant le 75e anniversaire de la Fédération luxembourgeoise de football. Une France contre la Belgique en sous-effectif s’est soldée par un match nul (1-1). Que pensez-vous de ce match ?

Il y aurait eu de quoi faire une équipe entière avec les forfaits, plus ou moins diplomatiques car il est vrai que ce match, joué un 31 mai, n’intéressait pas grand monde. on retiendra que Didier Six a été capitaine pour la première fois et qu’il a marqué le but français, son treizième et dernier en sélection. On ne le sait pas encore, mais les Bleus viennent de rencontrer coup sur coup, en 1983, trois de leurs adversaires de l’Euro à venir. Ils joueront contre les deux autres (Espagne et Danemark) quelques mois plus tard.
 

Michel Platini, lors de sa première saison à la Juventus, a été absent de nombreux matches. Dans la seconde moitié de la saison, il a élevé son statut après s’être adapté à la Serie A. Quelle importance cela a-t-il eu pour l’équipe nationale ?

Une culture tactique différente, évidemment. En Italie, Platini a appris à jouer pour conserver un résultat, à défendre, à se battre sur chaque ballon. Et comme il a été contesté en début de saison parce qu’il arrivait dans une équipe qui comprenait de nombreux champions du monde, et qu’il lui a fallu quelques mois pour s’intégrer, ça l’a obligé à se dépasser, à être moins naïf, à être plus malin. Il y avait très peu de joueurs français à l’étranger à l’époque (lui et Six, qui jouait à Stuttgart), et l’équipe de France a gagné en maturité avec ce que Platini a appris en Italie. Dommage qu’il n’y soit pas allé un an plus tôt.
 

Quelle est votre évaluation des nouveaux joueurs tels que Fernandez, Ferreri, Le Roux et Touré ?

Sur les quatre, le seul qui s’est imposé comme titulaire et sur la durée est Luis Fernandez, pourtant dans un secteur de jeu ultra concurrentiel au milieu de terrain. Il a contribué à apporter de l’agressivité, de la combativité tout en soutenant la comparaison au niveau technique avec Jean Tigana. Yvon Le Roux a servi d’intérim entre le déclin de Marius Trésor et l’arrivée en défense centrale de Patrick Battiston, mais on a vu ses limites à l’Euro, notamment contre le Portugal. José Touré a été pénalisé par deux blessures au plus mauvais moment, qui l’ont privé d’Euro et de Coupe du monde, puis il s’est perdu en club et n’a pas pris le relais de Platini et Giresse en sélection. Jean-Marc Ferreri était très prometteur au début des années 1980, mais il a calé au niveau international et sa carrière en équipe de France reste décevante.
 

Que pensez-vous des expérimentations pour les postes d’avant-centre et d’ailier ?

La mise en place du 4-4-2 a condamné le statut d’ailier à l’ancienne, comme l’étaient Rocheteau et Six, lesquels ont été tous deux en grande difficulté à l’Euro. Et il était toujours aussi difficile d’être avant-centre en équipe de France avec un Michel Platini qui était à la fois à la construction et à la finition, et qui prenait toute la place. Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, si après avoir écarté Bernard Lacombe suite à la Coupe du monde 1982, Michel Platini l’a rappelé juste avant l’Euro : c’était celui qui était le plus compatible avec Platini. Stopyra a été intéressant, mais il faudra attendre après l’Euro pour le voir revenir et s’installer en attaque, avec Rocheteau qui évoluait en avant-centre au PSG.
 

Le poste de gardien de but était-il toujours le plus gros point d’interrogation, puisque Jean-Luc Ettori, Jean Castaneda et Jean-Pierre Tempet ont tous été essayés mais n’ont pas convaincu ?

Oui, même si des trois, Tempet avait été le meilleur, avec des performances très correctes (trois buts encaissés en cinq matchs). Mais il avait le handicap de jouer dans un club de milieu de tableau (Laval) où sa progression était limitée. Il faudra attendre encore un peu et l’arrivée de Joël Bats en septembre pour compléter le puzzle qui gagnera l’Euro. C’est là où on mesure l’importance d’un très grand gardien de but dans une équipe nationale. Avec Barthez en 1998 et Lloris en 2018, c’est bien plus facile !
 

Quel bilan faites-vous de la saison et des essais d’Hidalgo ?

Même si l’adversité a été assez peu relevée, l’équipe de France a trouvé une certaine stabilité au cours de cette saison, si on met de côté le premier match contre la Pologne. Elle n’a pas fait des étincelles devant (sauf contre la Yougoslavie), mais l’équilibre défensif a été bien meilleur qu’auparavant. A ce moment-là, il est difficile de dire quelle place elle pourra jouer à l’Euro, mais elle prend confiance. De ce point de vue, le fait que Michel Hidalgo ait pu travailler sur la durée sans la pression du résultat, pour la première fois depuis sept ans, a donné aux Bleus un avantage certain par rapport aux futurs adversaires de l’Euro qui luttent dans la phase qualificative, et qui, pour certains, vont échouer (Italie, URSS, Angleterre, Pologne).

pour finir...

