Quand il fait ses débuts contre la Yougoslavie au parc des Princes le 29 avril 1989, Didier Deschamps remplace Daniel Xuereb, qui porte le numéro 7 et qui joue pour la dernière fois en Bleu. Deschamps arbore quant à lui le numéro 13, mais pas pour longtemps : dès le match suivant, en août en Suède, il récupère le 7. Il le portera 96 fois en 103 sélections. Ses numéros alternatifs, outre le 13 (deux fois) sont le 14 (2 fois également), le 6, le 8 et le 11 en 1994, Cantona ayant récupéré le 7.

Evidemment, Deschamps n’a jamais été un ailier droit, poste qui correspondait auparavant à ce numéro. Lui évoluait en milieu défensif axial, ce qu’on appelle aujourd’hui une sentinelle, devant ses défenseurs centraux. Donc plutôt en 6, selon la disposition classique.

Si l’on observe d’ailleurs le profil des douze autres porteurs du 7 de cette période qui s’étire sur 123 matchs jusqu’à la fin 2000, trois matchs après la retraite internationale de Deschamps, il y a un peu de tout : des milieux récupérateurs, certes (Luis Fernandez, qui ne l’a porté qu’une fois, en août 1990), Jean-Philippe Durand (une fois aussi, contre l’Espagne en février 1991) ou Claude Makélélé (deux fois en 1995 face à la Norvège et en 1997 contre la Suède). Mais aussi des milieux offensifs comme Robert Pirès (une fois contre les Pays-Bas en 1997), Vikash Dhorasoo (une fois contre Andorre en juin 1999). Ou encore des attaquants comme Daniel Xuereb (en 1989 contre la Yougoslavie, on l’a vu), Christian Perez (contre la Hongrie en 1990), Christophe Cocard (face à l’Albanie en 1991), Laurent Robert (contre la Turquie en 2000), Patrice Loko (3 fois en 1994-1995) et surtout Eric Cantona.

Le Marseillais, qui évoluait avec le 7 à Manchester United, et qui ne portait pas Deschamps en haute estime (c’est d’ailleurs toujours le cas), avait porté le 7 lors de sa toute première sélection, en août 1987 contre la RFA à Berlin. Par la suite il avait opté pour le 11. Mais à l’arrivée d’Aimé Jacquet, qui lui confie le brassard de capitaine, il récupère le 7, du moins pour les sept (!) des huit matchs qu’il joue en 1994. En décembre contre l’Azebaïdjan, Deschamps n’est pas là mais c’est Loko qui porte le 7, Cantona reprenant le 11, qu’il gardera pour sa 45e et dernière sélection, en janvier 1995 à Utrecht contre les Pays-Bas. On ne voit guère Deschamps cette année-là : il ne joue que trois matchs en février, mars et mai, mais contre le Chili, où Cantona n’est pas retenu, il a le numéro 7… et son premier brassard de capitaine.