2014, un bilan en bleu (2/6) : les défenseurs

Publié le 14 décembre 2014 - Bruno Colombari

Les années passent, et c’est toujours la même chose : ça se bouscule dans la défense des Bleus. Ils étaient douze il y a deux ans, treize l’an dernier et ils sont encore douze cette année. Hormis Varane, il n’y a aucune certitude.

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Sur ce tableau récapitulatif de l’année, les victoires apparaissent en bleu, les nuls en gris et les défaites en rouge. Les temps de jeu pour les titulaires sont en blanc sur fond de couleur, ceux pour les remplaçants sont en couleur sur fond blanc. A droite, le temps de jeu cumulé en minutes.

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A force, on se dit que le chantier de la défense finira bien par se refermer, et que Didier Deschamps trouve sa ligne magique, l’équivalent du quatuor 1986 Ayache-Battiston-Bossis-Amoros ou de celui de 1998 Thuram-Blanc-Desailly-Lizarazu. Pour l’instant, ce n’est pas fait. Au Brésil, le sélectionneur avait construit son équipe autour d’une charnière Sakho-Varane victorieuse du crash-test ukrainien de l’automne 2013, et de deux couloirs occupés par Debuchy à droite et Evra à gauche.

Mais, hormis le fait que Mamadou Sakho n’a joué qu’un match entier sur quatre (il était mis au repos contre le Nigéria) avant de se blesser et d’être forfait après l’Espagne, Patrice Evra n’a participé qu’à deux des six matches depuis septembre, et Mathieu Debuchy qu’un seul. Le seul point d’ancrage de la défense, c’est donc Raphaël Varane, qui a joué treize fois sur quinze, ne manquant qu’une heure contre l’Equateur où il a remplacé Sakho. Varane est d’ailleurs le Français qui compte le plus de temps de jeu cette année sur les 34 joueurs appelés par Deschamps.

Les charnières musicales

Si Sakho-Varane a semblé être la charnière titulaire de Deschamps, il convient de préciser que les deux hommes n’ont été associés que cinq fois, dont trois lors de la coupe du monde (ainsi que contre la Jamaïque et l’Espagne). Soit 407 minutes en tout.

Juste derrière arrive la paire Varane-Mangala. Alignés ensemble face aux Pays-Bas en mars, les deux hommes se sont retrouvés trois fois à l’automne face à la Serbie, au Portugal et à la Suède pour un total de 360 minutes.

Laurent Koscielny est le troisième protagoniste à avoir été associé au Madrilène. Ils ont joué ensemble la dernière demi-heure face à l’Equateur, tout le match contre le Nigéria et les 19 dernières minutes face à l’Allemagne. Soit 138 minutes à peine.

Jérémy Mathieu a pour sa part joué un match avec Varane, contre l’Arménie en octobre, alors que Mapou Yanga-Mbiwa, revenu de nulle part (Rome en l’occurrence), a assuré l’intérim en novembre contre l’Albanie. Les deux charnières sans Varane ont été constituées de Sakho et Koscielny (contre la Norvège, la première mi-temps face au Paraguay et l’Equateur), et Koscielny-Mangala (la deuxième mi-temps contre le Paraguay).

Enfin, on n’oubliera pas dans ce bilan deux défenseurs centraux qui ont été appelés dans le groupe sans avoir eu l’occasion d’honorer leur première sélection : ce n’est sans doute que partie remise pour Kurt Zouma (à condition que celui-ci se fasse une place à Chelsea), c’est beaucoup moins sûr pour Loïc Perrin. D’ici à la fin du mois de mars, tout ce petit monde sera rétabli, et la septième position du capitaine stéphanois dans la hiérarchie internationale ne l’aidera pas.

Varane-Sakho, Varane-Mangala, Varane-Koscielny, Varane-Mathieu, Varane-Yanga Mbiwa, Sakho-Koscielny et Koscielny-Mangala : nous voilà avec sept charnières en quinze rencontres. C’est le même nombre qu’en 2013 (avec deux matches de plus), et ça reste élevé. Il y a encore du travail d’ici l’Euro pour stabiliser le dispositif et donner à ses composantes un minimum de vécu.

A droite, Debuchy reste devant

Le latéral d’Arsenal a disputé huit des dix premiers matches de l’année, ne laissant que des miettes à Bacary Sagna et réalisant au final une coupe du monde tout à fait acceptable. Mais il s’est blessé en septembre, et son suppléant en a profité pour s’installer à droite malgré la concurrence (minime) de Christophe Jallet. Aucun de ces deux-là n’a prouvé qu’il était meilleur que Debuchy, voire même de Sébastien Corchia qui aurait sans doute mérité d’être essayé à l’automne. Partie remise pour 2015 ?

A gauche, Evra est toujours là

D’aucuns pensaient que la coupe du monde serait l’occasion pour l’un des derniers mutins de Knysna de quitter la sélection. Il n’en a rien été, mais si Deschamps avait de toute évidence fait d’Evra son titulaire à gauche, Lucas Digne aura eu sa chance, avec sept matches joués, donc cinq en tant que titulaire. Mais le Parisien n’en a guère profité, et comme l’an dernier, Evra s’impose par défaut. A 33 ans, il n’a pas l’avenir devant lui, et il faudra bien trouver une solution d’ici l’Euro.

Layvin Kurzawa pourrait-il être l’homme de la situation ? Au printemps, il a été devancé par Benoît Trémoulinas, avant d’être repêché en novembre malgré son geste pour le moins inapproprié avec les Espoirs en Suède. En deux sorties, contre l’Albanie et face à la Suède, il n’a pas eu le temps de montrer grand chose, mais il va certainement mettre la pression sur Digne l’année prochaine dans un flanc gauche où Lizarazu attend toujours son successeur.

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