C’est la première fois que la France bat l’Italie si près de la frontière
Jouer la Squadra Azzura à Nice, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière, ce n’était jamais arrivé. Le match à domicile le plus près de l’Italie avait eu lieu il y a presque un siècle, en février 1921 à Marseille (1-2).
L’équipe de France a déjà joué contre des voisins tout près de chez eux : contre l’Allemagne à Strasbourg (en avril 1984, 1-0), la Belgique à Lille (en janvier 1914, 4-3), l’Espagne à Bordeaux (en avril 1922, 0-4 et et en mars 1988, 2-1), le Luxembourg à Metz (en octobre 2010, 2-0). Il manque la Suisse, que l’équipe de France n’a jamais rencontrée à Annecy, par exemple.
La ville : à Nice, le premier jour de juin
Ce n’est que le quatrième match que les Bleus jouent à Nice, après la Tchécoslovaquie en 1970 (3-0), le Paraguay en 2014 (1-1) et l’Arménie en 2015 (4-0). Mais c’est la deuxième fois qu’ils le font un 1er juin. Le précédent remonte à quatre ans lorsqu’ils avaient rencontré le Paraguay en préparation de la Coupe du monde 2014. Et comme le Paraguay avait été l’adversaire de l’équipe de France en huitième de finale en 1998, et l’Italie en quart, on pourrait imaginer la suite comme dans ces séries mathématiques : on aurait donc un France-Croatie à Nice le 1er juin 2022, et un France-Brésil à la même date en 2026.
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Le sélectionneur : Deschamps rejoint d’Hidalgo
Avec 75 rencontres de l’équipe de France dirigées depuis août 2012, Didier Deschamps est désormais à la hauteur de Michel Hidalgo (75 entre 1976 et 1984) qu’il dépassera le 9 juin à Lyon. Il battra le record de Raymond Domenech (79) à la fin du mois, si les Bleus atteignent les huitièmes de finale.
Si on compare le bilan (provisoire) du sélectionneur actuel avec celui (définitif) du champion d’Europe 1984, on remarque d’abord une répartition presque égale entre amicaux et compétition (43-32 pour Deschamps, 42-33 pour Hidalgo). Alors qu’elle était affublée du titre décoratif de championne du monde des matchs amicaux (au moins jusqu’en 1982), l’équipe de France de Platini n’en gagnait qu’un sur deux, contre six sur dix pour l’actuelle. En compétition, elle faisait en revanche jeu égal avec 20 victoires (contre 21) mais perdait plus souvent (9 fois contre 5).
Sur les phases finales, Deschamps aura l’occasion de creuser l’écart avec Hidalgo : celui-ci a dirigé 15 matchs aux Coupes du monde 1978 et 1982 et à l’Euro 1984. Il en a gagné 9, perdu 4 et fait deux nuls (dont un perdant contre la RFA). Avec 12 rencontres en 2014 et 2016, Deschamps en est déjà à 8 victoires pour 2 défaites et 2 nuls.
L’adversaire : jouer l’Italie avant une phase finale mondiale
L’Italie est le troisième adversaire le plus souvent rencontré depuis 1904 après la Belgique (73) et l’Angleterre (41). Si le bilan est encore négatif et le restera un bon moment (11 victoires et 18 défaites pour 10 nuls), il s’est largement amélioré depuis 1982, comme je l’ai raconté par ailleurs [1] : sur les 13 dernières confrontations, les Bleus l’ont emporté 8 fois pour une seule défaite et 4 nuls. Et encore, si l’on tient compte que l’un de ces nuls cache une victoire aux tirs au but (1998) et un autre une défaite (2006), le total pourrait monter à 9-2 pour l’équipe de France.
Autre élément curieux, C’est la sixième fois que les deux voisins se croisent en amical dans les six mois qui précèdent une Coupe du monde. Les précédents ?
– 16 février 1994 à Naples : 1-0 pour le premier match d’Aimé Jacquet -> Italie finaliste, France pas qualifiée.
– 23 février 1982 à Paris : 2-0, première victoire française depuis 1920 -> France 4e, Italie vainqueur.
– 8 février 1978 à Naples : 2-2 -> France éliminée au premier tour, Italie 4e.
– 5 mai 1962 à Florence : 1-2 -> Italie éliminée au premier tour, France pas qualifiée.
– 11 avril 1954 à Colombes : 1-3 -> Italie et France éliminées au premier tour.
Hormis en 1982, où on est passé tout près d’un Italie-France en finale, ces amicaux portent chance à l’une et la poisse à l’autre. Pour 2018, avec une Squadra Azzura bientôt en vacances, c’est déjà le cas.
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Le score : 40 fois 3-1
C’est un résultat qui revient fréquemment dans l’histoire des Bleus, et notamment face à l’Italie, battue quatre fois sur ce score en 1920 aux JO d’Anvers et plus récemment en septembre 2006 à Saint-Denis, en septembre 2016 à Bari et donc en 2018 à Nice.
