Zoom sur les Bleus nés en Afrique
Samuel Umtiti est le 77e international français né en Afrique [1]. C’est l’Algérie qui fournit la très grande majorité des joueurs, mais tous sont nés avant l’Indépendance et sont issus pour la plupart de familles de colons. Le dernier international né en Algérie est Philippe Anziani (21 septembre 1961 à Bône). Le Maroc arrive ensuite avec dix joueurs, là aussi tous nés avant l’Indépendance, puis vient le Sénégal (6, dont Patrick Vieira et Patrice Evra), le Cameroun (3 dont Samuel Umtiti et Paul-Georges Ntep), le Zaïre (3 dont Stève Mandanda) et la Côte d’Ivoire (3). A tous ces joueurs il faudrait ajouter Rio Mavuba, né en mer le 8 mars 1984 et dont les parents fuyaient la guerre civile angolaise.
Les adversaires issus de pays les moins peuplés
La France a donc joué son premier match de phase finale contre l’Islande, dont la population équivaut à celle de Nice. Ce n’est pourtant pas la plus petite nation, en nombre d’habitants, contre laquelle les Bleus ont joué.
Avec 49 000 habitants, les Iles Féroé, rencontrées six fois entre 2004 et 2009 (six victoires, 22 buts marqués, aucun encaissé) arrivent en tête de ce classement, même si ce n’est pas une nation indépendante (intégrée au royaume du Danemark). Vient ensuite la principauté d’Andorre, 76 000 habitants, soit un peu moins que la jauge du Stade de France. Les Bleus l’ont joué trois fois entre 1998 et 2004 (trois victoires et seulement sept buts marqués, aucun encaissé).
L’Islande arrive en troisième position avec ses 329 000 habitants, dont un sur dix étaient en France début juillet. Imaginez six millions de supporters français suivant les Bleus à l’étranger ! En 12 confrontations depuis 1957, l’équipe de France l’a emporté neuf fois pour trois nuls.
Malte (446 000 habitants), le Luxembourg (563 000) et Chypre (847 000) sont sous la barre du million, contrairement à l’Estonie (1,313), la Lettonie (2), la Slovénie (2,063) et la Jamaïque (2,718), le seul adversaire de cette liste situé hors du continent européen. Le Luxembourg a battu l’équipe de France une fois, en février 1914 (4-5). C’est la seule défaite concédée contre un de ces dix pays.
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Le sixième 5-2 de l’Histoire
En battant l’Islande sur le score le plus riche en buts de cet Euro plutôt pingre, les Bleus ont obtenu leur sixième victoire par 5-2, la deuxième de l’ère Deschamps après celle de juin 2014 face à la Suisse. Avant cette date, il fallait remonter à février 1963 pour en trouver trace (contre l’Angleterre au Parc). Les trois précédents datent de décembre 1959 face à l’Autriche, en décembre 1950 contre les Pays-Bas et en mai 1931 encore contre l’Angleterre. Tous ces matches ont eu lieu à domicile.
Les Bleus ont par ailleurs perdu quatre fois sur ce score, contre le Brésil en juin 1958, la Belgique en mai 1932 et en mai 1909 et la Suisse en avril 1911, toujours à l’extérieur.
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Marquer dans le premier quart d’heure en phase finale
Olivier Giroud a ouvert le score après seulement 12 minutes de jeu. C’est la première fois que l’équipe de France marque en première mi-temps lors de cet Euro, et les buts aussi précoces en phase finale sont assez rares, surtout dans la période récente. On en compte 16 inscrits à l’Euro ou à la coupe du monde, mais le dernier avant celui de Giroud remontait au 9 juillet 2006 (but de Zidane contre l’Italie après 7 minutes).
On constate que les Bleus sont plutôt plus rapides en match à élimination directe (huitième, quart, demi ou finale) qu’en phase de poule, avec neuf buts inscrits dans le premier quart d’heure (contre sept). Just Fontaine ne traînait pas, avec trois de ses 13 buts de 1958 inscrits vite fait bien fait. Michel Platini et Thierry Henry ont marqué deux fois très tôt. A noter qu’à l’Euro 2000 les Bleus étaient pressés de plier le match, avec deux buts dans le premier quart d’heure (Laurent Blanc a ouvert le score à la 16e minute contre le Danemark). Enfin, l’Italie est notre adversaire préféré sur ce créneau avec trois buts marqués en 1978 (Lacombe), 1986 (Platini) et 2006 (Zidane).
Umtiti 885e international français et onzième débutant en phase finale
Samuel Umtiti est donc le dernier Bleu en date, et le premier à faire ses débuts en phase finale depuis Albert Rust en 1986 (contre la Belgique, troisième place). Avant lui, il y avait eu en coupe du monde Jean Bastien en 1938 (Belgique, huitièmes de finale) Raymond Kaelbel en 1954 (Yougoslavie, premier tour), Maurice Lafont en 1958 (RFA, troisième place), Gabriel De Michèle en 1966 (Mexique, premier tour) et Dominique Dropsy en 1978 (Hongrie, premier tour).
