La création de la Coupe du monde, le développement du professionnalisme en Europe comme en Amérique du Sud dans les années 1930, la rigidité du CIO – contrairement à la souplesse de la FIFA – arc-bouté sur une conception obsolète de l’amateurisme, contribuent à dévaloriser le tournoi olympique de façon irrémédiable. Les nations qui ont instauré le professionnalisme se voient contraintes soit de s’abstenir de participer (ce sera le choix des Tchèques, des Espagnols, des Argentins, Brésiliens et Uruguayens, par exemple), soit à n’envoyer que de pâles équipes amateurs, dont sont absents les meilleurs joueurs, pour affronter les meilleurs joueurs des nations dont le football est resté amateur… de façon vraie ou seulement de façade, se trouvant ainsi en infériorité.
Des équipes amateurs plus ou moins vraies ou carrément fausses
Ce sera le cas en 1936, lors des jeux de Berlin, où les Italiens (vainqueurs de la Coupe du monde 1934), les Autrichiens et les Hongrois, de même que les Britanniques aligneront des formations de second ordre, estampillées amateur, alors que les Allemands (troisièmes de la Coupe du monde 1934) et les Suédois par exemple, présentent leur meilleur « onze ». De même, en 1948 à Londres, seules parmi les nations dont le football était professionnel, l’Italie, la France et les Britanniques oseront déléguer une équipe amateur, de second rang, condamnée d’avance à ne faire que de la figuration, face à une armada d’équipes amateur (plus ou moins vraies comme la Suède ou le Danemark) ou carrément fausses comme l’Autriche (dont le professionnalisme avait été aboli par l’Anschluss et pas encore rétabli dans l’immédiat après-guerre, le pays étant occupé par les Alliés) ou la Hollande et la Yougoslavie.
En 1936, ce sera l’équipe (faussement) amateur d’Italie qui l’emporta, donnant ainsi l’impression d’une domination du football italien, double vainqueur des Coupes du monde 1934 et 1938, comparable à celle des Uruguayens auparavant (eux-mêmes de faux amateurs à l’époque) ; en 1948 le champion olympique sortant ne parviendra pas à conserver son trophée (et pas davantage la Coupe du monde en 1950) et l’abandonnera aux mains (ou plutôt aux pieds…) des Suédois.
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L’Auto du 16 août 1936 (BNF, Gallica)
Précisons la nuance : la FIFA, en 1932, a adopté la règle de qualification suivante : est amateur le joueur que sa fédération considère comme amateur. Et non pas, comme le CIO le désirait, se calquant sur la règle édictée en 1882 par la fédération anglaise, la FA : est amateur celui qui ne reçoit pas d’argent en contrepartie de sa participation au jeu. Ce qui n’est pas la même chose, car chaque fédération est libre de l’entendre autrement, et il n’y a donc aucune homogénéité dans l’application de la règle.
Certaines fédérations, très strictes, campent sur la règle de 1882 et suspendent ceux qui sont pris en flagrant délit de manquement à cette règle (encore faut-il établir le flagrant délit !) : les Britanniques, bien sûr, mais aussi les Scandinaves et les Hollandais. D’autres ferment les yeux sur les « dessous de table », les sommes versées illégalement aux joueurs par leurs clubs, comme les Allemands, et comme les Français avant l’instauration du professionnalisme en 1932.
Un serment olympique basé sur un mensonge
La Coupe du monde voit s’affronter des équipes de professionnels et des équipes de faux amateurs, ainsi que de vrais amateurs, sans que la FIFA exige quelque restriction que ce soit ; les Jeux olympiques, eux, exigent de prêter un serment, dont le CIO sait parfaitement qu’il n’est qu’un mensonge pour certains, mais sans se donner la peine de traquer ceux qui trichent. En 1936, par exemple, il était de notoriété publique que les Allemands, hôtes des JO, étaient de faux amateurs, qui touchaient des salaires non déclarés, et dont la seule différence avec les professionnels était que ceux-ci avaient signé des contrats, et étaient donc déclarés et imposés… Mais allait-on oser contrarier Hitler ?
