2000 : rois du but en or
C’est en tant que championne du monde que l’équipe de France arrive à l’Euro 2000. Les Bleus avaient expérimenté lors de la Coupe du monde 1998 le premier but en or de l’histoire de la compétition face au Paraguay (1-0). Mais lors de l’Euro, ils vont devenir des spécialistes de cet exercice.
En demi-finale, Deschamps et ses partenaires sont confrontés aux Portugais. En début de seconde mi-temps, Henry répond à Nuno Gomes qui avait ouvert le score en première période. Mais ce n’est qu’au milieu du second quart d’heure des prolongations que les choses vont s’animer. Trezeguet pénètre dans la surface adversaire, mais se heurte au portier. La balle, déviée sur la droite du but, est reprise dans un angle très fermé par Wiltord, mais elle est déviée en corner par Abel Xavier. Les deux attaquants français réclament aussitôt une main qui est confirmée par l’arbitre de touche. C’est Zidane qui transforme la sentence et envoie les Bleus en finale.
Quatre jours plus tard, le scénario est assez similaire en finale. Ce sont les Italiens qui ouvrent le score par Delvecchio en début de première mi-temps. Le sauveur des Bleus sera cette fois le remplaçant Sylvain Wiltord qui va remettre les pendules à l’heure tout au bout des arrêts de jeu (à la 93e minute, alors les remplaçants et le staff italien étaient sur le point se précipiter sur le terrain pour fêter la victoire). Les Transalpins ne réussiront pas à se remettre de ce coup du sort. Et ce sont encore les remplaçants Français qui vont faire la différence. Pirès va récupérer un ballon dans le camp italien, déborder toute la défense par la droite et adresser un centre en retrait, repris au point de penalty par Trezeguet qui envoie le cuir en plein lucarne.
Pour les Français, l’histoire du but en or contiendra un quatrième et dernier chapitre victorieux lors de la finale de la Coupe des Confédérations 2003 (Cameroun, 1-0). En 2004, ce principe, jugé injuste, sera abandonné par l’IFAB (International Football Association Board).
2004 : un France-Suisse record !
Les Bleus arrivent à l’Euro 2004 avec de raisonnables ambitions. Ils viennent de remporter leur seconde coupe des Confédérations et ont réalisé un parcours parfait dans un groupe éliminatoire, il faut le reconnaître, assez peu relevé (Slovénie, Israël, Chypre et Malte). Ces résultat en trompe l’œil sont confirmés lors de la phase finale au Portugal où les Français sont sortis en quart par les Grecs, futurs vainqueurs.
Du match France-Suisse, dernier de la phase de poule, on retiendra surtout la victoire qui offre aux Bleus la première place du groupe et leur qualification pour le tour suivant. Mais ce match est aussi celui où la France son onze de départ le plus expérimenté. L’équipe avec Barthez (68) dans les buts, Lizarazu (95), Silvestre (32), Thuram (102) et Sagnol (25) en défense, Vieira (71), Makélélé (32), Zidane (91) et Pirès (72) au milieu soutenant une attaque Henry (61) Trezeguet (53) pesait un total de 701 sélections au coup d’envoi. Le total aurait même pu être atteindre les 786 si Desailly (116) avait été aligne à la place de Silvestre.
L’équipe actuelle pourrait battre ce record. Le meilleur total atteint par l’équipe de Deschamps est de 635 sélections cumulées date du Turquie-France de juin 2019. En alignant l’équipe championne du monde (Lloris (114) – Pavard (27), Umtiti (31), Varane (64), Hernandez (17)– Kanté (39), Pogba (69), Matuidi (84)– Griezmann (78), Giroud (97), Mbappé (34)), on arriverait à 654 sélections. Il faudrait que Deschamps puisse aligner chacun des joueurs au moins cinq fois et qu’ils jouent tous ensemble une fois ce cap passé pour atteindre les 709 sélections. Si ce n’est pas le cas prochainement, il faudra probablement attendre quelques années avant de s’approcher de ce record. En effet, il est probable que des joueurs comme Matuidi (84) ou Giroud (97), qui pèsent beaucoup de sélections dans ce total, mettent un terme à leur carrière en Bleu dans un avenir pas si lointain.
2008 : fin de séries
L’Euro 2008 marque la fin de deux belles séries pour les Bleus. Lors de son second match, les Français affrontent les Pays-Bas. L’équipe est totalement dépassée par la fougue des Orange qui mènent 2-0 à l’heure de jeu. Henry ramène un semblant d’espoir en marquant 10 minutes plus tard, mais Robben plante un troisième but tout de suite après. C’est pourtant le quatrième but de Sneijder, dans le temps additionnel, qui va peser lourd statistiquement. Pour la première fois depuis 1982 et une large défaite face à la Pologne (0-4), un portier français encaisse plus de 3 buts dans le même match.