C’est le sixième 3-1 depuis que Deschamps est sélectionneur, après ceux contre la Biélorussie en septembre 2012, la Géorgie en mars 2013, l’Italie déjà en septembre 2016, le Luxembourg en mars 2017 et la Russie en mars dernier.
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L’arbitre : un 64e Anglais
Anthony Taylor (39 ans) est le 513e arbitre des Bleus. C’est aussi le 64e arbitre anglais pour un total de 116 matchs. L’équipe de France avait perdu les deux derniers dirigés par des Anglais, en Suède en 2017 (Martin Atkinson) et contre le Portugal en 2016 (Mark Clattenburg).
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Les joueurs : Lloris dépasse Blanc et Lizarazu
Avec 97 sélections, le capitaine des Bleus rejoint au classement des joueurs les deux champions du monde et d’Europe, Laurent Blanc et Bixente Lizarazu. Mais avec un temps de jeu nettement supérieur, ce qui est logique pour un gardien : 8709 minutes contre 8237 et 7645. Il occupe donc la 7e place et va maintenant se préparer à rejoindre le 6e, un certain Didier Deschamps (103). Pour cela, il lui faudrait atteindre au moins le quart de finale en Russie, et la demie pour le dépasser.
On notera aussi que le duo Pogba-Griezmann, qui ne se lâche pas (53 sélections chacun) va déloger très bientôt Christian Karembeu du top 40. Et que Benjamin Pavard tient à son titre de mascotte, puisqu’il est toujours invaincu après 5 sélections (4 victoires et un nul), tout comme Steven Nzonzi (4 capes). Enfin, une pensée émue pour Florian Thauvin, qui ne cumule, après 4 matchs avec les Bleus, que 30 petites minutes de jeu.
Joueur | Sel | Tps jeu mn | % tit | G | N | P | Buts | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
7 | Hugo Lloris | 97 | 8709 | 100% | 54 | 23 | 20 | 0 |
21 | Olivier Giroud | 73 | 3847 | 62% | 46 | 10 | 17 | 31 |
27 | Blaise Matuidi | 66 | 4705 | 85% | 45 | 8 | 13 | 9 |
39 | Paul Pogba | 53 | 4045 | 85% | 37 | 8 | 8 | 9 |
41 | Antoine Griezmann | 53 | 3507 | 75% | 37 | 7 | 9 | 20 |
86 | Adil Rami | 35 | 3005 | 91% | 21 | 8 | 6 | 1 |
134 | N’Golo Kanté | 23 | 1536 | 74% | 18 | 3 | 2 | 1 |
173 | Samuel Umtiti | 18 | 1531 | 94% | 13 | 2 | 3 | 2 |
227 | Kylian Mbappé | 14 | 856 | 71% | 9 | 2 | 3 | 3 |
278 | Thomas Lemar | 11 | 547 | 45% | 6 | 2 | 3 | 3 |
279 | Ousmane Dembélé | 11 | 507 | 55% | 7 | 2 | 2 | 2 |
332 | Corentin Tolisso | 8 | 573 | 88% | 6 | 1 | 1 | 0 |
403 | Benjamin Mendy | 6 | 359 | 83% | 5 | 0 | 1 | 0 |
449 | Benjamin Pavard | 5 | 259 | 40% | 4 | 1 | 0 | 0 |
496 | Lucas Hernandez | 4 | 193 | 50% | 3 | 0 | 1 | 0 |
497 | Steven Nzonzi | 4 | 164 | 25% | 3 | 1 | 0 | 0 |
499 | Florian Thauvin | 4 | 30 | 0% | 3 | 0 | 1 | 0 |
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Buteurs : troisième pénalty pour Griezmann
Quand il est sur le terrain et que l’arbitre désigne le point de pénalty, il n’y a plus aucun doute : c’est Grizou qui s’y colle. Il avait transformé les deux précédents en juillet 2016 contre Manuel Neuer et l’Allemagne, et en mars 2017 face à Ralph Schon et le Luxembourg. Salvatore Sirigu est le troisième à s’incliner. Griezmann rejoint Jean Baratte et Michel Platini (3 pénalties transformés) et devrait rejoindre bientôt Jean-François Larios et Franck Ribéry (4). Zidane et Kopa en ont inscrit 6 chacun.
Avec Griezmann à 20 buts et Giroud à 31, c’est la première fois depuis 2008 (et le départ de David Trezeguet) que les Bleus comptent au moins deux buteurs à plus de 20 buts en activité. La première fois que c’est arrivé, c’était en décembre 1959. Just Fontaine en était alors à 28 buts et était rejoint par Jean Vincent (20), alors que Kopa en était à 17 et Piantoni à 16.
Il faudra ensuite attendre mai 1994 pour revoir ça avec le 20e but de Cantona, Papin en comptant 29. En décembre, JPP marquera son 30e, ce qui faisait un cumul de 50 buts pour les deux attaquants.