Que valent donc, dans ces circonstances, ces champions olympiques ?
Le tournoi de 1936 est davantage marqué par sa diversité que par sa qualité. On y trouve en effet des Japonais (vrais amateurs, issus de l’université, principalement de Waseda à côté de Tokyo), des Chinois, de Hong Kong, mais aussi de Shanghaï complétés par un coréen de Séoul (!), des Egyptiens et des Péruviens, mais aucune de ces équipes ne dépasse les quarts de finale. Les Japonais ont cependant éliminé les Suédois, avant de s’incliner face aux Italiens, tandis que les Péruviens avaient battu les Autrichiens (4-2) en quart de finale ; mais à cause de l’irruption sur le terrain des remplaçants venus fêter le dernier but, cette victoire a été annulée et le match, donné à rejouer, ce que les Péruviens, furieux (à juste titre, quand on voit ce qui se passe aujourd’hui sur les terrains) refusèrent, d’où disqualification. Dommage pour les Péruviens qui, avec Alejandro Villanueva et le buteur Teodoro Fernandez, possédaient deux artistes très supérieurs à tous les autres joueurs !
Pierre Valdonne, dans Football, résume le sentiment général : « Maintenant que nous sommes habitués de voir pratiquer grâce aux pros un jeu de qualité supérieure, les ébats d’amateurs, même empreints d’une ardeur farouche, ne peuvent plus nous satisfaire. ». Dans L’Auto, Robert Perrier écrit, pour sa part : « Le vrai football, ce n’est pas celui que les amateurs pratiquent actuellement à Berlin ; ce sont les pros qui, seuls, jouent bien au ballon rond. Déplorez-le si bon vous semble, vous n’y changerez rien. » En l’espace de quelques années à peine, grâce aux entraînements poussés et à l’habitude de disputer des matchs de haut niveau dans les championnats, un fossé s’est creusé entre le football amateur et le football professionnel, l’avis est unanime.
En 1936, une finale décevante Italie-Autriche
Théoriquement, les Allemands, qui étaient bien entraînés et avaient décroché la troisième place lors de la Coupe du Monde 1934, et jouaient devant leur public, auraient dû gagner aisément ; ils alignaient les meilleurs, avec le gardien Jakob, le demi Goldbrunner, les attaquants Lehner et Siffling ; il leur manquait seulement leur meneur de jeu, Fritz Szepan. Mais ils tombèrent sur un os, les Norvégiens se montrant capables de résister à l’assaut athlétique de l’équipe nazie (on peut l’appeler ainsi, car elle faisait le « Hitlergruss », bras tendu) et de marquer 2 buts (2-0).
Exit l’Allemagne, à la fureur… du Führer. C’est l’entraîneur, Otto Nerz, qui paya les pots cassés ! La Norvège tomba elle-même sur un os, l’os italien (1-2), et le tournoi accoucha d’une finale décevante, Italie-Autriche, une grande affiche, mais au niveau des pros, pas des amateurs. Au terme d’un combat incessant, l’Italie gagna 2-1, grâce à 2 buts de son ailier Frossi, qui jouait avec des lunettes, et voyait ainsi très bien les buts ! Et il est à noter que c’est exactement sur le même score de 2-1 après prolongations que l’Italie battit la Norvège lors de la CM de 1938, le même joueur norvégien, Arne Brustad, marquant le but de l’égalisation ! Neuf des joueurs norvégiens de 1936 étaient là en 1938, contre trois des Italiens seulement.
L’équipe italienne de 1936 était composée d’universitaires, qui tous évoluaient cependant dans des clubs professionnels, Frossi à l’Ambrosiana (l’Inter), par exemple. Parmi eux, trois donc disputèrent la Coupe du monde 1938 et la gagnèrent : les deux arrières de la Juventus, Foni et Rava, ainsi que le demi Locatelli, de l’Ambrosiana. D’autres glanèrent une sélection par-ci, par là, mais sans s’imposer. Le sélectionneur-entraîneur Vittorio Pozzo (totalement amateur, lui, bénévole), qui par ailleurs gagna les deux Coupes du monde de 1934 et 38, prit une part prépondérante dans ce succès. Il savait insuffler un esprit conquérant et faire vibrer la corde patriotique.
