« Le football est un sport qui se joue à onze contre onze et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne ». Cette maxime de Gary Lineker a pu s’appliquer un temps à la France, lorsqu’elle collectionnait les titres au début des années 2000. Mais les performances des Bleus depuis 2016 méritent qu’on se pose la question plus attentivement.
Un âge d’or d’un quart de siècle
Depuis 1998, la France a joué quatre finales de Coupe du monde (sur sept possibles) et en a remporté deux. Est-ce suffisant pour mettre les Bleus au niveau de la grande Mannschaft, celle qui a fait tremblé l’Europe et le monde pendant des années ? Pour essayer d’apporter une réponse à cette question, comparons les performances françaises au cours des 25 dernières années à celles des Allemands, lors de leur âge d’or, que l’on situera entre 1966 et 1990.
Si on se contente de regarder les points hauts, on constate un léger avantage aux Allemands. Ils ont à leur actif deux titres (tous comme les Bleus) pour trois finales perdues (contre deux seulement pour la France). La différence se fait sur les points bas, si tant est qu’on puisse les nommer comme ça pour nos voisins d’outre-Rhin.
Leur plus mauvaise performance a lieu en 1978 où ils sont sortis au second tour, qui est plus ou moins l’équivalent d’un quart de finale. Leur autre point « bas » est la troisième place acquise aux dépens de l’Uruguay est 1970. Côté français, on note deux éliminations au premier tour (2002 et 2010) pour un quart de finale (en 2014, perdu justement contre l’Allemagne). Avantage donc à la Mannschaft en Coupe du monde.
Le comparatif sur le championnat d’Europe débouche sur un résultat similaire.
Les points bas font la différence, à l’avantage de l’Allemagne
On note toujours un avantage aux Allemands pour les points hauts (deux victoires et une finale perdue contre une victoire et une défaite en finale pour la France). Mais encore une fois, ce sont les points bas qui font la différence. Quand la France doit se contenter d’une élimination au premier tour (en 2008 avec 16 équipes), d’un huitième de finale (2020) et de deux quarts de finale (2004 et 2012), les Allemands déplorent une absence (en 1968, alors que le tour finale de l’Euro se jouait à quatre équipes) ainsi qu’une élimination au 1er tour (en 1984, lors d’une phase finale à huit équipes) et une demi-finale (en 1988). Avantage encore une fois aux Allemands.
Depuis 1998, les Bleus sont les meilleurs
Si la France 1998-2022 n’est pas au niveau de l’Allemagne 1966-1990, elle semble par contre être la nation la plus performante de ces 25 dernières années. Pour confirmer cette impression, essayons de mesurer les performances réalisées en Coupe du monde par les plus grandes nations lors des sept dernières éditions
[ Pour cela, attribuons une note de 0 à 10 selon les résultats obtenus. Les critères retenus sont les suivants :
– Victoire : 10
– Finale : 8
– Troisième place : 7
– Quatrième place : 6
– Quart de finale : 4
– Huitième de finale : 2
– Premier tour : 1
– Absence : 0
A ce petit jeu, c’est bien la France qui arrive en tête avec 42 points (sur un maximum de 70 possibles). Ses quatre finales compensent les deux éliminations au premier tour. Le Brésil arrive cependant à deux toutes petites unités des Bleus. Les quintuples champions du monde doivent ce bon classement à leur régularité, puisqu’ils ont été au minimum quart de finaliste lors des éditions de la coupe du monde. On note aussi la présence de l’Allemagne (38) et de l’Argentine (33) dans les équipes à plus de 30 points.
A titre de comparaison, en appliquant ce principe de calcul aux Allemands sur la période 1966-1990, la Mannschaft aurait obtenu 55 points. Inégalable...
Vos commentaires
# Le 21 février 2023 à 19:17, par Bernard Diogène En réponse à : La France est-elle la nouvelle Allemagne ?
On pourrait aussi choisir la période 1972-1996 pour l’Allemagne, qui couvre 25 ans et comporte une finale en plus (1992 et 1996 contre une finale en 1966 et une demi-finale en 1970) avec un titre à la clef (1996). Il reste le quart de finale du Mondial 1994 à comparer à la non-participation à l’Euro 1968.
Le bilan global est donc encore meilleur.