On croit souvent, à tort, que Dominique Rocheteau a débuté en équipe de France en même temps que Platini, Six ou Bossis. Il est certes de la même génération (né en 1955 comme les deux premiers, le troisième étant de 1954), mais ce n’est pas Michel Hidalgo qui l’a découvert : c’est Stefan Kovacs en septembre 1975 (six mois plus tôt) contre l’Islande. Et d’entrée, il a été titularisé et a porté le numéro 7, comme à Saint-Etienne, en digne héritier d’un George Best qu’il n’était pas, même si les filles en étaient folles.

Pour autant, malgré une carrière conséquente (49 sélections et 11 ans de présence en Bleu), Rocheteau n’a porté le numéro 7 que 18 fois, ce qui est peu. Il a porté également le 9 (13 fois entre 1980 et 1986), le 18 (9 fois, lors de ses trois Coupes du monde en 1978, 1982 et 1986) et plus ponctuellement les numéros 13, 14, 15, 16 et 17 (9 fois en tout). On se souviendra de son premier but contre la Bulgarie au Parc en novembre 1977 avec le 7 dans le dos, but qui ouvrait la route de l’Argentine.

Après lui, ou en son absence, le numéro 7 a tourné sur les épaules de 17 joueurs différents avant de se fixer sur celles de son successeur présumé, l’attaquant auxerrois Jean-Marc Ferreri en novembre 1982 contre les Pays-Bas. Ferreri l’a porté quatre fois d’affilée, puis l’a retrouvé pendant l’Euro 1984 (où il a joué deux matchs contre la Yougoslavie et le Portugal), l’avait contre l’Argentine en mars 1986 (il ouvre le score) et le récupère après la Coupe du monde au Mexique, en le portant à nouveau 5 fois.

Dans l’intervalle entre les deux, il y a une majorité d’ailiers droits, ce qui est logique puisqu’à l’époque les titulaires portaient les numéros de 1 à 11 en fonction de leur poste : Gérard Soler, Bruno Baronchelli, Olivier Rouyer, Jacques Zimako ou Daniel Bravo (4), Christian Dalger ou Alain Couriol (3), Albert Emon (2), Patrick Revelli, Jean Gallice, Roland Wagner ou Patrice Lecornu (1). Mais aussi des milieux de terrain, comme Didier Christophe, Patrick Delamontagne et Bernard Genghini (1), voire des défenseurs comme Patrice Rio (3) ou Philippe Mahut (1), lors des Coupes du monde 1978 et 1982.

A partir de 1983, la rotation est à nouveau très importante avec, outre Ferreri, 16 porteurs du 7. Deux joueurs seulement l’ont porté quatre fois : il s’agit d’abord de Luis Fernandez, qui l’avait lors des amicaux de 1984 contre l’Autriche et la RFA (la France jouait alors en 4-4-2, sans ailier), puis encore face à la RDA en décembre de la même année et contre l’Uruguay en août 1985. Puis de Jean-Philippe Durand, milieu défensif lui aussi, au début de 1988 contre l’Espagne et l’Irlande du Nord, puis un an plus tard face à l’Irlande et l’Ecosse.

Entre les deux, on trouve un peu de tout, y compris Didier Six (pourtant ailier gauche, contre la RFA en 1984), Jean Tigana (face à l’Angleterre en 1984 également), le défenseur central Yvon Le Roux (qui avait le 7 à la Coupe du monde 1986), les milieux défensifs Marcel Dib, Bruno Germain et Bernard Pardo voire même, tiens donc, un certain Eric Cantona, qui avait hérité du 7 pour sa toute première sélection à Berlin contre la RFA en août 1987. Il avait d’ailleurs marqué ce soir-là.