C’est ainsi que l’Italie réalisa un triplé presque comparable à celui réalisé par l’Uruguay (JO 1924 et 1928, Coupe du monde 1930), sauf que l’Uruguay, justement, était un des grands absents de ce tournoi olympique de 1936, ne défendant pas son titre, pour cause de professionnalisme. Il était aussi le grand absent des Coupes du monde 1934 et 38, se vengeant ainsi du boycott européen de son tournoi mondial à Montevideo, de sorte que, malheureusement, on ne vit jamais se jouer un Italie-Uruguay dans ces années-là (il y en avait eu un en 1928, lors des JO d’Amsterdam). Ce match au sommet aurait tranché le sujet de la hiérarchie ! Précisons qu’en 1935, l’Uruguay avait remporté la Copa América en battant l’Argentine 3-0 et que figuraient encore dans la Celeste Ballestrero, Nasazzi, Lorenzo Frenandez et Hector Castro (« Il Manco », car il était manchot)…
Un tournoi olympique sans la France
Pour sa part, la France avait déclaré forfait pour 1936 (le 14 octobre 1935), arguant ce qui suit : « Les pays qui ont instauré le professionnalisme sont en nette infériorité en face de ceux qui ne l’ont pas fait. Ces derniers délèguent leur meilleure équipe, puisqu’en principe leurs joueurs vedettes sont amateurs. Mais nous sommes payés pour savoir ce que vaut cet amateurisme que nous avons-nous aussi pratiqué. » La FFFA faisait allusion aux équipes d’Allemagne, et de Scandinavie, voire de Pologne. En France, une équipe amateur avait été créée dès 1933, exactement comme l’Angleterre avait « doublé » son équipe professionnelle en 1906 avec une équipe amateur. En 1936, elle avait rencontré l’équipe de Hongrie amateur, qui fut alignée, elle, lors des JO de Berlin, et éliminée par la Pologne, en dépit de deux joueurs évoluant à Ferencvaros (Kiss) et Ujpest(Kallaï).
L’équipe de France, coachée par Jean Rigal, avait battu les Hongrois 2-1, dans la composition suivante : Ehms - Heinrich, Vasse - Hibst, Max Petit, Curcuru - Gerolami, Deléglise, Naegelen (auteur des deux buts), Winckelmans , Ourdouillé. Chez les Magyars, on trouvait déjà Kiss et Kallaï , plus la future superstar Zsentgeller (passée pro avant les JO). Chez les Bleus, l’Arrageois François Vasse avait connu une sélection en 1934, et le Lensois Marcel Ourdouillé, lui , attendra 1945 pour connaître le même honneur ! On peut donc dire que l’équipe de France n’aurait pas été ridicule à Berlin, sans pouvoir prétendre à la victoire cependant, mais des considérations politiques inavouées jouèrent un rôle prépondérant dans l’abstention française.
La Guerre supprime les Jeux de 1940 (attribués dans un premier temps à Tokyo, puis confiés dans un second temps à Helsinki… qui les attendra jusqu’en 1952 !) ainsi que ceux de 1944, confiés à Londres et retardés de 4 années parce que le conflit n’est pas terminé. Les cartes sont rebattues, en 1948, la génération d’avant-guerre a raccroché… même si Vittorio Pozzo, le coach italien des années glorieuses (1934-38) est toujours à la baguette de l’équipe olympique italienne !
En 1948, pas d’équipe sud-américaine
Le tableau est pire qu’en 1936, car les équipes sud-américaines, solidaires du Pérou qu’elles estiment avoir été victime d’une injustice de la part du CIO, boycottent ces Jeux ; l’Allemagne et le Japon sont « punis » et par conséquent exclus, plusieurs pays de l’Europe centrale, très impactés par la Guerre, agités de mouvements révolutionnaires préfigurant le « Rideau de fer », se récusent, comme les Hongrois et les Tchèques, et ce n’est pas parce que la France, cette fois-ci, participe, que le niveau général en est relevé ! Comme en 1936, la diversité l’emporte sur la qualité : on voit les équipes d’Afghanistan, d’Inde, de Corée, du Mexique, mais elles ne font que de la figuration, comme l’équipe de France, d’ailleurs.