En mai 2002, Youri Djorkaeff (28) était rejoint par David Trezeguet (20) juste devant Zinédine Zidane (19). Un an plus tard, en juin 2003, Thierry Henry complétait le trio (Zidane et Trezeguet 22, Henry 20). En juillet 2006, en marquant contre le Portugal, Zidane entrait dans le cercle très fermé des buteurs à 30 réalisations, où il rejoignait Henry (37) et Trezeguet (32), une première dans l’histoire des Bleus. Et en finale contre l’Italie après la panenka de Zizou, le cumul de buts de ces trois-là atteignait le total extravagant de 100 !
Lire l’article Penalty pour la France ! Brève histoire des onze mètres |
Joueur | Buts | Sel | buts/ match | CF | Pe | 2 | 3+ | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 | Olivier Giroud | 31 | 0 | 73 | 0,42 | 0 | 0 | 6 | 1 |
15 | Antoine Griezmann | 20 | +1 | 53 | 0,38 | 1 | 3 | 3 | 0 |
40 | Paul Pogba | 9 | 0 | 53 | 0,17 | 1 | 0 | 0 | 0 |
41 | Blaise Matuidi | 9 | 0 | 66 | 0,14 | 0 | 0 | 2 | 0 |
110 | Thomas Lemar | 3 | 0 | 11 | 0,27 | 0 | 0 | 1 | 0 |
118 | Kylian Mbappé | 3 | 0 | 14 | 0,21 | 0 | 0 | 1 | 0 |
164 | Ousmane Dembélé | 2 | +1 | 11 | 0,18 | 0 | 0 | 0 | 0 |
180 | Samuel Umtiti | 2 | +1 | 18 | 0,11 | 0 | 0 | 0 | 0 |
317 | N’Golo Kanté | 1 | 0 | 23 | 0,04 | 0 | 0 | 0 | 0 |
325 | Adil Rami | 1 | 0 | 35 | 0,03 | 0 | 0 | 0 | 0 |
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La feuille de match
Les données à retenir sous forme de tableau. Les feuilles de match récentes sont accessibles également depuis le tableau des matchs, en cliquant sur le numéro du match (première colonne).
[831] France 3-1 Italie
amical
1er juin 2018, 21h - Nice, Allianz Riviera
arbitre : Anthony Taylor (Angleterre)
sélectionneur : Didier Deschamps - 75e match, 49 ans
disposition : 4-3-3
score | min | buteur | passeur ou CPA |
---|---|---|---|
1-0 | 8’ | Samuel Umtiti | |
2-0 | 29’ | Antoine Griezmann | pénalty |
2-1 | 36’ | Leonardo Bonucci | |
3-1 | 63’ | Ousmane Dembélé |
N° | joueur | tps jeu | e/s | cas | nb sel | âge | club |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Hugo Lloris | 90 | 97 | 31 | Tottenham | ||
2 | Benjamin Pavard | 90 | 5 | 22 | Stuttgart | ||
17 | Adil Rami | 90 | 35 | 32 | Marseille | ||
5 | Samuel Umtiti | 90 | 18 | 24 | FC Barcelone | ||
21 | Lucas Hernandez | 62 | 4 | 22 | Atlético Madrid | ||
22 | Benjamin Mendy | 28 | 6 | 23 | Manchester City | ||
12 | Corentin Tolisso | 77 | 8 | 23 | Bayern | ||
14 | Blaise Matuidi | 13 | 66 | 31 | Juventus | ||
13 | N’Golo Kanté | 90 | 23 | 27 | Chelsea | ||
6 | Paul Pogba | 87 | 53 | 25 | Manchester Utd | ||
15 | Steven Nzonzi | 3 | 4 | 29 | FC Séville | ||
7 | Antoine Griezmann | 77 | 53 | 27 | Atlético Madrid | ||
9 | Olivier Giroud | 13 | 73 | 31 | Chelsea | ||
10 | Kylian Mbappé | 83 | 14 | 19 | Paris SG | ||
20 | Florian Thauvin | 7 | 4 | 25 | Marseille | ||
11 | Ousmane Dembélé | 71 | 11 | 21 | FC Barcelone | ||
8 | Thomas Lemar | 19 | 11 | 22 | Monaco |
RÉSERVISTES N° joueur nb
selâge club 16 Steve Mandanda 27 33 Marseille 23 Alphonse Aréola 0 25 Paris SG 19 Djibril Sidibé 16 25 Monaco 4 Raphaël Varane 41 25 Real Madrid 3 Presnel Kimpembe 2 22 Paris SG 18 Nabil Fekir 11 24 Lyon
Les noms en italique indiquent les remplaçants, « nb sel » le nombre de sélections à l’issue du match, « e/s » les entrées et sorties. Dans la colonne « cas », = capitaine, = début de carrière, = fin de carrière, =averti, = expulsé. Dans la partie buts, CPA désigne les coups de pied arrêtés (coup franc, pénalty ou corner direct)