English version

Soccernostalgia : Michel Hidalgo started the 1982/83 season after a positive World Cup. He to prepare a team for the 1984 Euros in two years-time in France. For the first time under Hidalgo, there were no qualifiers to worry, was there a calmer atmosphere with the National team ?

Bruno Colombari :Yes, without a doubt. The World Cup had been a success, the coach was guaranteed to stay in office until 1984, he only had friendlies to manage. Unquestionably, this season was the easiest he had to manage. He thus had the opportunity to experiment, to find solutions for his weak points (goalkeeper, scorers, defensive balance) and to work on his strong points (full backs, midfielder).

The season started on August 31, 1982, with a friendly in Paris against Poland. Their last match was against the same opponent at the World Cup. In a match missing many regulars (Platini, Six, Giresse, Lacombe, Rocheteau, Battiston), Jean-Marc Ferreri earned his first cap. France were defeated (0-4) at home with Jean-Luc Ettori burning his last joker. How was the performance viewed given the absences ?

A little indifferent. This match happened much too soon after the World Cup and objectively was useless, since there was no close deadline to prepare. It would have been wiser to delete it, especially since the chances of the calendar proposed a new France-Poland. Nothing was going well in this match : a Parc des Princes two-thirds empty, a French team with their heads elsewhere, even if the defense is the same as that of Seville, and indeed a completely overwhelmed Jean-Luc Ettori who conceded three goals in seven minutes. Moreover, it was the last time that the Blues lost a match by four goals, and since then they have only conceded four goals twice, in 2008 (Netherlands, 1-4) and 2015 (Belgium, 3-4). This means that this type of accident is very rare !

On October 6, 1982, France hosted Hungary in Paris. Hidalgo experimented with 4-3-3 formation with Platini as the second striker. France won (1-0) with Laurent Roussey (playing in his first and only match) scoring the winner. What are your thoughts about this match ?

In fact, it is the ‘magic square’ of the World Cup which is reconstituted with Tigana, Genghini and Giresse, and Platini in the high position alongside Roussey. The latter had already played once, in 1980 against Juventus, but the match was not official and did not count for a selection. Roussey had made a brilliant start to his career at Saint-Etienne, but he never confirmed at the highest level. Hidalgo still gave Jean Castaneda a chance, but it would be his last selection, his ninth, like Ettori. The Hungarian selection has begun its decline and did not represent a very consistent opposition.

On November 10, 1982, France traveled to Rotterdam to and defeated Holland (2-1). The most important aspect of this match was the introduction of Luis Fernandez. The last piece of ‘Carré Magique’. How significant was this and your thoughts on this match ?

The Netherlands, which had missed the World Cup in Spain, were in the reconstruction phase, and would not find the highest level until Euro 1988. But the young generation arrives with Franck Rijkaard, Ruud Gullit and Wim Kieft, 20 years all three. Marco Van Basten will arrive the following year. Michel Hidalgo tries a new goalkeeper, Jean-Pierre Tempet (his fourth in 1982). And indeed, it is that evening that Luis Fernandez arrives in selection, and once in place, he will not move since he will play 34 consecutive matches, until the semi-final of the World Cup 1986. He takes advantage of Bernard Genghini’s complicated season in Saint-Etienne and above all, rebalances the French midfield. In retrospect, we say to ourselves that he would have had his place at the World Cup, perhaps not as a starter, but imagine him replacing Genghini in Seville in the second half…

On February 16, 1983, France traveled to Guimaraes to face Portugal. France comfortably defeated a poor Portuguese side (3-0). Maxime Bossis started as Libero for the first time for the National Team in Tresor’s absence. Was this Bossis’ reference match ?

In any case, this is where he shows what he can bring in central defense, especially since the sides are busy with Battiston on the right and Amoros on the left. It is above all the Portuguese defense that has taken on water, while on the offensive side, there is already Sousa, Chalana, Fernando Gomes and Jordao, who will be found at the Euro in 1984. And Platini is having a festival, with three assists including two in one minute, for Stopyra and Ferreri who appear in front of Bento. It’s true that at that time, it was hard to imagine Portugal in the semi-finals of the Euro...

On March 23, 1983, France hosted the Soviet Union at the Parc. The match ended as a (1-1) tie. How was the performance viewed ?

It was an opportunity to discover Rinat Dasaev, whom the Blues had already met in Moscow in 1980. A magnificent goalkeeper who had shone in Spain in 1982, but who bowed to Luis Fernandez on a pass from Platini. Luis Fernandez who will beat him again, on a rather similar goal, in 1986 in Mexico. The USSR were a great team at the time, although they did not yet have their Ukrainian stars Belanov and Zavarov. Too bad she missed Euro 1984. It was also Portugal that eliminated her, after conceding a 0-5 in Moscow.