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L’Equipe du 31 juillet 1948 (BNF, Gallica)
La différence entre les équipes véritablement amateur et celles qui ne le sont qu’en façade est éclatante. Parmi celles-ci, l’Autriche, qui est redevenue un pays indépendant, mais occupée par les Alliés (jusqu’en 1954 !) n’a pas retrouvé son statut professionnel, ce sont donc les vedettes, les Happel, Ockwirk , Melchior, Decker ou Stojaspal (qu’on verra tous en Coupe du monde 1954) qui s’alignent ; de même , les Hollandais refusent toujours le statut de professionnel (c’est-à-dire sous contrat), et ce sont les meilleurs joueurs qu’on verra à Londres , les Rijvers, Wilkes ou Lennstra : ils rehaussent théoriquement le tableau, mais échoueront, les Autrichiens face aux Suédois (0-3) et les Hollandais, plus étonnamment, face à une équipe de Grande-Bretagne bricolée (3-4).
Reste le trio formé par les Scandinaves, le petit Danemark et la grande Suède et la Yougoslavie. La Suède, qui a choisi de rester neutre pendant la Guerre, acceptant même de laisser passer les troupes nazies en direction de la Norvège, a un net avantage par rapport aux deux autres, qui ont subi les assauts des nazis, tout particulièrement les Yougoslaves.
Suédois et Yougoslaves dominants à Londres
Est-il étonnant que ce soit la Suède qui ait gagné le tournoi olympique ? Pendant toute la durée du conflit, son équipe nationale a joué 23 matchs et 14 autres depuis, elle est rodée, et le pays n’a pas été affaibli, ni par les combats, ni par les déportations, ni par les restrictions alimentaires. La Yougoslavie, elle, a été envahie par les Nazis et par les Italiens, déchirée par la sécession des Croates qui seuls ont formé une équipe nationale qui a joué notamment contre l’Allemagne. Belgrade n’a été libérée qu’en octobre 1944, soit postérieurement à Paris. En 1945, le pays retrouve son unité (de façade…) et devient une république communiste, mais non alignée sur Moscou. Le football n’y retrouve qu’alors ses droits, dans un faux-amateurisme, puisque les joueurs sont des fonctionnaires d’Etat, notamment de l’Armée (le club du Partizan prend cette appellation en hommage à la Résistance).
Son équipe nationale n’a encore joué que 9 matchs, dans le cadre de la Balkan Cup, avant les Jeux : elle n’a pas de réputation, la Yougoslavie avant 1940 n’ayant fait que de la figuration sur le plan international. Mais Tito accorde une grande importance aux résultats sportifs, qui sont une vitrine (cette doctrine sera celle de tous les pays communistes ensuite), et le régime du fonctionnariat fait ses preuves. En se hissant en finale, l’équipe de Yougoslavie initie un parcours international qui la mènera au premier plan pendant 40 ans et en fera la « bête noire » de l’équipe de France… professionnelle !
On peut donc dire que la finale de 1948, Suède-Yougoslavie (3-1), est plus crédible que celle de 1936 ; cependant, le jugement global des médias est sévère, sur ce tournoi : « On n’attendait pas grand chose de ce tournoi olympique, et l’on constate qu’il ne tient pas plus que ce qu’il promettait », écrit Lucien Gamblin, un connaisseur s’il en est, dans But et Club.
Qu’en est-il, à la lueur de la Coupe du Monde 1950 ?
Comme en 1930, cette édition sud-américaine est dominée par les Sud-Américains, sa finale oppose le Brésil (qui croyait gagner) à l’Uruguay (qui confirma son titre de 1930, sachant qu’il ne s’était pas aligné en 1934 ni en 1938). Mais la Suède et la Yougoslavie, avec des équipes proches de celles de 1948, participent à cette CM. La Yougoslavie, avec 7 des finalistes de 1948, dont les célèbres Mitic, Bobek ou Tchaïkowski, bat la Suisse 3-0, le Mexique 4-2 et n’est éliminée que par le Brésil (0-2), qui joue à domicile : c’est une performance tout à fait honorable.
