L’équipe de France va participer pour la première fois de son histoire à des quarts de finale aller-retour de Ligue des Nations. Ce sera contre la Croatie, le 20 mars à Salit et le 23 mars à Saint-Denis. S’ils se qualifient pour le carré final début juin, les Bleus affronteront en demi-finale le vainqueur d’Espagne-Pays-Bas. L’autre demi-finale opposera les vainqueurs de Danemark-Portugal et de Italie-Allemagne. On ignore encore où se jouera le carré final, pour ça il faudra attendre de connaître les quatre équipes qualifiées puisque l’une d’elle accueillera les trois autres. Le Portugal, l’Italie et les Pays-Bas ont déjà été les hôtes des trois premières éditions, et l’Allemagne vient d’accueillir l’Euro 2024. Restent donc la France, la Croatie, l’Espagne ou le Danemark. L’Espagne pourrait être favori si elle se qualifie, car elle est championne d’Europe en titre et vainqueur de la dernière Ligue des Nations, et de plus elle accueillera en 2030 la Coupe du monde (avec le Portugal et le Maroc). De plus, elle dispose de stades tout neufs, et avec Santiago Bernabeu et le Metropolitano, le carré final pourrait très bien se tenir dans une seule ville, à Madrid.
📋 #NationsLeague 1/4-Finale.✅ pic.twitter.com/bSiuYSOw5s
— UEFA Nations League DE (@EURO2024DE) November 22, 2024
La dernière de Benzema en juin 2022
La Croatie a croisé dix dois la route de l’équipe de France depuis la demi-finale de la Coupe du monde 1998. Longtemps, ça a été un adversaire fétiche avec six victoires et deux nuls jusqu’en 2020, dont bien sûr la finale mondiale de 2018. Mais les deux dernières confrontations ont été autrement plus difficiles, et c’était déjà en Ligue des Nations : le 6 juin 2022 à Split, une équipe de France bis concédait le nul (1-1) après l’ouverture du score de Rabiot, et une semaine plus tard, elle s’inclinait à Saint-Denis sur un pénalty précoce de Modric (0-1). C’est à ce jour la dernière défaite à Saint-Denis et aussi la 97e et dernière sélection de Karim Benzema.
Jusqu’à présent, lors des trois premières éditions de cette nouvelle compétition, les Bleus ont joué les phases qualificatives et participé au carré final (demi-finale sur un seul match et finale) de l’édition 2021, qu’elle a remportée.
Si les Bleus ont collectionné les quarts de finale dans leur histoire (8 fois en Coupe du monde, 6 fois à l’Euro, amis aussi 3 fois aux JO), ils ont participé à trois formats similaires à ceux de la Ligue des Nations 2025. Ou plutôt, c’est cette dernière qui s’est inspirée de la formule utilisée entre 1960 et 1976 au Championnat d’Europe des Nations.
1960 : facile contre l’Autriche (5-2, 4-2)
En 1960, il n’y a pas de phase qualificative avec des poules, mais des huitièmes de finale aller et retour, que la France remporte facilement face à la Grèce (7-1 en octobre 1958, 1-1 en décembre). Le quart de finale l’oppose à l’Autriche en décembre 1959, et là aussi, les Bleus passent tranquillement : 5-2 au match aller à Colombes, avec un Just Fontaine en feu qui s’offre un quatrième (et dernier) triplé en sélection (6e, 18e et 70e). Jean Vincent a complété le tableau avec un doublé (38e et 80e) après que les Autrichiens soient revenus pendant cinq minutes à 3-2. C’est suffisant pour se qualifier et le match retour, joué trois mois plus tard (!) à Vienne sans Just Fontaine, blessé gravement à Sochaux en championnat. Mais si les Français concèdent le premier buts, ils renversent le score en début de deuxième mi-temps par Jean-Jacques marcel 46e) et Bernard Rahis (59e). L’Autriche égalise mais lâche dans le dernier quart d’heure sur un but de François Heutte et un pénalty de Kopa (4-2).
La suite sera beaucoup moins brillante car sans Kopa, Fontaine et Piantoni, l’équipe de France, qui accueillera le premier carré final, perdra la demi-finale contre la Yougoslavie (4-5) et finira quatrième après une nouvelle défaite contre la Tchécoslovaquie (0-2).
1964 : aucune chance face à la Hongrie (1-3, 1-2)
Pour l’édition 1964, c’est toujours un format coupe qui est proposé, mais comme il y a plus d’inscrit qu’en 1960, l’équipe de France doit passer deux tours avant d’atteindre les quarts. En seizième de finale, elle élimine l’Angleterre (qui prépare sa Coupe du monde de 1966) facilement, 1-1 à Sheffield et 5-2 au Parc en février 1923 avec notamment un doublé de l’ancien de Suède Maryan Wisniewski. Le huitième de finale est plus serré contre la Bulgarie, mais après une défaite à Sofia en septembre (0-1), les Bleus se qualifient au retour en octobre (3-1).
Les quarts de finale, qui ont lieu très tard (fin avril et fin mai 1964) les opposent à une Hongrie en plein renouveau menée par le virtuose Florian Albert qui ouvre le score à Colombes (15e) avant un doublé de Lajos Vichy (18e et 70e). Lucien Cossou réduit la marque (73e) mais ce 1-3 à domicile semble irrattrapable. Au retour à Budapest, Nestor Combin ouvre pourtant le score après seulement deux minutes, mais les erreurs défensives françaises, notamment du gardien Pierre Bernard qui joue pour l’avant-dernière fois, permettent aux Hongrois de l’emporter (2-1). Le sélectionneur Georges Verriest démissionnera à la suite de cet échec.
1968 : dans le tourbillon yougoslave (1-1, 1-5)
En 1968, il y a désormais une phase de poules, et les Bleus se retrouvent avec la Pologne, la Belgique et le Luxembourg. En plein marasme des années 1960, cette équipe où les sélectionneurs valsent (le duo Jean Snella/José Arribas, puis Just Fontaine, puis Louis Dugauguez en seulement un an) finit en tête avec quatre victoires, dont deux face à la Pologne (2-1 puis 4-1 à l’extérieur) et deux contre le Luxembourg (deux fois 3-0).
En quart de finale, les Bleus tombent sur la Yougoslavie. Mauvaise pioche. Le match aller le 6 avril 1968 se joue au stade Vélodrome à Marseille (l’ancien Parc des Princes a été démoli et l’actuel est en construction) devant plus de 35.000 personnes, mais malgré une nette domination, les Français ne trouvent pas la solution et finissent avec un déprimant 1-1. après avoir répondu à l’ouverture du score de Vahidim Musemic (66e) par un piqué subtil de Fleury Di Nallo (78e).
Le match retour à Belgrade, deux semaines plus tard, tourne les Bleus en ridicule. Il y a déjà 3-0 pour les Yougoslaves après un quart d’heure de jeu (Petkovic 3e, Musemic 12e sur pénalty et Dzajic 14e), puis 4-0 à la 32e (Petkovic) et si Di Nallo réduit le score (33e), les locaux ajoutent un quatrième but avant la mi-temps (Petkovic, 33e) et un dernier en fin de match (Musemic, 79e) et un terrible 1-5. C’est l’avant-dernière fois que l’équipe de France encaisse cinq buts. La dernière suivra quelques mois plus tard en amical contre l’Angleterre (0-5). Le gardien niçois Marcel Aubour, qui n’a pourtant que 27 ans, joue sa vingtième et dernière sélection ce jour-là à Belgrade.