On April 23, 1983, France hosted Yugoslavia in Paris at the Parc. France. Hidalgo selected debutants Yvon Le Roux and José Touré, ‘The Brazilian’. They both scored in an impressive (4-0) win against an under-strength Yugoslavia side. Was this regarded as France’s best display of the season ?

Certainly, but it was an easy match against a very diminished Yugoslav team. Le Roux was a very physical stopper, powerful from the head and complementary to Bossis, who was much more technical. A bit like the Blanc-Desailly duo of 1998, or Varane-Umtiti of 2018. And Touré was at that time in extraordinary form with FC Nantes, with which he was going to be champion of France and score a fabulous goal in the final of the French Cup. Touré is a player who leaves me with a lot of regrets. With Fernandez and Bats a few months later, it was Michel Hidalgo’s third essential discovery between 1982 and 1984. In the end, it had no consequence at the Euros, but he missed a lot in 1986.

France ended the season with a Gala match celebrating the 75th Anniversary of Luxembourg’s Football Association. An under-strength France vs. Belgium ended in a (1-1) tie. What are your thoughts about this match ?

There would have been enough to make an entire team with the forfeits, more or less diplomatic because it is true that this match, played on May 31, did not interest many people. we will remember that Didier Six was captain for the first time and that he scored the French goal, his thirteenth and last in selection. We do not know it yet, but the Blues have just met in quick succession, in 1983, three of their opponents for the Euro to come. They will play against the other two (Spain and Denmark) a few months later.

Michel Platini in his first season at Juventus was absent in many matches this season. In the second half of the season, he elevated his status after adapting to the Serie A. How important was this for the National Team ?

A different tactical culture, obviously. In Italy, Platini learned to play to keep a result, to defend, to fight on every ball. And since he was challenged at the start of the season because he arrived in a team that included many world champions, and it took him a few months to integrate, that forced him to surpass himself, to be less naive, to be smarter. There were very few French players abroad at the time (him and Six, who played in Stuttgart), and the France team matured with what Platini learned in Italy. Too bad he didn’t go a year earlier.

What is your assessment of the newcomers such as Fernandez, Ferreri, Le Roux and Touré ?

Of the four, the only one who has established himself as a starter and over time is Luis Fernandez, yet in an ultra-competitive game sector in midfield. He contributed to bringing aggressiveness, combativeness while supporting the comparison at the technical level with Jean Tigana. Yvon Le Roux served as an interim between the decline of Marius Trésor and the arrival in central defense of Patrick Battiston, but we saw his limits in the Euro, especially against Portugal. José Touré was penalized by two injuries at the worst time, which deprived him of the Euro and the World Cup, then he got lost in the club and did not take over from Platini and Giresse in the selection. Jean-Marc Ferreri was very promising in the early 1980s, but he stalled at international level and his career in the France team remains disappointing.

What do you think of experiments for the center forward and winger positions ?

The implementation of the 4-4-2 condemned the old-fashioned winger status, as were Rocheteau and Six, who were both in great difficulty at the Euro. And it was still just as difficult to be a center forward in the France team with a Michel Platini who was both in construction and finishing, and who took up all the space. It is no coincidence, moreover, that after dismissing Bernard Lacombe following the 1982 World Cup, Michel Hidalgo called him back just before the Euros : he was the one who was most compatible with Platini. Stopyra was interesting, but we will have to wait until after the Euros to see him come back and settle in attack, with Rocheteau who was playing as a center forward at PSG.

Was the goalkeeping position still the biggest question mark, as Jean-Luc Ettori, Jean Castaneda and Jean-Pierre Tempet were all tried but did not convince ?

Yes, even if of the three, Tempet had been the best, with very decent performances (three goals conceded in five games). But he had the handicap of playing in a mid-table club (Laval) where his progress was limited. We will have to wait a little longer and the arrival of Joël Bats in September to complete the puzzle that will win the Euro. This is where we measure the importance of a very great goalkeeper in a national team. With Barthez in 1998 and Lloris in 2018, it’s much easier !

What is your assessment of the season and Hidalgo’s try-outs ?

Even if the adversity was not enough, the French team found a certain stability during this season, if we put aside the first match against Poland. They didn’t sparkle up front (except against Yugoslavia), but the defensive balance was much better than before. At that time, it is difficult to say which place she will be able to play at the Euro, but she is gaining confidence. From this point of view, the fact that Michel Hidalgo was able to work over time without the pressure of the result, for the first time in seven years, gave the Blues a certain advantage over future opponents of the Euro who are struggling in the qualifying phase, and which, for some, will fail (Italy, USSR, England, Poland).

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Hommage à Pierre Cazal