Rappelons au passage qu’elle avait éliminé, lors des qualifications, l’équipe de France (professionnelle), au terme de trois matchs (1-1, 1-1 et 2-3), le dernier, d’appui, se dénouant lors des prolongations (114ème minute), et dans la pénombre (car il n’y avait pas à l’époque de projecteurs). Et c’était à deux joueurs près exactement la même équipe que lors des JO de 1948, côté yougoslave. Quant au champion olympique suédois, il fait encore mieux : bien qu’il soit privée de ses éléments les plus doués, les Gren, Nordahl, Liedholm (embauchés par des clubs pro italiens , qui ne les ont pas libérés, la FIFA ne l’exigeant pas à l’époque) ainsi que le petit Garvis Carlsson (en France), il se qualifie pour la poule finale, le Final Four. Il s’y incline 1-7 face au Brésil et 2-3 face à l’Uruguay, mais il bat l’Espagne 3-1 et se classe donc troisième de la compétition. Ce qui démontre donc la qualité de cette équipe, qui peut à bon droit passer pour le n°1 européen, et rehausse a posteriori la valeur de la finale olympique.
Déception française
Terminons en parlant des Bleus ! Une équipe avait été soigneusement préparée, disputant quatre parties d’entraînement contre l’Angleterre, le Luxembourg, une sélection d’Afrique du Nord et les Zwaluwen (Hirondelles) hollandais. 22 joueurs testés, dont certains venus d’Algérie comme Bottini, Mercurio, ou Ducousso, sous la direction de l’entraîneur Lucien Perpère et du sélectionneur Jean Rigal. Mais le résultat fut décevant : certes, cette équipe, un peu trop bricolée, battit l’Inde (dont les joueurs n’évoluaient pas vraiment pieds nus , comme la légende le veut, mais les pieds entourés de bandelettes) 2-1, mais seulement parce que les Indiens ratèrent deux pénalties (l’un repoussé par le gardien Rouxel), avant de s’incliner face à une sélection de Grande-Bretagne hétéroclite (2 Ecossais dont le gardien du Celtic Ronnie Simpson, qui gagna la Coupe d’Europe en 1967, 2 Gallois, un Irlandais, et le reste Anglais), qui ne permit pas aux Britanniques de renouveler les exploits de 1908 et 1912 cependant, chutant à son tour en ½ finale.
Son niveau de jeu était faible : « On ne compte plus au bout d’un certain temps le nombre de balles adressées à l’adversaire », écrit Jacques de Ryswick, le célèbre journaliste, qui qualifie les Français « d’équipe courageuse mais aux moyens très limités ». Elle ne comprenait qu’un seul futur international, l’attaquant nordiste André Strappe (23 sélections à partir de 1949) et un sélectionné B, le gardien rennais Guy Rouxel… ainsi qu’un des futurs entraîneurs de la sélection amateur, Gaby Robert ! Ceci dit, nul n’espérait que cette équipe d’amateurs pouvait gagner le tournoi olympique, ou même jouer la finale. Elle fit ce qu’elle put, et pouvait peu ! Que ce soit aux Jeux olympiques avec les amateurs, ou en Coupe du monde avec les professionnels, l’équipe de France était encore loin des sommets alors.
En conclusion, il apparaît clairement que le développement du professionnalisme dans les années 1930 a réduit les JO à n’être plus qu’une compétition secondaire désormais réservée à des amateurs qui en réalité ne font, pour l’élite d’entre eux, que tricher en dissimulant l’argent qu’ils retirent de la pratique du football, en contradiction avec les objectifs moralisateurs d’un CIO-autruche ! La Coupe du monde, qui s’épargne cette hyprocrisie en admettant sans distinction professionnels, faux-amateurs et vrais amateurs, s’impose définitivement comme le véritable championnat du monde et relègue le tournoi olympique à un rang inférieur.