Sur les 281 rencontres s’étant déroulées entre ces deux matches, la défense française est restée étanche à 150 reprises, a encaissé un seul but 84 fois, deux buts 40 fois et trois buts seulement sept fois. Trois de ces matches « portes ouvertes » ont eu lieu lors de rencontres amicales (Danemark 1-3 en 1983, Belgique 3-3 en 1992 et Norvège en 1998 3-3). Les quatre autres se sont soldés par une défaite sur le score de 2-3 : en phase qualificative des coupes du monde 1990 (Yougoslavie, pour les débuts de Platini sélectionneur) et 1994 (Israël) et de l’Euro 2000 (Russie), et en phase finale de l’Euro 2000 (Pays-Bas).
Les Bleus continuent leur parcours face à l’Italie, qu’ils doivent impérativement battre pour continuer leur route. Cette rencontre entre le champion du monde italien et son challenger français vire vite à l’avantage des Transalpins. A la 10e minute de jeu, Abidal commet une faute entraînant un penalty et son expulsion. C’est ensuite le meneur de jeu français Ribéry qui doit quitter ses coéquipiers sur blessure. A 10 contre 11, les Bleus n’y arrivent et concèdent même un deuxième but. C’est la première défaite française face à l’Italie depuis 1978.
Dans l’intervalle, les deux nations se sont rencontrées neuf fois, avec cinq victoires françaises et quatre nuls. Les Bleus remportent notamment le huitième de finale de la Coupe du monde 1986 (2-0) et la finale de l’Euro 2000 (2-1), ainsi que le match aller de qualifications pour l’Euro 2008 (3-1). Parmi les quatre scores de parité (qui comptent statistiquement comme des nuls), on trouve un succès en quart de finale de la Coupe du monde 1998 (0-0, 4 tab 3), mais aussi l’échec en finale huit ans plus tard (1-1, 3 tab 5).
2012 : bête noire des Anglais
L’Angleterre est l’une des équipes qui a fait le plus souffrir les Bleus. Les quatre premières confrontations se sont terminées par autant de défaites avec à chaque fois 10 buts ou plus encaissés (seuls les plus de 120 ans s’en souviennent). En 41 matches, les Français n’ont remporté que 11 victoires pour 24 défaites. Mais lorsque les deux nations se croisent dans le cadre du championnat d’Europe, les choses changent et la France devient une sorte bête noire pour les représentants de la perfide Albion.
La France et l’Angleterre se retrouvent une première fois lors du tour préliminaire de l’édition 1964. Après un bon nul à Wembley (1-1), la France remporte la plus large victoire de son histoire face aux Anglais au retour (5-2) et poursuit sa route. Les autres confrontations ont toutes lieu en phase finale et lors du premier tour. En 1992, les deux équipes ne peuvent se départage lors du premier tour de l’Euro suédois (0-0).
En 2004, les Anglais pensent avoir fait le plus difficile en ouvrant la marque par Lampard en fin de première mi-temps. Beckham a même une occasion de faire le break à 20 minutes de la fin, mais Barthez stoppe son penalty. Alors que les Anglais semblent se diriger vers une victoire, Zidane renverse la situation en transformant dans les arrêts de jeu un coup-franc (91e) puis un penalty (93e). Huit ans plus tard, ce sont encore les Anglais qui tirent les premiers, mais Samir Nasri remet les pendules dans la foulée. Les deux équipes se quittent bons amis (1-1) et l’Angleterre attend toujours un premier succès face aux Bleus dans l’épreuve reine européenne.
2016 : l’Allemagne enfin éliminée
L’Allemagne a longtemps été un très mauvais souvenir pour les Français. Si la première rencontre en phase finale s’est soldée par une large victoire en match de classement lors de la Coupe du monde 1958, ce sont plus les défaites subies en demi-finales par Platini et ses partenaires (3-3 puis 4 tab 5 en 1982, 0-2 en 1986) qui sont restés dans la mémoire collective. En 2014, toujours en Coupe du monde, la France échoue à nouveau face au voisin germanique, en quart de finale cette fois (0-1).
Hugo Lloris et ses coéquipiers ont l’occasion de prendre leur revanche deux ans plus tard en demi-finale de l’Euro. Le match est globalement dominé par les Allemands. Juste avant la mi-temps, Bastian Schweinsteiger touche le ballon de la main. Antoine Griezmann transforme le penalty et permet à son équipe de rentrer aux vestiaires avec un but d’avance. La deuxième mi-temps est toujours maîtrisée par les Allemands, mais Griezmann réussit le doublé à vingt minutes de la fin. En dépit de quelques occasions encore chaudes, le score en reste là et la France se qualifie pour la finale. Pour la première fois, la France bat l’Allemagne dans un match à élimination directe.
Les deux nations se retrouvent deux ans plus tard en phase de poule de la Ligue des Nations, avec cette fois un avantage à la France (score de parité 0-0 à Munich, victoire 2-1 à Saint-Denis). En sept rencontres officielles, le bilan statistique des Français est donc positif face aux quadruples champions du monde : 3 victoires (1958, 2016 et 2018), 2 nuls (1982 et 2018) et 2 défaites (1986 et 2014), 13 buts marqués contre 10 encaissés.