Au premier championnat d’Europe des Nations, en 1960, Robert Herbin et Michel Stievenard avaient débuté face à la Yougoslavie (demi-finale) et Robert Siatka et Jean Taillandier contre la Tchécoslovaquie (troisième place).
En haut du classement des joueurs, Hugo Lloris s’approche dangereusement du plafond des 81 sélections auquel se sont heurtés avant lui Franck Ribéry et Karim Benzema, même si celui-ci devrait pouvoir le franchir plus tard. Andé-Pierre Gignac est entré dans le top 100, mais n’est pas certain d’y rester très longtemps puisque Mamadou Sakho et Raphaël Varane ne sont pas loin derrière. Eliaquim Mangala a enfin joué un match de phase finale après en avoir enchaîné neuf comme remplaçants depuis 2014. Enfin, Kingsley Coman a fêté sa dixième sélection déjà, et il rejoint Lucien Laurent et Fleury Di Nallo.
Joueur | Sel | Tps jeu mn | % tit | G | N | P | Buts | Cap | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
16 | Hugo Lloris | 80 | 7149 | 100% | 42 | 22 | 16 | 0 | 56 |
19 | Patrice Evra | 78 | 6466 | 95% | 45 | 20 | 13 | 0 | 5 |
29 | Bacary Sagna | 62 | 5055 | 90% | 34 | 15 | 13 | 0 | 0 |
38 | Olivier Giroud | 53 | 2550 | 57% | 33 | 7 | 13 | 20 | 0 |
45 | Blaise Matuidi | 49 | 3315 | 84% | 32 | 7 | 10 | 8 | 5 |
60 | Moussa Sissoko | 42 | 1921 | 45% | 27 | 7 | 8 | 1 | 0 |
77 | Paul Pogba | 36 | 2721 | 83% | 26 | 5 | 5 | 6 | 0 |
83 | Laurent Koscielny | 34 | 2794 | 91% | 19 | 6 | 9 | 1 | 0 |
90 | Antoine Griezmann | 32 | 1918 | 69% | 23 | 4 | 5 | 11 | 0 |
97 | André-Pierre Gignac | 31 | 1262 | 39% | 18 | 8 | 5 | 7 | 0 |
127 | Dimitri Payet | 24 | 1314 | 63% | 16 | 3 | 5 | 6 | 0 |
278 | Kingsley Coman | 10 | 441 | 40% | 8 | 1 | 1 | 1 | 0 |
347 | Eliaquim Mangala | 7 | 513 | 71% | 5 | 1 | 1 | 0 | 0 |
834 | Samuel Umtiti | 1 | 90 | 100% | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 |
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Olivier Giroud encore tout près d’un triplé
A force de collectionner les doublés [2], Olivier Giroud va bien finir par marquer trois buts dans le même match. Contre l’Islande il n’en a pas eu le temps puisque Didier Deschamps l’a sorti juste après qu’il ait marqué le cinquième et dernier but français. Le total d’Olivier Giroud s’établit désormais à vingt, ce qui le place à portée du top 10, dont le ticket d’entrée est à 23. Sa complicité avec Antoine Griezmann est remarquable, ce dernier devenant d’ailleurs le premier joueur français à marquer quatre buts en phase finale depuis Michel Platini en 1984. Dimitri Payet et Olivier Giroud pourraient le rejoindre dans les jours qui viennent. Ces deux-là sont à hauteur de David Trezeguet et Youri Djorkaeff dans le tableau des buteurs de l’Euro.
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Joueur | Buts | Sel | buts/ match | CF | Pe | 2 | 3+ | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
14 | Olivier Giroud | 20 | +2 | 53 | 0,38 | 0 | 0 | 5 | 0 |
32 | Antoine Griezmann | 11 | +1 | 32 | 0,34 | 1 | 0 | 2 | 0 |
44 | Blaise Matuidi | 8 | 0 | 49 | 0,16 | 0 | 0 | 2 | 0 |
52 | André-Pierre Gignac | 7 | 0 | 31 | 0,23 | 0 | 1 | 1 | 0 |
59 | Dimitri Payet | 6 | 0 | 24 | 0,25 | 1 | 0 | 0 | 0 |
61 | Paul Pogba | 6 | 0 | 36 | 0,17 | 0 | 0 | 0 | 0 |
278 | Kingsley Coman | 1 | 0 | 10 | 0,10 | 0 | 0 | 0 | 0 |
318 | Laurent Koscielny | 1 | 0 | 34 | 0,03 | 0 | 0 | 0 | 0 |
322 | Moussa Sissoko | 1 | 0 | 42 | 0,02 | 0 | 0 | 0 | 0 |
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